Tony Scott

Issu d’une famille de militaires, Tony Scott est né le 21 juin 1944, à North Shields dans le North Tyneside en Angleterre. Il est le frère de Ridley Scott et l’oncle de Jake et Jordan Scott. Tony n’est encore qu’un adolescent quand il débute dans l’industrie cinématographique. En 1965, il joue dans un court-métrage de son frère «Boy on a bicycle». C’est pour lui la révélation d’un monde qui le fascine et qu’il ne quittera plus. Il suivra alors des études d’art graphiques au Royal Collège of Art de Londres.

Bien que dans l’ombre de son frère, Tony Scott imposera son style propre où la technologie et l’action occupent une place prépondérante avec une vision quasi mythologique des héros. Ses débuts, en tant que réalisateur, se soldent pourtant par un échec commercial et critique. «Les prédateurs» (1982) avec Catherine Deneuve et David Bowie, ce film de vampires urbains ne rencontre que des sarcasmes, pourtant tous les ingrédients du cinéma de Tony Scott y sont présents. Ce n’est que partie remise, car avec son second film, «Top Gun» (1985), il remporte un succès planétaire qui lui collera à la peau. Le film devient culte et confère à Tom Cruise son statut de star hollywoodienne. C’est durant le tournage de ce film qu’il rencontre les producteurs Don Simpson et Jerry Bruckheimer avec lesquels il réalisera «Le flic de Beverly Hills 2» (1987) et «Jours de tonnerre» (1990).

La personnalité explosive de Tony Scott lui vaut une carrière en dents de scie où des succès indéniables succèdent à des échecs retentissants comme «Revenge» (1989) avec Kevin Costner ou «Le dernier samaritain» (1991) avec Bruce Willis. Pourtant, chaque fois que les critiques lui tourneront le dos il reviendra à la réalisation de films plus personnels et innovants. C’est ainsi qu’il réalise «True Romance» (1993) sur un scénario de Quentin Tarantino, mettant les critiques et les producteurs dans sa poche. Cette histoire de fuite désespérée en avant d’un couple d’asociaux Christian Slater et Patricia Arquette sera interdite au moins de seize ans pour sa violence. Préfigurant les futures productions de Tarantino, c’est l’importance donnée aux seconds rôles: Brad Pitt, Val Kilmer, Gary Oldman, Christopher Walken ou Dennis Hopper qui font de ce film une référence. Enfin auréolé par la critique, il retourne à son domaine de prédilection les films d’action à haute technologie. Il entame une collaboration prolifique avec Denzel Washington avec «USS Alabama» (1994) suivi de «Man on fire» (2003) immense succès au box-office, puis «L’Attaque du métro 123» (2008) et enfin «Unstoppable» (2009). Son goût très prononcé pour l’esthétisme et pour les acteurs aux visages parfaits ne s’est jamais démenti depuis l’intimiste, mais cultissime «Prédateurs». Ce sens de la beauté masculine le fait associer Brad Pitt et Robert Redford dans «Spy Game» en 2000. Une rencontre avec Domino Harvey une chasseuse de primes l’inspire au point d’en tourner son histoire. Ce sera «Domino» avec Keira Knightley en 2004.

En 1995, Tony Scott crée avec Ridley la société de production cinématographique «Scott Free Productions». Le 19 août 2012, il se suicide en se jetant du pont Vincent Thomas à San Pedro, laissant derrière lui une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision et près d’une centaine de spots publicitaires. Il restera dans les mémoires cinématographiques comme le réalisateur de «Top Gun», mais ce serait pourtant lui faire injure que de réduire son apport au Septième Art à ce seul Blockbuster.

© Jean-Pierre MARONGIU