Ruth Roman

Fille de forains, Norma Roman est née le 22 décembre 1922 à Lynn, dans le Massachusetts. Elle est la benjamine des trois filles d’une famille juive originaire de Lithuanie. Son père Abraham Roman, bonimenteur, propriétaire d’un stand de foire, décède alors que Norma a huit ans. Sa mère Mary Pauline (née Gold) vend alors le stand et travaille comme serveuse et femme de ménage pour subvenir aux besoins de la famille. Norma fait ses études dans un quartier pauvre de Boston, une scolarité qu’elle suit sans grande conviction, rêvant à une carrière artistique. Espérant réussir à Broadway, d’un pas décidé, elle se rend à New York, mais au lieu de cela, elle trouve une place de mannequin. Elle travaille ensuite dans un night-club avant son retour à Boston où elle s’inscrit à la célèbre Bishop Lee Dramatic School. Elle complète sa formation à la New England Repertory Company.

Son diplôme en poche, Ruth Roman court les différents studios dans l’espoir de décrocher un contrat. C’est Frank Borzage qui lui donne sa chance avec un petit rôle dans «Le cabaret des étoiles» (1943). Elle poursuit son chemin avec une dizaine de films, avant d’obtenir le rôle titre dans le sérial exotique en 13 épisodes «La reine de la jungle» (1944) de Lewis D. Collins. Sa carrière prend son envol avec les films noirs et les thrillers où elle montre une personnalité froide et hautaine, nous pouvons citer: la meurtrière qui cherche à se débarrasser du gamin Bobby Driscoll, témoin de la scène du crime dans «Une incroyable histoire» (1949) de Ted Tetzlaff; elle est l’épouse délaissée de Kirk Douglas, boxeur sans scrupule et cynique, dans «le Champion» (1949) de Mark Robson. Après la RKO, la belle brune à la voix éraillée (elle fumait beaucoup), obtient un contrat avec la Warner Bros. Elle donne la réplique à Robert Walker et Farley Granger dans le thriller de Alfred Hitchcock «L’inconnu du Nord-Express» (1950); à Gary Cooper qui n’est pas insensible à son charme dans «Dallas, ville frontière» (1950) de Stuart Heisler; elle côtoie Errol Flynn et Raymond Burr à la recherche d’un trésor de diamants en mer des Philippines dans «Mara Maru» (1952) de Gordon Douglas; dans «Le souffle sauvage» (1953) Hugo Fregonese réunit Ruth Roman, Gary Cooper et Anthony Quinn dans un triangle amoureux qui tourne à la tragédie.

Les années 1960, sonnent le déclin de sa notoriété, approchant la quarantaine, Ruth Roman joue la mère d’un jeune psychopathe, Paul Anka, qui cache un sombre secret dans «Look in any window» (1960) de William Alland; elle est Ana, fidèle à la passion du Christ, dans le drame religieux espagnol dans «Milagro a los cobardes» (1961) de Manuel Mur Oti; puis dans «Impulse» (1974) de William Grefe, elle fait face à un diabolique tueur, William Shatner. L’actrice poursuit sa carrière au théâtre et à la télévision avec entre autres les célèbres séries «Côte ouest» de 1986 à 1987 et «Arabesque» jusqu’en 1989.

En 1956, un fait divers impliquant Ruth Roman fait la une des journaux quand, passagère avec son fils Richard, à bord du paquebot italien le SS Andrea Doria, il rentre en collision avec le bateau suédois MS Stockholm, tout finit bien quand ils sont secourus par le paquebot français SS Ile de France. Ruth Roman fut mariée quatre fois, notamment avec Mortimer Wadhams Hall en 1950, père de son fils Richard né en 1952, le couple divorce en 1956. Son dernier mariage avec William Ross Wilson, qu’elle a épousé en 1976, se termine au décès de l’actrice, le 9 septembre 1999 à son domicile de Laguna Beach.

© Gary RICHARDSON