Philippe Nicaud

Philippe Nicaud voit le jour le 27 juin 1926, à Courbevoie en région parisienne. À dix-neuf ans, le jeune homme qui n’a de cesse que d’amuser la galerie, rêve de devenir comédien. Il abandonne ses études et s’inscrit aux cours Simon. Dès la fin des années quarante, il commence à jouer les jeunes premiers sur scène et tourne ses premiers films sous la direction de cinéastes confirmés: Henri Decoin «Les amoureux sont seuls au monde» (1947), Jean Delannoy «Aux yeux du souvenir» (1948) , Raymond Bernard «Maya» (1949) et Henri-Georges Clouzot «Miquette et sa mère» (1949). Des films ou il donne la réplique à quelques unes des plus grandes vedettes de cette époque: Louis Jouvet, Michèle Morgan, Jean Marais, Dany Robin, Viviane Romance, Bourvil et Danièle Delorme.

Au cours des deux décennies suivantes, Philippe Nicaud se partage avec un égal plaisir entre la scène et le grand écran. Au théâtre, les spectateurs peuvent l’applaudir dans une quarantaine de pièces, parmi lesquelles: «La roulotte» (1954) mis en scène par Fred Pasquali, «Fabien» (1956) de Marcel Pagnol, «La collection Dressen» (1959) de Marc-Gilbert Sauvajon, «Au revoir Charlie» (1965) de George Axelrod et «Trois homme sur un cheval» (1969) avec Robert Dhéry. Pour le cinéma, il s’oriente vers des films grand public, essentiellement des comédies, dans lesquelles il peut utiliser ses dons comiques. Il joue, entres autres, avec Sophie Desmarets dans «Ce soir les jupons volent» (1956), «Miss Catastrophe» (1956), «Les trois font la paire» (1957) de Sacha Guitry; avec Line Renaud dans «Mademoiselle et son gang» (1956); avec Brigitte Bardot dans «Voulez-vous danser avec moi?» (1959) où il incarne un travesti; avec Louis de Funès et Jacqueline Maillan dans «Pouic-Pouic» (1969) grand succès de Jean Girault. Dans un registre plus grave, il est le partenaire de Fernandel dans «Meurtres» (1950) avec aussi Jeanne Moreau, actrice qu’il retrouve dans «Le dos au mur» (1957) drame policier de Edouard Molinaro.

En 1957, Philippe Nicaud épouse la jeune comédienne Christine Carère. Une dizaine d’année plus tard, son épouse s’éloigne des plateaux de tournage, après un bref séjour à Hollywood, pour s’occuper de leurs deux enfants. En 1962, c’est la télévision qui va le rendre très populaire lorsqu’il incarne le héros de trente-huit épisodes du feuilleton «L’inspecteur Leclerc enquête», puis, en 1972, il est Gideon Spilett dans «L’île mystérieuse» avec Omar Sharif alias le capitaine Nemo dans une excellente adaptation du roman de Jules Verne. Homme aux multiples talents, Philippe Nicaud travaille aussi pour des émissions de radio et compose et interprète des chansons souvent érotiques. En 1985, avec sa femme et Michel Audiard, il participe à l’écriture du scénario de «La cage aux folles III, elles se marient» réalisé par Georges Lautner.

Au milieu des années quatre-vingt, Philippe Nicaud abandonne sa carrière et se retire avec Christine dans le Var. En 1996, il apparaît dans un dernier court-métrage aux côtés de Bruno Putzulu. Certaines filmographies mentionnent sa participation au générique du film «Quand je serai star» en 2004, fausse information, il s’agit d’un jeune comédien homonyme né en 1970. Il vit une retraite heureuse et pleine de souvenir jusqu’au jour de la mort de Christine Carère le 13 décembre 2008. Très accablé par cette disparition, cet homme discret et attachant s’éteint à son tour quelques mois plus tard à Nice, dans la nuit du 18 au 19 avril 2009. Il avait quatre-vingt-deux ans.

© Pascal DONALD