Luther Adler

Lutha Adler est le fils de l’acteur et producteur de théâtre Yiddish Jacob Pavlovitch Adler. Il vient au monde le 4 mai 1903, à New York aux Etats-Unis. Il fait ses débuts sur scène à l’âge de cinq ans dans le théâtre que dirige son père. Il donne souvent la réplique à sa mère Sara Adler, ainsi qu’à ses cinq frères et sœurs. En 1921, il entame réellement sa carrière à Broadway avec «The hand of the potter» d’après Theodore Dreiser.

Dans les années vingt, la carrière de Luther Adler est essentiellement orientée vers le théâtre. Il sera notamment à l’affiche de six autres pièces à Broadway. En 1931, il se joint à la troupe du «Group Theatre», qui compte parmi ses membres: Elia Kazan, Lee Strasberg et John Garfield, pour ne citer que les plus célèbres. De tendance gauchiste, le groupe produit des œuvres aux allures sociales et humanistes comme «Night over Taos» (1932) de Maxwell Anderson et deux pièces de Clifford Odets, «Awake and sing!» (1935) et «Golden boy» (1937). En 1937, le comédien apparaît pour la première fois au cinéma dans «Amour d’espionne» de Gregory Ratoff. En 1938, il épouse Sylvia Sidney, vedette de la scène et star hollywoodienne. Il auront un fils, Jacob, et divorceront en 1947.

Essentiellement occupé par le théâtre, il revient à l’écran en 1945 pour une apparition dans «Terrible vengeance» de Edward Dmytryk. En 1947, il enchaîne trois rôles de composition où il donne la réplique à de grandes vedettes: Veronica Lake dans «Trafic à Saigon» de Leslie Fenton, John Wayne dans «Le réveil de la sorcière rouge» de Edward Ludwig et Rita Hayworth dans «Les amours de Carmen» de Charles Vidor. Par la suite, Luther Adler devient un acteur de composition indispensable dans de nombreux films noirs. Parmi ses prestations les plus marquantes, nous pouvons citer: Joe Monetti dans «La maison des étrangers » (1949) de Joseph L. Mankiewicz, Majak dans «Le dernier quart d’heure» (1949) de Rudolph Maté, Dan Langley dans «M. Le maudit» (1949) de Joseph Losey, remake du film de Fritz Lang de 1931, Cherokee Mandon dans «Le fauve en liberté» (1950) de Gordon Douglas, Nick Mansani dans «Au royaume de la pègre» (1952) de Joseph Kane et Pete Mendoza dans «Les assassins meurent aussi» (1954) de Lewis R. Foster. En 1951, il interprète aussi Adolf Hitler dans «Le renard du désert» de Henry Hathaway. Signalons que dès le début des années cinquante, Luther Adler participe à des dizaines d’émissions de télévision et à plusieurs productions théâtrales. Démocrate de longue date, il a soutenu la campagne de Adlai Stevenson lors de l’élection présidentielle de 1952. Pendant les années 50, Luther Adler est parmi les réalisateurs et les acteurs mis à l\'index par le Maccarthysme.

Au cours des années soixante, la principale occupation de Luther Adler est la mise en scène de pièces de théâtre qui lui tiennent particulièrement à cœur, parmis lesquelles: «Vue du pont» (1960) de Arthur Miller, «Un violon sur le toit» (1965) de Jerry Bock et Sheldon Harnick et «La valse des toréadors» (1969) de Jean Anouilh. En 1981, pour sa dernière apparition au cinéma, il est l’Oncle Santos dans «Absence de malice» aux côtés de Paul Newman et Sally Fields. Luther Adler décède le 8 décembre 1984, à son domicile de Kutztown en Pennsylvanie. Son corps est inhumé au Cimetière du Mont Carmel, dans le quartier du Queens à New York.

© Philippe PELLETIER