Ariel Besse

Née le 7 octobre 1965, à Nice, Ariel Besse fait des débuts remarqués dans le film «Beau-Père» de Bertrand Blier auprès de Patrick Dewaere. Dans cette comédie dramatique présentée au Festival de Cannes 1981, elle incarne une adolescente partagée entre deux figures paternelles après le décès de sa mère. Son beau-père est incarné par Patrick Dewaere tandis que son père alcoolique est composé par Maurice Ronet. Une attirance physique se développe entre Marion et son beau-père qui suscite une polémique à la sortie du film notamment à cause de son affiche. En effet, Ariel Besse apparaît seins nus, les parents de l’actrice attaquent le distributeur mais sont déboutés, le jugement estimant que le film était plus révélateur que l’affiche. En dépit de ces indéniables qualités, le film frappé d’une interdiction aux moins de 12 ans n’obtient pas le succès escompté, ce qui affecte Patrick Dewaere en soif de reconnaissance. Pressentie pour le rôle, Sophie Marceau refuse le scénario tandis que les parents de Ariel Besse âgée de 15 ans donnent leur approbation. Mais les cinéphiles retiendront la présence furtive de Pierre Cosso, futur petit ami de Sophie Marceau dans «La boum 2» (1982) de Claude Pinoteau.

Pour sa seconde apparition à l’écran, Ariel Besse est distribuée dans «Mora» (1981) de Léon Desclozeaux avec Philippe Léotard. Réputé pour ses nombreux documentaires et son activité de producteur, Léon Desclozeaux réalise son premier film de fiction qu’il a écrit avec Michael Lonsdale. Dans ce pseudo thriller situé dans une Amérique du sud de studio, Philippe Léotard interprète un photographe qui enquête sur les méfaits d’une hypothétique junte militaire. L’apparition de Ariel Besse se limite à quelques scènes avant son assassinat. Ce film singulier est marqué par la présence au générique de la comédienne italienne Stefania Casani et du réalisateur américain Bob Rafelson. Auréolé du succès de «La balance» (1982) de Bob Swain, ce film avec Philippe Léotard bénéficie d’une sortie confidentielle avant les fêtes de fin d’année de 1982. Pour son dernier film, elle est tête d’affiche d’une comédie franchouillarde «On s’en fout, nous on s’aime» (1982) de Michel Gérard. Ce film pour adolescents bénéficie d’un casting important composé de Darry Cowl, Michel Galabru, Philippe Castelli, Catherine Lachens et Jackie Sardou. La distribution est complétée par la présence de Sheila O’Connor, interprète de Pénélope, amie de Sophie Marceau dans le dyptique «La boum». Qualifiée de «Petite comédie gentillette et mollassonne, sans aucun intérêt» par le site Nanarland, le film dépasse néanmoins les 600 000 entrées.

Après ces trois films successifs, Ariel Besse délaisse le cinéma pour passer son baccalauréat. Elle s’inscrit au Conservatoire du Théâtre de Paris et consacre sa carrière professionnelle aux planches au sein Théâtre National Populaire, même s’il est difficile de trouver son identité dans les distributions de pièces de théâtre. Sous le nom de Ariel Besse-Atanoux, elle joue avec la troupe de la chorégraphe Katja Cavagnac. En 2003, elle témoigne dans le documentaire «Patrick Dewaere, l’enfant du siècle» de Alexandre Moix, composé de documents inédits comme la dernière interview filmée de l’acteur trois jours avant son suicide. La même année, elle intègre la distribution de «Sans concession» épisode de la série «La crim’» réalisé par Dominique Guillo. Ensuite, Ariel Besse serait devenue postière dans le sud de la France. Mère de quatre enfants, elle décède le 29 mai 2022 dans des circonstances inconnues à son domicile de Flayosc près de Draguignan dans le Var.

© Olivier SINQSOUS