
Presley Chweneyagae voit le jour le 19 octobre 1984 à Mafikeng, dans la province du Nord-Ouest en Afrique du Sud, alors que le pays est encore sous le joug de l’apartheid. Il grandit dans une modeste famille Tswana, sous l’aile protectrice de sa mère, Agnes Keagile, qui joue un rôle fondamental dans son éveil artistique. Dès l’adolescence, Presley s’intéresse au théâtre, un moyen d’expression qui lui permet d’explorer les tensions sociales et les réalités complexes de son environnement. Très tôt, il se distingue sur scène grâce à son talent brut et une intensité émotionnelle rare. Il participe à plusieurs pièces locales et compétitions théâtrales, où il attire l’attention de metteurs en scène sud-africains. Son engagement artistique s’affirme au sein de troupes communautaires et dans des festivals régionaux, où il perfectionne son art, tout en étudiant l’art dramatique.
C’est en 2005 que Presley Chweneyagae accède à la notoriété internationale avec son rôle principal dans le film «Tsotsi», réalisé par Gavin Hood. Dans ce drame poignant, il incarne un jeune délinquant des townships de Johannesburg, confronté à une transformation morale profonde après avoir kidnappé un bébé. Son interprétation intense et nuancée séduit la critique du monde entier. Le film remporte l’Oscar du meilleur film étranger en 2006, propulsant Presley sur la scène mondiale. Il devient alors l’un des visages emblématiques du cinéma sud-africain post-apartheid. Malgré ce succès fulgurant, Presley Chweneyagae choisit de revenir à ses racines théâtrales. Il s’implique activement dans des projets artistiques locaux, privilégiant les œuvres à forte dimension sociale. Il joue notamment dans des pièces abordant les thèmes de la réconciliation, de l’identité noire, et de la jeunesse désœuvrée. Refusant l’attrait facile de Hollywood, il demeure fidèle à son engagement pour un art enraciné dans les réalités sud-africaines. Dans les années 2010, Presley enchaîne les rôles à la télévision sud-africaine, notamment dans des séries comme «The river», où il incarne Thuso Mokoena, un personnage complexe et tourmenté, qui confirme une fois de plus son talent de comédien polyvalent. Il devient un visage familier du petit écran, tout en continuant à défendre un cinéma ancré dans la conscience sociale.
Parallèlement à sa carrière d’acteur, Presley Chweneyagae s’engage de plus en plus dans des initiatives civiques. Il utilise sa notoriété pour sensibiliser les jeunes aux dangers de la criminalité et de la drogue, thèmes qu’il connaît intimement pour les avoir incarnés à l’écran et observés dans son environnement. Il crée également une fondation pour promouvoir les Arts du spectacle auprès des jeunes issus de milieux défavorisés. Marié et père de famille, il reste discret sur sa vie privée, préférant mettre en avant son travail et ses engagements. Son parcours, marqué par la discipline et l’authenticité, inspire une nouvelle génération d’acteurs africains. Il incarne une voix forte du continent, entre art et activisme.
En près de deux décennies de carrière, Presley Chweneyagae a su construire une œuvre profondément humaine, guidée par la conviction que le cinéma et le théâtre peuvent être des instruments de transformation sociale. À la fois acteur, mentor et citoyen engagé, il continue de tracer son chemin avec humilité et passion, fidèle à ses origines et à son Art, jusqu’au 19 octobre 2025, quand il meurt prématurément à Johannesburg à seulement 40 ans.
© Philippe PELLETIER

2005 | Mon nom est Tsotsi ( Tsotsi ) de Gavin Hood
avec Mothusi Magano
Meilleur acteur au festival international du film d’amour de Mons, Belgique Kinnaree d’Or du meilleur acteur au festival international du cinéma de Bangkok, Thaïlande Meilleur acteur dans un rôle de premier plan aux Black Movie Awards, Los Angeles, Californie, USA Prix SAFTA du meilleur acteur aux prix du cinéma et de la télévision, Johannesbourg, Afrique du Sud |
2007 | Plus qu’un simple match ( more than just a game ) de Junaid Ahmed avec Wright Ngubeni |
2008 | Menda City – de Presley Chweneyagae, Joe Khumalo & Zenzo Ngqobe
avec Zenzo Ngqobe
+ production |
2009 | State of violence – de Khalo Matabane
avec Fana Mokoena
Africa united – de Debs Paterson avec Eriya Ndayambaje |
2010 | The gentleman – de Joe Njagu avec Faith Chibale |
2011 | Zama Zama – de Vickus Strijdom avec Khulu Skenjana |
2012 | Mandela : Un long chemin vers la liberté ( Mandela : Long walk to freedom ) de Justin
Chadwick avec Idris Elba
iNumber Number – de Donovan Marsh avec S’Dumo Mtshali |
2016 | The number – de Khalo Matabane avec Warren Masemola |
2022 | iNumber Number : L’or de Johannesbourg ( iNumber Number : Jozi gold ) de Donovan Marsh avec Noxolo Dlamini |