![]() 1978 Judith Therpauve – de Patrice Chéreau avec Simone Signoret, Philippe Léotard, Robert Manuel & Pierre Frag | ![]() 1984 Dangereusement vôtre (a view to kill) de John Glen avec Roger Moore, Christopher Walken & Grace Jones | ![]() 1985 Scout toujours… – de Gérard Jugnot avec Gérard Jugnot, Agnès Blanchot, Eric Prat & Maurice Barrier | ![]() 1990 La part du serpent (in the eye of the snake) de Max Reid avec Jason Cairns, Malcolm McDowell & Sydney Penny | ||
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D’origine belge, Jean Roland Rougerie naît le 9 mars 1929 à Neuilly-sur-Seine. Rien ne semble prédestiner, a priori, ce fils de financier à opter pour une carrière artistique. Mais, son père ne s’opposant pas à sa vocation théâtrale, le jeune Jean tente le concours d’entrée au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris… où il est recalé. Néanmoins, Jean Rougerie connaîtra une carrière théâtrale dense, à la fois comme comédien, metteur en scène et directeur de théâtre. Dirigeant, notamment, le Théâtre du Château de Fontainebleau et le Théâtre Firmin Gémier, il adapte Eugène Ionesco, Prosper Mérimée, Molière, Marivaux, Louis-Ferdinand Céline, Eugène Labiche, Emile Zola, Dostoïevski…
Pour ce qui est du grand écran, il aborde d’abord très lointainement les plateaux de cinéma durant deux décennies, jouant pour la première fois dans «Monsieur Vincent» (1947), avec Pierre Fresnay. Ce n’est que dans les années soixante-dix qu’il s’investit sérieusement dans une carrière cinématographique. Dans «Lacombe Lucien» (1973), il interprète un ancien flic travaillant pour le compte des allemands, lors de l’Occupation. Il s’agit sans doute de l’un de ses rôles les plus importants, ainsi que l’un de ses meilleurs films, mis en scène avec application par Louis Malle. Il campe ensuite des silhouettes furtives pour Luis Buñuel avec «Le fantôme de la liberté» (1974), puis pour Bertrand Tavernier avec «Que la fête commence» (1974). Robert Lamoureux lui offre un rôle d’officier nazi dans «On a retrouvé la septième compagnie!» (1975) avec Jean Lefebvre, puis on le voit en premier ministre dans «La raison d’état» (1978) de André Cayatte. Bertrand Blier sait mettre à profit sa bouille légèrement ahurie dans «Préparez vos mouchoirs» (1977), où il est le père P.D.G. d’un enfant surdoué, puis dans «Buffet froid» (1978), où il tient le rôle du témoin. Des personnages parfois cocasses, souvent inquiétants et teintés d’ambiguïté, pour un comédien au physique singulier, parfait pour des rôles de salauds.
Dans les années qui suivent, Jean Rougerie continue de multiplier les petits rôles de composition, alternant des genres comme la comédie, le policier ou le drame. Son allure peut se faire équivoque dans «Le choix des armes» (1981) où il tient un rôle de truand, ou encore dans «L’étoile du Nord» (1981), film dans lequel il interprète le mari de Simone Signoret. On l’aperçoit aussi chez Yves Boisset dans «Le prix du danger» (1983), dénonciation corrosive du voyeurisme malsain des jeux télévisés, et chez Claude Lelouch dans «Edith et Marcel» (1983), évocation des amours de Marcel Cerdan et Edith Piaf. Gérard Jugnot le fait tourner dans ses deux premières réalisations: «Pinot simple flic» (1983) et «Scout toujours…» (1985), puis c’est John Glen qui le dirige dans «Dangereusement vôtre» (1984), où Roger Moore incarne James Bond pour la dernière fois. Rougerie se consacre de plus en plus au petit écran, avec principalement «Les cinq dernières minutes», «Les enquêtes Caméléon» et «Dallas», mais le cinéma fait encore appel à lui. Il a quelques pittoresques silhouettes à son actif, dans «Le miraculé» (1987) de Jean-Pierre Mocky, «La gloire de mon père» (1990) de Yves Robert et «Merci la vie» (1991) de Bertrand Blier. Si son faciès ne peut laisser les spectateurs indifférents, il est difficile de repérer Jean Rougerie ailleurs que dans des emplois secondaires, ce qui tend à prouver que le cinéma n’a jamais été sa préoccupation majeure, trouvant plus de satisfaction et de succès sur scène et restant avant tout un homme de théâtre passionné et exigeant. Le 25 janvier 1998, il succombe lors d’une crise d’hémiplégie, à Ivry-sur-Seine.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY

