1947 Quai de Orfèvres – de Henri-Georges Clouzot avec Louis Jouvet, Simone Renant & Bernard Blier | 1948 Pattes blanches – de Jean Grémillon avec Paul Bernard, Fernand Ledoux, Michel Bouquet & Louise Sylvie | 1949 Lady Paname – de Henri Jeanson avec Louis Jouvet, Henri Guisol, Jane Marken & Raymond Souplex | 1973 Les aventures de Rabbi Jacob – de Gérard Oury avec Louis de Funès, Claude Giraud & Marcel Dalio | ||
Fille d’un sellier-carrossier et d’une couturière, Suzy Delair naît le 31 décembre 1917 à Paris, sous le vrai nom de Suzanne Delaire. Adolescente, elle est apprentie modiste mais ne rêve que de comédie. Ainsi, elle commence par faire de la figuration sur scène et au cinéma.
Dès les années trente, Suzy Delair multiplient les apparitions sur écran, notamment dans des films dont les vedettes sont Albert Préjean et Danielle Darrieux. Parallèlement, elle se produit dans des revues aux Bouffes-Parisiens ou à Bobino ainsi qu’aux Folies-Belleville, où elle se fait remarquer par Suzy Solidor. En 1941, elle compose une chanteuse de cabaret dans «Le dernier des six» réalisé par Georges Lacombe, sur un scénario signé Henri-Georges Clouzot dont elle devient la compagne et l’interprète fétiche. Devenu réalisateur, Clouzot lui offre deux rôles marquants, celui de la petite amie du Commissaire Wens, interprété par Pierre Fresnay, dans «L’assassin habite au 21» (1942) et la chanteuse Jenny Lamour, épouse de Bernard Blier, dans «Quai des orfèvres» (1947) avec Louis Jouvet. Dans ce dernier film, elle chante «Avec son tra-la-la» de Francis Lopez, un des titres de sa carrière discographie qui se poursuit jusqu’au début des années soixante.
En mars 1942, Suzy Delair est invitée à visiter les studios cinématographiques de la UFA, en Allemagne. Elle a quelques ennuis à la Libération, trois mois d’interdiction de travailler, mais retrouve rapidement les chemins des plateaux. Elle interprète une chanteuse de music-hall mémorable dans «Lady Paname» (1949) de Henri Jeanson où elle retrouve Louis Jouvet, elle est la partenaire de Stan Laurel et Oliver Hardy dans leur dernier film «Atoll K» (1950). Elle partage l’affiche avec Fernandel du film de Jean Boyer «Le couturier de des dames» (1956), tandis qu’elle se voit infliger une fessée mémorable par Maria Schell dans «Gervaise» (1955) de René Clément. À la fin des années cinquante, Suzy Delair s’éparpille: cinéma, théâtre ou music-hall. Sur les écrans, elle n’obtient que des seconds rôles sous la direction de Luchino Visconti dans «Rocco et ses frères» (1960) et Marcel Carné dans «Du mouron pour les petits oiseaux» (1962). Sur scène, elle joue l’opérette «Mobylette» (1952) mise en scène par Jean-Marc Thibault, est dirigée par Jean-Louis Barrault dans «La vie parisienne» (1959) au Théâtre du Palais-Royal ou Jean Desailly dans «L’ours» (1962) de Anton Tchekhov avec Daniel Ivernel.
En 1973, Suzy Delair apparaît dans «Les aventures de Rabbi Jacob» de Gérard Oury où elle compose la dentiste hystérique Germaine Pivert épouse de Louis de Funès. Malgré les qualités indéniables de son interprétation et le succès du film, ses dernières prestations se limitent à des seconds rôles dans des séries télévisées, «Le mythomane» (1980) avec Francis Perrin et «L’âge vermeil» (1984) où elle retrouve des aînés du cinéma comme Danielle Darrieux, Jean-Pierre Aumont et Renée Faure. Elle justifie son parcours atypique de la manière suivante: «Sans doute me fait-on payer à la fois de ne pas appartenir à des chapelles, les aventures masculines auxquelles j’ai parfois sacrifié ma carrière, et surtout, mon refus de flirter quand il aurait fallu le faire...». Dès les années quatre-vingts, elle disparaît de la vie publique à l’exception d’un hommage rendu à la Cinémathèque en 2004. Elle s’éteint à l’âge vénérable de 102 ans, le 15 mars 2020.
© Olivier SINQSOUS
1930 | Un caprice de la Pompadour – de Willy Wolff & Joe Herman avec André Baugé |
1932 | La dame de chez Maxim’s – de Alexander Korda
avec André Lefaur
Violettes impériales – de Henry Roussell avec Georges Péclet |
1933 | Touchons du bois / Soyons sérieux – de Maurice Champreux
avec Armand Bernard
Professeur Cupidon – de Robert Baudouin & André Chemel avec Pierre Bertin Casanova – de René Barberis avec Ivan Mosjoukine |
1934 | La crise est finie / Finie la crise – de Robert Siodmak
avec Albert Préjean
Dédé – de René Guissart avec Pierre Piérade L’or dans la rue – de Curtis Bernhardt avec Raymond Cordy Ferdinand le noceur – de René Sti avec Fernandel |
1936 | Prends la route – de Jean Boyer avec André Alerme |
1941 | Le dernier des six – de Georges Lacombe avec Pierre Fresnay |
1942 | Défense d’aimer – de Richard Pottier
avec Louis Salou
L’assassin habite… au 21 – de Henri-Georges Clouzot avec Noël Roquevert |
1943 | La vie de Bohème – de Marcel L’Herbier avec Louis Jourdan |
1946 | Copie conforme – de Jean Dréville avec Louis Jouvet |
1947 | Quai de Orfèvres – de Henri-Georges Clouzot
avec Bernard Blier
Par la fenêtre – de Gilles Grangier avec Bourvil |
1948 | Pattes blanches – de Jean Grémillon avec Paul Bernard |
1949 | Je suis de la revue ( botta e risposta ) de Mario Soldati
avec Louis Armstrong
Lady Paname – de Henri Jeanson avec Raymond Souplex |
1950 | Souvenirs perdus – de Christian-Jaque
avec Pierre Brasseur
Atoll K. ( Utopia / escapade / Robinson Crusoeland ) de Léo Joannon avec Stan Laurel |
1954 | Le fil à la patte – de Guy Lefranc avec Noël-Noël |
1955 | Si Paris nous était conté – de Sacha Guitry
avec Jean Marais
Gervaise – de René Clément avec François Périer |
1956 | Le couturier de ces dames – de Jean Boyer avec Fernandel |
1959 | Les régates de San Francisco – de Claude Autant-Lara avec Folco Lulli |
1960 | Rocco et ses frères ( Rocco e i suoi fratelli ) de Luchino Visconti avec Alain Delon |
1962 | Du mouron pour les petits oiseaux – de Marcel Carné avec Paul Meurisse |
1965 | Paris brûle-t-il ? – de René Clément
avec Kirk Douglas
Scènes coupées au montage |
1973 | Les aventures de Rabbi Jacob – de Gérard Oury avec Louis De Funès |
1975 | Oublie-moi Mandoline – de Michel Wyn avec Jean-Pierre Darras |