![]() 1954 Interdit de séjour – de Maurice de Canonge avec Claude Laydu, Joëlle Bernard & Liliane Bert | ![]() 1957 Charmants garçons – de Henri Decoin avec Zizi Jeanmaire, François Périer, Daniel Gélin & Henri Vidal | ![]() 1961 Madame Sans-Gêne – de Christian-Jaque avec Sophia Loren, Robert Hossein, Marina Berti & Carlo Giuffrè | ![]() 1962 Mathias Sandorf – de Georges Lampin avec Louis Jourdan, Francisco Rabal & Serena Vergano | ||
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Adrien Victor Renaud Mary naît à la fin de la Grande Guerre à Caudéran, petite cité dans le Bordelais. Mais c’est à Paris qu’il suit ses études lycéennes. Devenu jeune adulte, attiré par le théâtre, il décide de s’inscrire au Conservatoire d’Art Dramatique. C’est donc sur les planches qu’il débute sa carrière dans «Sainte Jeanne», une pièce de George-Bernard Shaw. Et il choisit de garder son dernier prénom pour se faire connaître du public. Il sert ensuite avec talent des auteurs aussi différents qu’Alexandre Dumas, Jean Giono, Henry de Montherlant, Armand Salacrou, sans oublier André Roussin et Françoise Dorin. Davantage attiré par la scène, il vient pourtant aussi au cinéma.
Sacha Guitry lui confie le rôle d’Antonmarchi, le médecin de Napoléon à Sainte-Hélène, dans «Le fabuleux destin de Désirée Clary» (1942). Mais curieusement, il ne participe pas aux grandes fresques historiques d’après guerre, réalisées par le Maître. Suivront une quarantaine de rôles. Renaud Mary est alors un comédien racé, distingué, capable de camper de la même façon des personnages costumés et des contemporains. Il se glisse avec aisance aussi bien dans la peau d’un escroc, d’un traitre que dans celle d’un policier, d’un magistrat ou d’un aristocrate. Ainsi incarne-t-il en toute simplicité Richelieu dans «Les trois mousquetaires» de André Hunebelle (1953). Puis il campe l’époux infortuné de Madame de Montespan dans «L’affaire des poisons» (1955) de Henri Decoin. Dans «La Tour prend Garde» (1957) de Georges Lampin, il est le traître Pérouge. Le voilà évêque dans l’évocation de Bernadette Soubirous «Il suffit d’aimer» de Robert Darène, en 1960. La même année, il change de costume pour être Fouquier-Tinville dans «Le dialogue des Carmélites» de Philippe Agostini. Christian-Jaque le dirige dans «Madame Sans-Gêne» (1961) alias Sophia Loren en lui confiant le rôle de Fouché. Il reprend d’ailleurs ce rôle deux ans plus tard, pour la télévision, dans cette même pièce, mais aux côtés cette fois de la malicieuse Sophie Desmarets et une autre fois pour un épisode de la fameuse «Caméra explore le temps».
Mais Renaud Mary ne s’est pas contenté de rôles plus ou moins inspirés de notre histoire de France. Signalons sa participation dans «Le destin exécrable de Guillemette Babin» (1947), une œuvre réussie et dérangeante signée Guillaume Radot, avec Héléna Bossis dans le rôle-titre. Prêtre qui a quitté les Ordres, dans «Le défroqué» (1953) de Léo Joannon, il passe au grade d’inspecteur de police dans «Identité judiciaire» (1950) de Hervé Bromberger, policier toujours en 1955, dans «Le secret de sœur Angèle» de Léo Joannon, il est un traître vis-à-vis de Jean Gabin dans «La vierge du Rhin» (1953) de Gilles Grangier et un vrai voyou dans «Interdit de séjour» (1954) de Maurice de Canonge. La télévision aussi fait appel à Renaud Mary pour des séries populaires de qualité comme «Les cinq dernières minutes», «Aux frontières du possible» ou «En votre âme et conscience». Il y incarne à l’occasion un personnage célèbre tel Voltaire dans «Talleyrand ou le sphinx incompris» en 1972. Par ailleurs, il participe à des émissions culturelles à la radio et se plaît à écrire des poésies.