1947 | Monsieur Vincent – de Maurice Cloche avec Pierre Fresnay |
1958 | La tête contre les murs – de Georges Franju avec Pierre Brasseur |
1961 | Comment réussir en amour ? – de Michel Boisrond avec Dany Saval |
1969 | CM Les derniers hivers – de Jean-Charles Tacchella avec Germaine de France |
1970 | Les amours particulières / Malaise – de Gérard Trembasiewicz avec Evelyne Ker |
1973 | Lacombe Lucien – de Louis Malle avec Pierre Blaise |
1974 | Le fantôme de la liberté – de Luis Buñuel
avec Monica Vitti
Que la fête commence… – de Bertrand Tavernier avec Philippe Noiret |
1975 | On a retrouvé la septième compagnie ! – de Robert Lamoureux avec Pierre Mondy |
1976 | Le jour de gloire – de Jacques Besnard
avec Jean Lefebvre
Servante et maîtresse – de Bruno Gantillon avec Victor Lanoux Il était une fois la légion ( march or die ) de Dick Richards avec Gene Hackman La nuit de Saint-Germain-des-Prés – de Bob Swaim avec Michel Galabru |
1977 | Préparez vos mouchoirs – de Bertrand Blier
avec Patrick Dewaere
La raison d’état – de André Cayatte avec Jean Yanne |
1978 | Judith Therpauve / Une femme dangereuse – de Patrice Chéreau
avec Simone Signoret
Buffet froid – de Bertrand Blier avec Bernard Blier Rendez-moi ma peau – de Patrick Schulmann avec Jean-Luc Bideau |
1979 | La guerre des polices – de Robin Davis
avec Claude Brasseur
Bête mais discipliné – de Claude Zidi avec Jacques Villeret |
1980 | Tendres cousines – de David Hamilton
avec Macha Méril
Voulez-vous un bébé Nobel ? – de Robert Pouret avec Jean-Pierre Marielle T’inquiètes pas, ça se soigne – de Eddy Matalon avec Rosy Varte |
1981 | Le choix des armes – de Alain Corneau
avec Catherine Deneuve
Tout feu, tout flamme – de Jean-Paul Rappeneau avec Yves Montand L’étoile du Nord – de Pierre Granier-Deferre avec Simone Signoret |
1982 | On s’en fout… nous on s’aime – de Michel Gérard
avec Darry Cowl
Prends ton passe-montagne, on va à la plage ! – de Eddy Matalon avec Daniel Prévost Le prix du danger – de Yves Boisset avec Gérard Lanvin Edith et Marcel – de Claude Lelouch avec Evelyne Bouix |
1983 | Attention ! une femme peut en cacher une autre – de Georges Lautner
avec Miou-Miou
Signes extérieurs de richesse – de Jacques Monnet avec Josiane Balasko Gwendoline – de Just Jaeckin avec Bernadette Lafont Les cavaliers de l’orage – de Gérard Vergez avec Gérard Klein Une américaine à Paris ( american dreamer ) de Rick Rosenthal avec Tom Conti Pinot simple flic – de Gérard Jugnot avec Gérard Jugnot |
1984 | Tranches de vie – de François Leterrier
avec Christian Clavier
Dangereusement vôtre ( a view to kill ) de John Glen avec Roger Moore |
1985 | Scout toujours… – de Gérard Jugnot
avec Agnès Blanchot
L’état de grâce – de Jacques Rouffio avec Nicole Garcia |
1986 | Club de rencontres – de Michel Lang
avec Francis Perrin
Le miraculé – de Jean-Pierre Mocky avec Jeanne Moreau CM Le feu rouge pépé – de Philippe Vergeot avec Philippe Brizard |
1987 | Preuve d’amour – de Miguel Courtois
avec Gérard Darmon
Les gauloises blondes – de Jean Jabely avec Roger Carrel |
1988 | Corps z’à corps – de André Halimi
avec Stéphane Audran
L’invité surprise – de Georges Lautner avec Renée Saint-Cyr |
1989 | La gloire de mon père – de Yves Robert avec Philippe Caubère |
1990 | Merci la vie ! – de Bertrand Blier
avec Charlotte Gainsbourg
La part du serpent / Venins ( in the eye of the snake / im banne der schlange ) de Max Reid avec Malcolm McDowell |
1991 | Le fils du Mekong – de François Leterrier avec Jacques Villeret |
1992 | Chacun pour toi / La triple Carpathe – de Jean-Michel Ribes avec Jean Yanne |
1996 | CM Sa femme à moi – de Olivier Pouteau avec Michel Modo |