1937 Monsieur Max (il signor Max) de Mario Camerini avec Vittorio De Sica, Rubi D’Alma & Umberto Melnati | 1940 Une aventure romantique (una romantica avventura) de Mario Camerini avec Gino Cervi & Leonardo Cortese | 1941 Le capitaine Fracasse – de Abel Gance avec Fernand Gravey, Jean Weber, Roland Toutain & Lucien Nat | 1942 Le voyageur de la Toussaint – de Louis Daquin avec Jules Berry, Gabrielle Dorziat & Jean Desailly | ||
La belle Assia Noris, fille d’officier naît à Saint-Petersbourg le 26 Février 1912. Une enfance, il va sans dire bousculée par la révolution russe à l’issue de laquelle la famille s’exile. La France d’abord, l’Italie ensuite. Nous sommes en 1929, Assia a dix-sept ans, elle se rêve comédienne mais se donne le temps d’apprendre son métier avant d’apparaître pour la première fois à l’écran en 1933, dans la version italienne de «Trois hommes en habit» réalisée Mario Bonnard.
Très vite le public va s’enticher de cette nouvelle venue suave comme un bonbon au miel, Assia Noris enchaîne film sur film où son personnage, comme plus tard celui de Doris Day à Hollywood n’est jamais confronté aux dures réalités de la vie. Pas de meurtrier, de chômage ou de guerre dans les films de la belle Assia, mais plutôt des donjons, de beaux chevaliers et des robes à traîne, qu’une rose perde ses pétales et voilà une intrigue bien suffisante pour que son public se régale. Elle donne la réplique, entre autres, à Vittorio De Sica dans «Monsieur Max» (1937), Gino Cervi dans «Voglio vivere con Letizia» (1938) et Fernand Gravey dans «Le capitaine Fracasse» (1941) de Abel Gance.
Pas non plus de scandale palpitant dans la vie privée de la belle immigrée, si ce n’est le fameux scandale du bikini. Car c’est porté par Assia Noris que le public italien en vit un pour la première fois, au grand dam de Clara Calamai et Doris Duranti qui faillirent en avaler leurs faux-cils de rage. Hitler lui-même était très sensible au charme aryen de la belle Assia, feignant d’ignorer ses origines «bolchéviks» au profit de son rayonnement de star mussolinienne. Mais la belle Assia était fort peu sensible au charme des dictateurs, et si elle n’est pas responsable de la politique de son pays d’accueil, elle refuse poliment mais fermement l’offre d’Adolphe.
Les hostilités mondiales la surprennent au sommet des affiches, d’autant qu’elle vient d’épouser son metteur en scène fétiche Mario Camerini, un des réalisateurs essentiels de son temps et proche de Vittorio De Sica et qui a fait d’elle la Danielle Darrieux italienne. Certaines sources la plaçant dans la distribution de «Mayerling», le dernier film européen de Anatole Litvak, film où elle n’est pas (confondue souvent dans plusieurs filmographies avec la française Nine Assia) mais où resplendit Danielle. Les deux actrices font leurs choux gras des mêmes personnages de jeunes femmes délicieuses, espiègles, mutines et…parfois un tantinet criardes. Le mariage ne dure que trois ans et se défait en 1943 au cœur des tourmentes guerrières. La paix revenue, Assia n’est pas inquiétée, on ne savait que trop son mépris pour le fascisme. Elle ne retrouve cependant pas les lauriers d’avant guerre, les films dans lesquels elle avait tant brillé étaient aussi désuets aujourd’hui que les baigneuses de Mack Sennett et le néoréalisme fait des comédies sirupeuses d’Assia de véritables épouvantails à nigauds.
L’actrice se retourne alors vers le théâtre mais ne peut y briller comme jadis au cinéma et se retire alors dans une retraite offusquée. Elle s’éteint à un âge très vénérable à San Remo le 27 Janvier 1998, elle allait fêter ses quatre-vingt-six ans. S’il est une actrice qui mérite plus que toute autre le titre de «belle oubliée du cinéma», c’est sans conteste la très allurale Assia Noris.
© Céline COLASSIN – Remerciements à Marlène PILAETE
1933 | Trois hommes en habit ( tre uomini in frack / l’amore che canta ) de Mario Bonnard
avec Eduardo De Filippo
Eve cherche un père – de Mario Bonnard avec Jean-Pierre Aumont La signorina dell’autobus – de Nunzio Malasomma avec Antonio Gandusio Version italienne de « Eve cherche un père » Giallo – de Mario Camerini avec Sandro Ruffini |
1934 | La marche nuptiale – de Mario Bonnard
avec Jean Marchat
La marcia nuziale – de Mario Bonnard avec Tullio Carminati Version italienne de « La marche nuptiale » Quei due – de Gennaro Righelli avec Maurizio d’Ancora |
1936 | L’uomo che sorride – de Mario Mattoli
avec Umberto Melnati
Mais ça n’est pas une chose sérieuse ( ma non è una cosa seria ) de Mario Camerini avec Vittorio De Sica Je donnerai un million ( darò un milione ) de Mario Camerini avec Luigi Almirante Una commedia fra i pazzi – de ? avec Eduardo De Filippo |
1937 | Monsieur Max ( il signor Max ) de Mario Camerini
avec Vittorio De Sica
Nina non far la stupida – de Nunzio Malasomma avec Nino Besozzi Allegri masnafieri – de Marco Elter avec Virgilo Riento |
1938 | Voglio vivere con Letizia – de Camillo Mastrocinque
avec Gino Cervi
La maison du péché ( la casa del peccato ) de Max Neufeld avec Alida Valli Grands magasins ( i grandi magazzini ) de Mario Camerini avec Vittorio De Sica |
1939 | Dora Nelson – de Mario Soldati
avec Massimo Girotti
Centomila dollari – de Mario Camerini avec Amedeo Nazzari Battements de cœur ( batticuore ) de Mario Camerini avec John Lodge |
1940 | Une aventure romantique ( una romantica avventura ) de Mario Camerini
avec Gino Cervi
Luna di miele – de Giacomo Gentilomo avec Luigi Cimara Margherita fra i tre – de Ivo Perilli avec Enzo Biliotti |
1941 | Le capitaine Fracasse – de Abel Gance
avec Fernand Gravey
Con le donne non si scherza – de Giorgio Simonelli avec Carlo Campanini Le coup de pistolet / Un coup de pistolet ( un colpo di pistola ) de Renato Castellani avec Fosco Giachetti I dieci comandamenti – de Giorgio Walter Chili avec Massimo Girotti |
1942 | Le voyageur de la Toussaint – de Louis Daquin
avec Jean Desailly
L’ombre du passé ( una storia d’amore ) de Mario Camerini avec Marcello Mastroianni |
1943 | Che distinta famiglia ! – de Mario Bonnard
avec Paolo Stoppa
Una piccola moglie – de Giorgio Bianchi avec Clara Calamai |
1949 | Amina ( Aminah / la peccatrice bianca ) de Goffredo Alessandrini avec Youssef Wahaby |
1964 | La celestina ( la celestina P… R… ) de Carlo Lizzani avec Massimo Serato |