1948 La course aux maris (every girl should be married) de Don Hartman avec Cary Grant & Diana Lynn | 1949 La chanson d’une nuit (dancing in the dark) de Irving Reis avec William Powell & Mark Stevens | 1952 Cette sacrée famille (room for one more) de Norman Taurog avec Cary Grant & Lurene Tuttle | 1965 Clarence, le lion qui louchait (Clarence, the cross-eyed lion) de Andrew Marton avec Marshall Thompson | ||
C’est la crise de 1929 qui pousse les parents de Betsy Drake, née à Neuilly-sur-Seine le 11 septembre 1923, à fuir la France pour gagner les Etats-Unis. Dès son adolescence, elle montre un intérêt pour le théâtre et elle devient, à la fin de la guerre, la doublure de Eleanor Anton dans la pièce d’Horton Foote, «Only the heart». Cette modeste contribution lui vaut d’être admise au sein d’un syndicat d’acteurs et de devenir une comédienne professionnelle. C’est alors qu’elle est approchée par le producteur Hal Wallis, qui lui propose un contrat. Mais Betsy Drake, plus à l’aise sur les scènes que dans les studios de l’usine à rêves, préfère se déclarer folle que de se plier à la férule des moguls d’Hollywood. Il est vrai que cette comédienne spirituelle, dont le visage fin respire l’intelligence, ne correspond guère aux canons de beauté d’Hollywood. Elle retourne donc sur la côte Est et devient l’une des premières recrues de l’Actors Studio. Elia Kazan, l’un de ses fondateurs, l’engage derechef, en 1947, pour jouer, à Londres, le rôle principal de «Deep are the roots», pièce créée à Broadway, deux ans plus tôt, par Barbara Bel Geddes.
Puis une romance s’ébauche avec Cary Grant, qui convainc David O. Selznick et la RKO de signer un contrat avec Betsy Drake. Tempérant son dégoût d’Hollywood, elle accepte le premier rôle du film de Don Hartman, «La course au mari» (1948), où elle incarne une jeune femme résolue à mettre le grappin sur un pédiatre rétif au mariage, joué par Grant. La critique est excellente et la commère Hedda Hopper prédit que Betsy Drake est «au seuil d’une brillante carrière». Un an plus tard, la belle convole en justes noces avec Cary Grant, qui en est à son troisième mariage. Elle retrouve son mari dans une insipide comédie de Norman Taurog, «Cette sacrée famille» (1952), où elle campe une Américaine bon teint, soucieuse de protéger chiens et chats. D’autres rôles attendent la jeune mariée: celui d’une apprentie comédienne, soutenue par William Powell qui, dans «Dancing in the dark» (1949) de Irving Reis, veut en faire une star ou celui d’Ellen Foster qui, dans le film noir de James V. Kern, «La deuxième femme» (1950) avec Robert Young, vient en aide à un homme malchanceux et dénigré par son médecin.
Une autre œuvre à suspense, «Tueurs à gages» (1958) de Jack Cardiff, lui permet d’incarner la séduisante collègue d’un médecin, Richard Todd, poursuivi par des assassins. Pour le reste de sa courte carrière, Betsy Drake préfère la comédie: dans «La blonde explosive» (1957) de Frank Tashlin, elle doit protéger son fiancé, Tony Randall, de la nature généreuse de Jayne Mansfield, avant de gagner le cœur d’un ingénieur timide dans «L’heure audacieuse» (1958) du maître de l’humour britannique Henry Cornelius. Après avoir joué dans un épisode d’«Au nom de la loi» (1959) et dans «Clarence le lion qui louchait» (1965), de Andrew Marton, Betsy Drake se retire de l’écran: «j’étais fatiguée de jouer à Hollywood. J’aimais ce métier, mais tout ce qui l’entourait me semblait d’une confondante idiotie».
Avant de mettre fin à sa carrière, elle a vécu deux expériences malheureuses: le naufrage d’un paquebot, et où elle perd ses bijoux et beaucoup de sa sérénité, et un divorce d’avec Cary Grant, avec qui elle a vécu treize ans. Elle se consacre dès lors à des projets sur la santé, à l’Université de Californie, et à l’écriture de scénarios, comme celui de «Houseboat», avec Cary Grant et Sophia Loren, mais aussi de romans. C’est à Londres, où elle vivait depuis longtemps, que Betsy Drake s’est éteinte, le 27 octobre 2015.
© Jean-Pascal LHARDY
1948 | La course au mari ( every girl should be married ) de Don Hartman avec Cary Grant |
1949 | La chanson d’une nuit ( dancing in the dark ) de Irving Reis
avec William Powell
+ chansons |
1950 | La deuxième femme ( the second woman / Ellen / here lies love / twelve miles out ) de James
V. Kern avec Robert Young
Ce sacré bébé ( pretty baby ) de Bretaigne Windust avec Zachary Scott |
1952 | Cette sacrée famille ( room for one more / the easy way ) de Norman Taurog avec Cary Grant |
1957 | La blonde explosive ( will success spoil Rock Hunter ? / Oh ! for a man ! ) de Frank Tashlin avec Jayne Mansfield |
1958 | Tueurs à gages / Tentative de meurtre ( intent to kill ) de Jack Cardiff
avec Richard Todd
L’heure audacieuse ( next to no time ) de Henry Cornelius avec Kenneth More La péniche du bonheur ( houseboat ) de Melville Shavelson avec Sophia Loren Seulement scénario – Non créditée |
1965 | Clarence, le lion qui louchait ( Clarence, the cross-eyed lion ) de Andrew Marton avec Marshall Thompson |