James Garner

James Garner, de son vrai nom James Scott Bumgarner, est né le 7 avril 1928 à Norman, en Oklahoma. À première vue, c’est un beau brun, bien planté et sympathique. Mais, sous ce physique un peu monolithique de playboy ténébreux, James Garner cache une finesse de jeu qui lui permettra d’aborder tous les genres.

On voit James Garner, par exemple, dans de nombreux westerns. C’est ainsi qu’il fait partie de l’équipe du capitaine Devlin, interprété par Randolph Scott, qui, avec ses hommes, se déguise en quaker pour retrouver le meurtrier de son frère dans «Le vengeur» (1957) de Richard Bare; qu’il incarne, dans «La bataille de la vallée du diable» (1966) de Ralph Nelson, un shérif obligé d’arracher sa femme, Bibi Andersson, des griffes des Indiens ou qu’il campe, dans «Sept secondes en enfer» (1967) de John Sturges; un Wyatt Earp ivre de vengeance, qui entreprend d’exterminer avec méthode les membres survivants de la famille Clanton. James Garner est très convaincant dans le rôle de cet homme muré dans sa rage et il l’est plus encore des années plus tard, en 1987, quand il endosse une nouvelle fois le costume de l’illustre Marshall dans «Meurtre à Hollywood» de Blake Edwards. Mais cette fois, il s’agit d’une comédie, où Wyatt Earp est engagé comme conseiller sur un film où Tom Mix (Bruce Willis) joue le rôle du shérif. Et James Garner, qui est un gentleman, confère à sa composition un humour distancié et une élégance souveraine qui est aussi les siens dans la vie.

On le remarque dans d’autres comédies: «Cet homme est un requin» (1959) de Joseph Pevney, où, industriel sans scrupules, il néglige la femme qu’il aime, Natalie Wood, «Les jeux de l’amour et de la guerre» (1964), de Arthur Hiller, où il est extraordinaire en militaire un peu lâche, qui préfère profiter de la vie auprès de la séduisante Julie Andrews plutôt que d’exécuter les ordres farfelus de son supérieur un peu surmené joué par Melvyn Douglas, ou encore «Victor/Victoria» (1981) de Blake Edwards, où James Garner déploie son inégalable distinction dans le rôle de ce propriétaire de night-clubs et trafiquant d’alcool, qui tombe sous le charme d’un travesti qui, à son grand soulagement, se révèle être une femme attirante. Dans un registre plus grave, James Garner paraît aussi dans des films de guerre, comme «Les commandos passent à l’attaque» (1958) de William A. Wellman, qui content l’histoire des rangers du colonel Darby, qu’il incarne dans le film, ou «La mission secrète du sous-marin X16» (1959) de Gordon Douglas, où il campe un agent secret américain déposé par un sous-marin sur une île occupée par les Japonais. Il est également un excellent Marlowe dans «La valse des truands» (1969) de Paul Bogart, où l’on retrouve Bruce Lee dans un rôle secondaire de méchant.

James Garner apparaît souvent à la télévision, dans des séries westerns comme «Maverick» (1957-1962) où il incarne un joueur de poker ou «Lonesome dove: Le crépuscule» (1995), où il revêt l’uniforme du capitaine Call, ex Texas Ranger et chasseur de primes; il s’est aussi beaucoup investi dans la série policière «The Rockford files» (1974-1980) dont il réalise l’épisode pilote et où il campe un détective privé. James Garner a été marié à Lois Clarke et il a une fille adoptive, Kimberley, et une fille, Greta-Scott. Il décède le 19 juillet 2014 à Los Angeles. Il a été incinéré.

© Jean-Pascal LHARDY