Lenore Ulric

Véritable légende de la scène américaine de la première moitié du XXème siècle, Lenore Ulric est née le 21 juillet 1982, à New Ulm (Minnesota). Son père, Frank, est un ancien soldat de Fort Snelling venu travailler comme pharmacien dans cette petite ville du sud du Minnesota; sa mère, Ida, élève ses deux filles Lenore et Isabel qui feront toutes les deux carrières dans le spectacle. Au début des années 1900, la famille s’installe à Milwaukee dans le Wisconsin. Lenore qui est passionnée par le théâtre, joue dans des pièces scolaires avant de rejoindre une troupe professionnelle.

En 1910, Lenore Ulrich se produit à New-York, l’année suivante, elle signe son premier contrat cinématographique avec la firme Essanay pour laquelle elle apparaît dans une poignée de courts-métrages. Ne trouvant pas grand intérêt à cet Art sans voix, elle revient très vite sur scène, notamment avec la pièce de Richard Walton Tully, «L’oiseau de paradis», présentée à New-York en 1912 et reprise à Minneapolis en 1914. Entre 1915 et 1916, elle apparaît des quelques films, dont «Kilmeny» (1915) de Oscar Apfel avec William Desmond, «The better woman» (1915) de Joseph A. Golden avec Lowell Sherman, et «Intrigue» (1916) de Frank Lloyd avec Dustin Farnum.

C’est à cette époque, qu’elle est remarquée et engagée par David Belasco. Ce metteur en scène et producteur très influent dans le monde du théâtre aux Etats-Unis, ne tarde pas à devenir son mentor et faire de la jeune comédienne une des reines de Broadway. Lenore Ulric s’impose en vedette, pendant plus de trente ans, avec des pièces comme «The heart of Wetona» (1916) de George Scarborough, «Tiger Rose» (1917/18) de Willard Mack, «The son-daughter» (1919/20) de George Scarborough et David Belasco, «Kiki» (1921/22) d’après la pièce originale du français André Picard, «The harem» (1924/25) de Ernest Vajda, «Pagan Lady» (1930/31) de William Du Bois, «La cinquième colonne» (1940) de Ernest Hemingway dans une mise en scène de Lee Strasberg ou «Antoine et Cléopâtre» (1947/48) de William Shakespeare, sa dernière pièce présentée à Broadway.

En 1923, Lenore Ulric fait son retour à l’écran avec l’adaptation d’un de ses plus grands succès sur scène, «Tiger Rose», réalisée par Sidney Franklin. Après une nouvelle parenthèse de six ans consacrée au théâtre, elle revient devant les caméras dans deux films parlants réalisés par Allan Dwan: «L’iceberg vengeur» avec Robert Frazer et «South sea Rose» avec Charles Bickford. Par la suite, elle ne revient au cinéma que ponctuellement pour interpréter des rôles secondaires dans cinq autres productions. Elle donne la réplique à Greta Garbo dans «Le roman de Marguerite Gautier» (1936) de George Cukor, puis apparaît, entre-autres, auprès de Cary Grant et Ingrid Bergman dans «Les enchaînés» (1946) de Alfred Hitchcock et à Merle Oberon dans «Tentation» (1946) de Irving Pichel. Elle tourne dans un dernier film pour Allan Dwan en 1947 avant de se retirer du monde du spectacle à la fin des années 1940.

Lenore Ulric a été mariée de 1928 à 1939 avec l’acteur Sidney Blackmer qui fut souvent son partenaire sur scène. Elle est morte d’une insuffisance cardiaque à l’hôpital Rockland d’Orangeburg (état de New York) le 30 décembre 1970, à l’âge de 78 ans.

© Pascal DONALD