1984 Sac de nœuds – de Josiane Balasko avec Isabelle Huppert, Josiane Balasko, Jean Carmet & Coluche | 1986 Irena et les ombre – de Alain Robak avec Denise Virieux, Jean-Louis Foulquier & Victor Garrivier | 1995 Rainbow pour Rimbaud – de Jean Teulé avec Bernadette Lafont, Michel Galabru & Sotigui Kouyaté | 2007 Un si beau voyage – de Khaled Ghorbal avec Assumpta Serna, Abdelhafid Metalsi & Aboubacar Eros Sissoko | ||
D’origines algériennes, Farid Chopel naît le 4 décembre 1952 à Paris, la ville lumière. Il passe une enfance très modeste dans une chambre d’hôtel meublée de Montmartre entouré de sa mère et de sa grand-mère. Bien que ce ne soit pas tous les jours facile, le garçonnet filiforme qu’il est, garde un très bon souvenir de cette époque. Farid suit une scolarité chez les frères, dans une institution privée, et ne tarde pas à découvrir sa passion pour la danse, le «théâtre vivant» et la musique. Il se forme, dans les années soixante-dix, au théâtre gestuel expérimental. Il connaît ses premiers succès avec deux «one man-shows»: «Chopélia» (1978) et «L’aviateur» (1981), coécrit avec Ged Marlon. Son humour jovial, déjanté mais jamais trivial séduit le public et brise son anonymat. Suivront une apparition emblématique dans la «Danse des mots» et le clip de Jean-Baptiste Mondino pour une publicité «Perrier» qui fait que toute la France cathodique le reconnaît.
Farid Chopel débute sa carrière cinématographique en 1982 lorsque Tony Gatlif réalise «Les princes» avec Muse Dalbray. L’année suivante c’est «L’addition» de Denis Amar avec Richard Berry et Richard Bohringer. La réputation de Farid se trouve renforcée par ses rôles dans des films à grand public comme «La Femme de mon pote» (1983) de Bertrand Blier avec Gérard Depardieu et Coluche qu’il retrouve dans «La vengeance du serpent à plumes» (1984) de Gérard Oury. Il est ensuite en tête d’affiche aux côtés de Isabelle Huppert pour «Sacs de nœuds» (1985) de et avec Josiane Balasko, puis pour «Irena et les ombres» (1986) de Alain Robak. Il tourne également sous la direction de Agnès Varda dans «Jane B. par Agnès V.» (1987) avec Jane Birkin puis de Marco Ferreri pour le téléfilm «Le banquet» (1989) d’après Platon avec Philippe Léotard, et «La chair» (1990) avec Sergio Castellitto. Devançant d’une génération les vedettes actuelles du rire «black-blanc-beur», Farid jouit également d’une belle popularité comme figure branchée des nuits parisiennes où on le croise jusqu’à plus d’heure, jusqu’à plus soif.
Les années quatre-vingt-dix sont moins fastes pour Farid Chopel, qui jongle avec ses vieux démons, alcool et drogue. Une traversée du désert qui ne rend que plus savoureux son retour sur les planches avec son «one-man-show» autobiographique, «Le pont du milieu», qui reçoit un accueil surprenant malgré le manque de promotion. Deux ans après ce spectacle intimiste, forme explicite d’une «résurrection», Farid Chopel publie «Et je danse encore», coécrit avec sa compagne, Brigitte Morel, ancienne danseuse à l’Opéra de Paris, livre dans lequel il se confie sans fausse pudeur. C’est une «rédemption» également cinématographique quand il tourne avec deux des personnalités les plus inclassables du cinéma français, Alain Robbe-Grillet pour «Gradiva» (2005) puis Richard Bohringer, qu’il avait rencontré sur le tournage de «L’addition», pour l’adaptation cinématographique de son livre éponyme «C’est beau une ville la nuit» (2006) avec sa fille Romane Bohringer et François Négret.
Fin 2007, Khaled Ghorba lui offre le rôle principal de son dernier film, «Un si beau voyage» où il interprète un émigré tunisien à la retraite espérant pouvoir finir sa vie dans son pays natal. Il retrouve son vieil ami et compère de toujours Ged Marlon pour un spectacle mais un cancer foudroyant emporte Farid Chopel en quelques semaines à l’âge de cinquante-cinq ans, le 20 avril 2008.
© Christophe LAWNICZAK
1982 | Les princes – de Tony Gatlif avec Muse Dalbray |
1983 | L’addition – de Denis Amar
avec Richard Berry
La femme de mon pote – de Bertrand Blier avec Coluche Les fauves – de Jean-Louis Daniel avec Daniel Auteuil CM La poudre aux yeux – de Dominique Delcourt & Philippe Gautier avec Nadine Alcan |
1984 | La vengeance du serpent à plumes – de Gérard Oury
avec Maruschka Detmers
Sac de nœuds – de Josiane Balasko avec Isabelle Huppert |
1985 | CM Cinématon N°550 – de Gérard Courant
CM Poésie en image, condamné – de Abel Bennour |
1986 | Suivez mon regard – de Jean Curtelin
avec Andréa Ferréol
Irena et les ombre – de Alain Robak avec Denise Virieux CM Le toréro hallucinogène – de Stéphane Clavier avec Bernard Seray |
1987 | Jane B. par Agnès V. – de Agnès Varda
avec Jane Birkin
CM Shmock – de Nicolas Lévy |
1990 | La chair ( la carne ) de Marco Ferreri avec Sergio Castellitto |
1991 | Un vampire au paradis – de Abdelkrim Bahloul avec Brigitte Fossey |
1994 | Mo’ – de Yves-Noël François avec Jean Yanne |
1995 | Rainbow pour Rimbaud – de Jean Teulé avec Bernadette Lafont |
2005 | Gradiva / C’est Gradiva qui vous appelle – de Alain Robbe-Grillet
avec Arielle Dombasle
CM L’homme inventé, presto agitato – de Elysée Fritz |
2006 | C’est beau une ville la nuit – de Richard Bohringer avec Romane Bohringer |
2007 | Un si beau voyage – de Khaled Ghorbal avec Assumpta Serna |