1945 Mélodie du Sud (song of the south) de Wilfred Jackson & Harvey Foster avec Ruth Warrick & Hattie McDaniel | 1946 Ainsi va mon amour (so goes my love) de Frank Ryan avec Myrna Loy, Don Ameche & Molly Lamont | 1949 Une incroyable histoire (the window) de Ted Tetzlaff avec Barbara Hale, Arthur Kennedy & Ruth Roman | 1949 L’île au trésor (treasure island) de Byron Haskin avec Robert Newton, Basil Sydney & John Gregson | ||
Même si elle fut la plus célèbre, Shirley Temple ne fut pas la seule enfant star d’Hollywood. Il y eut aussi, parmi bien d’autres, Margaret O’Brien, Brandon De Wilde et Bobby Driscoll. Avec sa bouille ronde et ses yeux mutins, celui-ci devient, à l’écran, le petit dernier de toutes les familles américaines. Il surprend par son jeu très naturel et sa faculté, malgré son jeune âge, de mémoriser très rapidement ses répliques. Né en 1937 à Cedar Rapids, aux Etats-Unis, Bobby Driscoll débute en 1943, à l’âge de six ans, dans «L’ange perdu», de Roy Rowland. C’est sur le conseil de son coiffeur que son père a emmené Bobby à un casting de la MGM.
L’année suivante, il tient, dans «J’avais cinq fils», de Lloyd Bacon, le rôle du plus jeune des frères Sullivan qui, la guerre venue, s’engagent sur le même navire. Puis Bobby Driscoll incarne, toujours en 1944, le jeune frère de Richard Arlen dans le western «La mine abandonnée», de George Archainbaud, et le fils de deux fantaisistes, dont l’un est incarné par Eddie Cantor, qui popularise la chanson donnant son titre au film, «If you knew Susie», en 1947. Parfois, le film repose sur les frêles épaules de ce nouvel enfant prodige. C’est le cas dans «Une incroyable histoire» (1949), de Ted Tetzlaff, où Bobby Driscoll surprend des meurtriers, qui n’ont dès lors qu’un seul but: éliminer l’enfant. Walt Disney lui donne aussi le rôle principal dans plusieurs films. C’est la première fois que le célèbre réalisateur signe un contrat avec un enfant acteur. Initialement prévu pour durer un an, le contrat, signé à la fin de 1944, est prolongé jusqu’en 1953. Il permet à Bobby Driscoll de jouer le rôle principal dans «La mélodie du Sud» (1945), le premier long-métrage d’animation où des personnages fictifs sont mélangés à de vrais acteurs. En 1948, l’enfant star tient encore le premier rôle dans «Danny et le mouton noir», un film toujours produit par les studios Disney et réalisé par Harold D. Schuster.
En 1949, Bobby Driscoll joue peut-être le rôle de sa vie; il devient, pour les besoins du film «L’île au trésor», de Byron Haskin, le jeune Jim Hawkins, ce personnage de Stevenson qui, partant à la recherche d’un fabuleux trésor, a fait les délices de tant d’enfants, frémissant au bruit mat de la béquille de Long John Silver interprété par l’acteur anglais Robert Newton. Toutes ces performances valent au jeune acteur un Oscar spécial, qui lui est remis, en 1950, par Donald O’Connor. Dans les années 50, il apparaît aussi beaucoup sur le petit écran.
Mais, pour la plupart de ces enfants prodiges, le rêve de celluloïd se brise à l’âge adulte. Et Bobby Driscoll ne fait pas exception à la règle. Sa carrière s’achève en effet à la fin des années 50. Dans le jeune homme au visage un peu lourd qu’il est devenu, les producteurs ne retrouvent plus l’enfant rieur qui, dans «La mélodie du Sud», écoutait, fasciné, les histoires de l’oncle Remus. Ses espoirs envolés, Bobby Dricoll s’adonne encore plus à l’héroïne, découverte en 1954. En 1956, la police l’arrête et trouve sur lui de la marijuana. Quelques années plus tard, il est accusé de trafic de drogue et emprisonné. Oublié de tous, il est retrouvé mort, par des enfants, le 30 mars 1968, dans un appartement d’un quartier mal famé de New York. Très malade, du fait de son addiction à la drogue, Bobby Driscoll est décédé d’une overdose. Triste fin pour cet enfant qui, en 1953, prêta sa voix au Peter Pan de Walt Disney!
© Jean-Pascal LHARDY
1943 | L’ange perdu ( lost angel ) de Roy Rowland
avec Margaret O’Brien
J’avais cinq fils ( the Sullivans / the fighting Sullivans ) de Lloyd Bacon avec Anne Baxter |
1944 | Sunday dinner for a soldier – de Lloyd Bacon
avec Anne Revere
La mine abandonnée / La danseuse du Silver Bar / Les chasseurs d’or du Nevada ( the big Bonanza ) de George Archainbaud avec Jane Frazee |
1945 | Identity unknow – de Walter Colmes
avec Richard Arlen
Le bel espoir ( Miss Susie Slagle’s ) de John Berry avec Veronika Lake Mariage moderne ( from this day forward ) de John Berry avec Joan Fontaine Mélodie du Sud ( song of the south ) de Wilfred Jackson & Harvey Foster avec Ruth Warrick + chansons |
1946 | Ainsi va mon amour ( so goes my love / a genius in the family ) de Frank Ryan
avec Myrna Loy
Les héros dans l’ombre ( O.S.S. ) de Irving Pichel avec Alan Ladd |
1947 | Connaissez-vous Susie ? ( if you knew Susie ) de Gordon Douglas avec Joan Davis |
1948 | La foire aux chansons ( melody time ) de Clyde Geromini, Wilfred Jackson, Hamilton Luske
& Jack Henney
Danny le petit mouton noir / Si cher à mon cœur ( so dear to my heart ) de Harold D. Schuster & Hamilton Luske avec Beulah Bondi |
1949 | Une incroyable histoire ( the window ) de Ted Tetzlaff
avec Barbara Hale
L’île au trésor ( treasure island ) de Byron Haskin avec Robert Newton |
1950 | Quand je serai grand ( when I grow up ) de Garson Kanin avec Martha Scott |
1951 | DA Papa Dingo ( fathers are people ) de Jack Kinney
Seulement voix DA Papa, c’est un lion ( father’s lion ) de Jack Kinney Seulement voix |
1952 | Sacré printemps ( the happy time ) de Richard Fleischer
avec Charles Boyer
DA Peter Pan / les aventures de Peter Pan ( Peter Pan ) de Clyde Geromini, Wilfred Jackson & Hamilton Luske Seulement voix & chansons |
1955 | Duel d’espions ( the scarlet coat ) de John Sturges avec Anne Francis |
1958 | Surboum outre-Atlantique ( the party crashers ) de Bernard Girard avec Frances Farmer |
1965 | CM Dirt – de Piero Heliczer avec Andy Warhol |
AUTRES PRIX : | |
Oscar Juvenile aux Academy Awards, USA ( 1950 ) |