Ann Rutherford

Fille du chanteur d’opéra John Rutherford et de la comédienne Lucille Rutherford (née Mansfield), Therese Ann Rutherford naît le 2 novembre 1920, à Vancouver au Canada. Elle a une sœur ainée, Judith, née en 1917, qui épousera le producteur de télévision Al Simon, avant de mourir prématurément à l’âge de 54 ans. Peu après la naissance d’Ann, la famille s’installe à San Francisco en Californie, mais quand les parents divorcent, Lucille est ses deux filles déménagent à Los Angeles.

Sur scène depuis l’enfance, Ann Rutherford débute à l’écran dans «Student tour» (1934) et utilise à cette occasion, pour l’unique fois de son parcours professionnel, le pseudonyme de Joan Arlen. Elle se fait ensuite connaître dans des productions à petit budget des studios «Mascot» et «Republic». Elle a ainsi l’occasion d’être la partenaire de Gene Autry dans «Melody train» (1935), «Le vagabond chantant» (1935), «Comin’round the mountains» (1936) et «Public cowboy N° 1» (1937) et de John Wayne dans «Sur la piste d’Oregon» (1935), «The lawless nineties» (1936) et «The lonely trail» (1935).

Dès 1937, Ann Rutherford devient une des vedettes de la M.G.M. Elle incarne alors Polly Benedict, l’amie du héros interprété par Mickey Rooney, dans douze épisodes de la populaire série «Andy Hardy» entre 1937 et 1942. Elle tient en outre le rôle de Carreen, une des deux sœurs de Scarlett O’Hara, merveilleusement incarnée par Vivien Leigh, dans un des plus célèbres films de l’histoire du cinéma, «Autant en emporte le vent» (1939) de Victor Fleming. Elle figure aussi au générique de, entre autres, «Quatre de l’infanterie» (1938) de S. Sylvan Simon, «Orgueil et préjugés» (1940) de Robert Z. Leonard, «Washington Melodrama» (1941) de S. Sylvan Simon ou encore Ce que femme veut (1942) de Archie Mayo, ainsi que de trois comédies en compagnie de Red Skelton, signées de S. Sylvan Simon, «Alerte sur les ondes» (1941), «L’affaire de Fort Dixon» (1942) et «Whistling in Brooklyn» (1943), qui est la dernière production qu’elle tourne pour la firme du lion. Elle continue ensuite sa carrière pour d’autres compagnies jusqu’en 1950 et on peut alors la voir dans, notamment, «Mystère aux Bermudes» (1944) de Benjamin Stoloff, «Two o’clock courage» (1944) de Anthony Mann, «Inside job» (1946) de Jean Yarbrough, «La vie secrète de Walter Mitty» (1947), comédie musicale de Norman Z. McLeod, ou «Operation Haylift» (1950) de William Berke. Par la suite, elle se tourne vers la télévision et on remarque notamment sa présence dans la série «Climax» (1955/58) et dans quatre épisodes de «Perry Mason» (1959/64) auprès de Raymond Burr. Elle ne travaille alors plus au grand écran que pour «Ils ne tuent que leurs maîtres» (1972) de James Goldstone et «Won Ton Ton, le chien qui sauva Hollywood» (1976) de Michael Wimmer, film au générique composé d’une centaine d’anciennes gloires hollywoodiennes où elle ne fait qu’une brève apparition, le point final de sa filmographie d’actrice.

Ann Rutherford s’est marié deux fois. En décembre 1942, elle épouse David May, petit-fils du fondateur des grands magasins «May Company»; le couple a une fille, Gloria May, en 1943. En juin 1953, le divorce est prononcé. La même année en décembre, elle se marie avec l’acteur-producteur William Dozier, le créateur de la série télévisée «Batman»; il la laisse veuve en 1991. Ann Rutherford décède le 11 juin 2012 à son domicile de Beverly Hills, en Californie, des suites de problèmes cardiaques.

© Marlène PILAETE & Philippe PELLETIER