Un pénible cancer met fin à la carrière de ce comédien provoquant son grand départ alors qu’il n’a pas 60 ans. Renaud Mary avait été l’époux pendant 7 ans de Renée Faure sociétaire à la Comédie Française, et était père d’une fille, Emmanuelle. Il repose au cimetière de Médan dans les Yvelines.
© Donatienne ROBY

1942 | Le destin fabuleux de Désirée Clary – de Sacha Guitry avec Gaby Morlay |
1944 | Coup de tête – de René Le Hénaff avec Gisèle Casadesus |
1945 | Les malheurs de Sophie – de Jacqueline Audry avec Marguerite Moreno |
1946 | Tombé du ciel – de Emil Edwin Reinert avec Jacqueline Gauthier |
1947 | Les jeux sont faits – de Jean Delannoy
avec Micheline Presle
Fantômas – de Jean Sacha avec Simone Signoret Croisière pour l’inconnu – de Pierre Montazel avec Sophie Desmarets Le destin exécrable de Guillemette Babin – de Guillaume Radot avec Héléna Bossis |
1948 | Sombre dimanche – de Jacqueline Audry
avec Michèle Alfa
La louve – de Guillaume Radot avec Claude Génia |
1949 | Au p’tit zouave – de Gilles Grangier
avec Dany Robin
DO Ce siècle a cinquante ans – de Roland Tual avec Jean Cocteau Seulement apparition |
1950 | Identité judiciaire – de Hervé Bromberger avec Dora Doll |
1951 | La plus belle fille du monde – de Christian Stengel
avec Françoise Arnoul
Les mousquetaires du roi – de Marcel Aboulker & Michel Ferry avec Jacqueline Delubac Inachevé |
1953 | Les trois mousquetaires – de André Hunebelle
avec Danielle Godet
La vierge du Rhin – de Gilles Grangier avec Jean Gabin Le défroqué – de Léo Joannon avec Pierre Fresnay |
1954 | Huis clos – de Jacqueline Audry
avec Arletty
Interdit de séjour – de Maurice de Canonge avec Liliane Bert Pas de souris dans le business – de Henri Lepage avec Geneviève Kervine Le secret de sœur Angèle – de Léo Joannon avec Raf Vallone |
1955 | L’affaire des poisons – de Henri Decoin
avec Viviane Romance
Milord l’arsouille – de André Haguet avec Jean-Claude Pascal |
1956 | Elena et les hommes – de Jean Renoir
avec Ingrid Bergman
Les aventures d’Arsène Lupin – de Jacques Becker avec Robert Lamoureux |
1957 | Charmants garçons – de Henri Decoin
avec Zizi Jeanmaire
La Tour, prends garde ! – de Georges Lampin avec Jean Marais |
1959 | Le sergent X – de Bernard Borderie
avec Christian Marquand
Recours en grâce – de Laszlo Benedek avec Annie Girardot Le dialogue des carmélites – de Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini avec Jeanne Moreau La cocktail party – de Jean Vernier avec Madeleine Barbulée |
1960 | Comment qu’elle est ? – de Bernard Borderie
avec Eddie Constantine
Il suffit d’aimer – de Robert Darène avec Madeleine Sologne Les vierges de Rome ( le vergini di Roma ) de Carlo Ludovico Bragaglia & Vittorio Cottafavi avec Sylvia Syms |
1961 | Madame Sans-Gêne – de Christian-Jaque
avec Sophia Loren
Le crime ne paie pas – de Gérard Oury avec Danielle Darrieux |
1962 | Mathias Sandorf – de Georges Lampin avec Louis Jourdan |
1965 | À nous deux Paris – de Jean-Jacques Vierne avec Michel Subor |
1971 | L’œuf – de Jean Herman avec Marie Dubois |