![]() 1943 L’éternel retour – de Jean Delannoy avec Jean Marais, Madeleine Sologne, Jean Murat & Junie Astor | ![]() 1957 Notre Dame de Paris – de Jean Delannoy avec Anthony Quinn, Gina Lollobrigida, Jean Danet & Alain Cuny | ![]() 1960 La princesse de Clèves – de Jean Delannoy avec Marina Vlady, Jean Marais, Annie Ducaux & Lea Padovani | ![]() 1987 Nuit docile – de Guy Gilles avec Patrick Jouané, Claire Nebout, Pascal Kelaf & Françoise Arnoul | ||
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Piéral naît Pierre Germain Bernard Aleyrangues, le 22 novembre 1923, à Levallois-Perret. Après ces études, ses parents le destinent à la joaillerie. Il répare et vend des bijoux dans un atelier de joaillerie lorsqu’on l’incite à faire du théâtre. Il est très surpris par cette proposition car, vous le savez bien, l’homme était un nain. (Profitons-en pour nous débarrasser définitivement du politiquement correct. Appelons une fois pour toute un chat un chat et un Nain un Nain: ce n’est pas faire jugement de valeur. Assumant pleinement son nanisme, Piéral a toujours d’ailleurs refusé d’adhérer aux associations de personnes de petites tailles. «Je suis assez grand pour m’occuper de mes affaires moi-même!» disait-il, non sans humour!).
Piéral entame sa carrière artistique, en se produisant au cabaret, mais également au théâtre et au cirque, notamment au Cirque d’Hiver des Frères Bouglione, dans un spectacle sur Blanche-Neige. 1942 est l’année des ses débuts devant les caméras, avec une figuration dans «Les visiteurs du soir», de Marcel Carné. Il tient son premier véritable rôle au cinéma dans «L’éternel retour» (1943) réalisé par Jean Delannoy sous le contrôle de Jean Cocteau. Le film marque le début d’une longue amitié entre Piéral et le jeune acteur qui tient le rôle principal du film, un certain Jean Marais. Carné et Cocteau, ça aurait pu commencer plus mal!
Notre comédien apparaît ensuite dans plusieurs œuvres cinématographiques importantes des années quarante et cinquante. Il tourne dans trois films auprès de Martine Carol en vedette: «Le voyage surprise» (1946) de Pierre Prévert, «Lucrèce Borgia» (1953) de Christian-Jaque et «Lola Montès» (1955) de Max Ophüls. Nous pouvons aussi citer: «Notre-Dame de Paris» (1957) de Jean Delannoy, où un bossu, incarné par Anthony Quinn, lui volait la vedette, «La princesse de Clèves» (1960) une nouvelle fois sous la direction de Jean Delannoy et «Le capitan» (1960) de André Hunebelle, où il retrouve son ami Jean Marais mais aussi Bourvil, Elsa Martinelli et Lise Delamare... Sa dernière apparition remarquable se situe en 1977, dans le film de Luis Buñuel, «Cet obscur objet du désir», aux côtés de Fernando Rey, Carole Bouquet et Julien Bertheau. Bien sûr, sa filmographie est assez succincte. On ne faisait appel à lui que lorsque le rôle l’exigeait vraiment. «Quand il y avait un vilain à jouer, au théâtre ou au cinéma, on m’engageait. La seule fois où je n’ai pas joué un méchant c’est dans un film de Pierre Prévert, «Le voyage surprise» (1946) où le cinéaste m’a donné le rôle... d’une femme!». Mais les cinéphiles se souviendront longtemps de son dandinement caractéristique, de son visage bonhomme et jovial, qu’il a prêté trop souvent à des personnages maléfiques.
En 1976, Piéral publie un décapant recueil de souvenirs, «Vu d’en bas». En 2000, il apparaît une dernière fois à l’écran, dans le court métrage, «Les éléphants de la planète Mars» réalisé par Philippe Barassat, petit film qui sortira au cinéma, avec deux autres courts du réalisateur, sous le nom de «Folle de Rachid en transit sur Mars». Sans bruit, le nain le plus célèbre du cinéma français nous quitte le 22 août 2003, à l’Hôpital Broca de Paris, victime d’un cancer généralisé. Il a rejoint pour l’éternité le Paradis des Grands Comédiens.
© Philippe PELLETIER

1942 | Les visiteurs du soir – de Marcel Carné avec Arletty |
1943 | L’éternel retour – de Jean Delannoy avec Madeleine Sologne |
1944 | Blondine – de Henri Mahé avec Nicole Maurey |
1945 | Les gueux au paradis – de René Le Hénaff avec Raimu |
1946 | Voyage surprise – de Pierre Prévert avec Martine Carol |
1947 | Danger de mort – de Gilles Grangier avec Micheline Francey |
1951 | La couronne noire ( la corona nera ) de Luis Saslavsky avec Maria Félix |
1953 | Lucrèce Borgia – de Christian-Jaque avec Pedro Armendáriz |
1955 | Lola Montès – de Max Ophüls avec Anton Walbrook |
1957 | Notre Dame de Paris – de Jean Delannoy avec Gina Lollobrigida |
1958 | Bobosse – de Etienne Périer avec Micheline Presle |
1960 | La princesse de Clèves – de Jean Delannoy
avec Marina Vlady
Vive Henri IV… vive l’amour ! – de Claude Autant-Lara avec Pierre Brasseur Le capitan – de André Hunebelle avec Bourvil |
1975 | CM La passion d’une femme sans cœur / Histoires abominables : La passion d’une femme sans cœur – de Moïse Maatouk avec Catherine Gandois |
1976 | Spermula – de Charles Matton avec Ginette Leclerc |
1977 | Cet obscur objet du désir ( ese oscuro objeto del deseo ) de Luis Buñuel
avec Fernando Rey
Zoo zero – de Alan Fleischer avec Klaus Kinski |
1978 | Les têtes sont encore dans l’île ( la isla de las cabezas ) de Nicola Lanzenberg avec Lola Gaos |
1981 | Le crime d’amour – de Guy Gilles avec Macha Méril |
1987 | Nuit docile – de Guy Gilles avec Françoise Arnoul |
2000 | Folle de Rachid en transit sur Mars – de Philippe Barassat
avec Arielle Dombasle
Seulement court métrage « Les éléphants de la planète Mars » |