1926 Luis Candelas o El bandido de Madrid – de Armand Guerra avec Marina Torres | 1926 Luis Candelas o El bandido de Madrid – de Armand Guerra avec Marina Torres | 1936 Chair de fauves (carne de fieras) de Armand Guerra & Ferrán Alberich avec Antonio Montoya | |||
Armand Guerra naît José Maria Estíbalis Calvo le 4 janvier 1886, à Llíria dans la province de Valence, au sud-est de l’Espagne. Sa mère très pieuse le met pensionnaire au petit séminaire de Valence dont il ne conservera pas un bon souvenir. Il commence à gagner sa vie comme typographe dans la capitale du Levant où son frère Vicente, de cinq ans son cadet, vient bientôt le rejoindre. Il participe aux grèves de 1907 et fait de la prison. Il part ensuite à Cuba puis gagne Paris où il entre en contact avec les groupes anarchistes. Devenu journaliste, il écrit dans des publications spécifiques en Suisse, en Italie et en Égypte où il fomente même une grève. Il rentre ensuite en France en passant par l’empire Ottoman, Braila (Roumanie) et les ports grecs.
Il tourne un premier court métrage «Un cri dans la jungle» (1912) pour la firme l’Éclair. Il est ensuite embauché par la fédération communiste anarchiste révolutionnaire et réalise, sous le pseudonyme de Armand Guerra, des films militants dont «Les misères de l’aiguille» (1913) avec Musidora. Pendant la Première Guerre mondiale, toujours sujet du roi d’Espagne Alphonse XIII, il n’est pas mobilisé mais il reçoit un ordre d’expulsion pour ses écrits pacifistes. Il s’installe à Lausanne puis retrouve Madrid où il crée un compagnie cinématographique bientôt mise en faillite faute de moyens financiers suffisants (1918). Guerra semble ensuite avoir séjourné en URSS avant de devenir, en 1923, salarié des studios allemands de Babelsberg en pleine créativité cinématographique sous la république de Weimar. Il y est traducteur mais aussi acteur et metteur en scène. Il réalise notamment «Luis Candelas» (1936), l’histoire d’un bandit madrilène dont la légende populaire en a fait un justicier qui vole les riches pour donner aux pauvres sous le règne du roi réactionnaire Ferdinand VII. Le film concurrence celui de José Buchs sorti deux mois plus tôt. Le sujet connaîtra une nouvelle version en 1936 puis en 1947 avec Alfredo Mayo. En 1930, Guerra tourne la comédie musicale «L’amour chante» aidé par Florián Rey, avec en vedettes Imperio Argentina et Florelle. L’arrivée d’Hitler au pouvoir oblige le cinéaste à regagner l’Espagne où il essaie de nouveau de créer avec son frère des studios de cinéma.
À l’été 1936, Armand Guerra tourne un film sur le monde du cirque, «Chair de fauves», dans lequel il interprète un garçon de piste amoureux de l’actrice Marlène Grey compagne d’un dompteur. Pendant la guerre civile, il soutient la république en réalisant des reportages de guerre et «Estampas guerreras» (1937). Anarchiste, il est incarcéré en 1938 par les services de renseignements républicains d’obédience communiste. Il réussit, malade et sans papier, à gagner en février 1939, Saint-Mandé en région parisienne où se sont réfugiées sa femme Isabel Anglada Sovelino, sa belle-mère et son unique enfant, Vicenta, née en 1934. Il meurt à Paris, en pleine rue, d’une attaque cérébrale le 10 mars 1939.
Il est difficile d’apprécier le talent de Armand Guerra. Tous ses films, à l’exception de «Chair de fauves» retrouvé dans un marché aux puces espagnol dans les années 1990, ont été détruits ou sont encore entreposés dans des archives non inventoriées à Berlin, Paris, Madrid ou Barcelone. Sa fille Vicenta poursuit inlassablement sa quête. Quant à nous, il nous semblait important de rendre hommage à cet étonnant cinéaste espagnol au destin tragique.
© Caroline HANOTTE
1912 | CM Un cri dans la jungle – de Armand Guerra |
1913 | CM Les misères de l’aiguille – de Raphaël Clamour & Armand Guerra
avec Musidora
CM Le vieux docker – de Armand Guerra |
1914 | CM La commune – de Armand Guerra |
1925 | Le songe d’une nuit d’été ( ein sommernachtstraum ) de Hans Neumann
avec Hans Albers
Seulement interprétation |
1926 | Luis Candelas o El bandido de Madrid – de Armand Guerra avec Marina Torres |
1927 | Batalla de damas / Der kampf um den mann – de Armand Guerra & Hans Werckmeister
avec María Corda
+ adaptation & scénario |
1928 | Die geschenkte loge / Ehrlichkeit ist aller Laster Anfang / La logia ofrecida – de Armand
Guerra avec Erika Dann
+ sujet & scénario |
1930 | L’amour chante ( el amor solfeando / el profesor de mi mujer / el profesor de mi señora ) de Armand Guerra avec Florelle |
1934 | El alegría que pasa – de Sabino Antonio Micón
avec Jesús Castro Blanco
Seulement interprétation |
1936 | Chair de fauves ( carne de fieras ) de Armand Guerra & Ferrán Alberich
avec Antonio Montoya
+ interprétation, sujet & scénario |
1937 | CM Estampas guerreras. Número 1 / Gestas proletarias. Número 1 – de Armand Guerra
avec Deli Giménez
+ sujet & scénario CM Estampas guerreras. Número 2 / Gestas proletarias. Número 2 – de Armand Guerra avec Deli Giménez + sujet & scénario |