1978 Molière – de Ariane Mnouchkine avec Philippe Caubère, Marie-Françoise Audollent & Jean Dasté | 1987 Dandin – de Roger Planchon avec Claude Brasseur, Zabou Breitman, Daniel Gélin & Marie Pillet | 1991 Louis, enfant roi – de Roger Planchon avec Carmen Maura, Maxime Mansion, Paolo Graziosi & Michèle Laroque | 1997 Lautrec – de Roger Planchon avec Régis Royer, Elsa Zylberstein, Anémone, Claude Rich & Philippe Clay | ||
Roger Planchon voit le jour le 12 septembre 1931, à Saint-Chamond, dans la Loire. Sa famille, originaire de l’Ardèche, vient d’un modeste milieu rural. Après l’école primaire, il devient pensionnaire dans un institut religieux, où il découvre l’art, la poésie et le cinéma. Après le collège, il devient employé de banque, tout en fréquentant de près les milieux existentialistes lyonnais, où il assouvit sa passion pour la littérature. Il débute en récitant des poèmes de Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud et René Char, entre autres. Boulimique de théâtre, il s’inscrit aux cours d’art dramatique de Suzette Guillaud, à Lyon, où il rencontre ses futurs compagnons, Alain Mottet, Claude Lochy, Robert Gilbert et Isabelle Sadoyan. Ensemble, ils montent leurs premiers spectacles, et, en 1950, ils gagnent un premier prix au concours du théâtre universitaire et amateur de Mâcon, en présentant un spectacle inspiré de Courteline et Labiche.
En 1952, Roger Planchon crée le Théâtre de la Comédie à Lyon, puis dirige le Théâtre de la Cité à Villeurbanne dès 1957. Il rencontre Bertolt Brecht en 1954, et met en scène «Grand-peur et misère du Troisième Reich». Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1956, dans un petit rôle dans «Un condamné à mort s’est échappé». Au théâtre, il signe aussi bien d’autres mises en scène: «Tartuffe», «L’Avare» et «Georges Dandin» de Molière, «Le triomphe de l’Amour» de Marivaux, ainsi que tous les autres grands auteurs classiques, comme Shakespeare et Racine, ou contemporains, comme Arthur Adamov, Michel Vinaver et Harold Pinter. Il est également l’auteur de plusieurs pièces, notamment «La remise» et «L’Infâme», dont il assure également la mise en scène. En 1972, il devient codirecteur du Théâtre National Populaire de Villeurbanne. Il dirige des acteurs comme Michel Serrault, Jean Bouise, Robin Renucci ou Jean Carmet. Metteur en scène, mais aussi acteur et dramaturge, Roger Planchon est l’un des pionniers de la décentralisation théâtrale, et instaure une dimension critique dans ses créations, s’interrogeant sur le rôle du théâtre dans la société et faisant découvrir les classiques au grand public.
S’il reste avant tout un immense homme de théâtre, Roger Planchon a, à son actif, plusieurs rôles intéressants au cinéma, où sa distinction et son regard glaçant donnent souvent lieu à des compositions impressionnantes. En 1977, on le voit dans le rôle de Colbert dans «Molière», réalisé par une autre grande personnalité de la scène, Ariane Mnouchkine. Dès les années quatre-vingt, il semble se spécialiser dans des rôles plutôt cyniques. Il est le président corrompu d’un groupe d’auto-défense dans «Légitime violence» (1982), le révolutionnaire Fouquier-Tinville dans «Danton» (1982), le commissaire de police méprisant de «La septième cible» (1983) avec Lino Ventura, puis le maire accusé de turpitudes dans «Radio Corbeau» (1987). Très attaché à l’Histoire, il passe bientôt derrière la caméra, et réalise trois films qu’il interprète également: «Dandin» (1987), qu’il met simultanément en scène sur les planches avec les mêmes acteurs, «Louis, enfant roi» (1991), biographie de Louis XIV, et «Lautrec» (1997), où il met en images la vie du célèbre peintre. Planchon est toujours resté très présent au théâtre. Dans les années 2000, il met en scène «Le génie des forêts» et «Soirée de gala» de Anton Tchekhov, «Célébration» et «Le nouvel ordre mondial» de Harold Pinter, ainsi que ses propres créations. Après avoir très durablement marqué le monde théâtral français, ainsi que plusieurs générations d’acteurs et de metteurs en scène, Roger Planchon meurt d’une crise cardiaque, le 12 mai 2009, à Paris.
© Simon BENATTAR-BOURGEAY
1956 | Un condamné à mort s’est échappé / Le vent souffle où il veut – de Robert Bresson avec François Letterier |
1972 | George qui ? – de Michèle Rosier avec Anne Wiazemsky |
1973 | Les autres – de Hugo Santiago avec Pierre Julien |
1977 | Le dossier 51 – de Michel Deville avec Jenny Clève |
1978 | Les routes du Sud – de Joseph Losey
avec Miou-Miou
Molière – de Ariane Mnouchkine avec Philippe Caubère |
1979 | I... comme Icare – de Henri Verneuil avec Yves Montand |
1981 | Le retour de Martin Guerre – de Daniel Vigne avec Nathalie Baye |
1982 | Légitime violence – de Serge Leroy
avec Claude Brasseur
Le grand frère – de Francis Girod avec Jean Rochefort Danton – de Andrzej Wajda avec Gérard Depardieu |
1983 | La septième cible / La 7ème cible – de Claude Pinoteau
avec Lino Ventura
Un amour interdit / Nicolo ou l’enfant trouvé ( una strana passione / a strange passion ) de Jean-Pierre Dougnac avec Brigitte Fossey |
1987 | Dandin – de Roger Planchon
avec Zabou Breitman
+ adaptation & scénario Radio corbeau – de Yves Boisset avec Pierre Arditi |
1988 | Camille Claudel / Camille Claudel : Violence et passion – de Bruno Nuytten avec Isabelle Adjani |
1989 | Jean Galmot, aventurier – de Alain Maline avec Christophe Malavoy |
1990 | L’année de l’éveil – de Gérard Corbiau avec Laurent Grévill |
1991 | Louis, enfant roi – de Roger Planchon
avec Carmen Maura
+ dialogues & scénario |
1992 | Pétain – de Jean Marbœuf
avec Jacques Dufilho
Seulement voix & narration |
1995 | DO La Comédie-Française ou l’amour joué – de Frederick Wiseman avec Philippe Torreton |
1997 | Lautrec – de Roger Planchon
avec Claude Rich
+ dialogues & scénario |