Dorothy Burgess

Fille de Henry Arthur Burgess Jr. et de Grace Bainter, Dorothy Burgess est née le 4 mars 1907, à Los Angeles, en Californie. Son père travaille d’abord dans l’univers des deux roues et de l’automobile avant de se tourner vers l’aviation à la fin des années 20. Assistant de Harris M. Hanshue, fondateur de la Western Air Express, il devient en 1931 le Directeur Général du Trafic de la compagnie. Dorothy est la nièce de l’actrice Fay Bainter. Elle étudie le dessin, la peinture et la sculpture à la Mrs Dow’s School de Briarcliff Manor à New York. Elle débute sur scène dans les années 20 et est notamment la protagoniste, à Broadway, de la comédie musicale «Bye, Bye, Bonnie» en 1927.

En 1928, Dorothy Burgess se lance dans le cinéma avec «In old Arizona» (1929), western réalisé par Raoul Walsh et Irving Cummings, dans lequel elle incarne la compagne sensuelle et déloyale de Warner Baxter, qui recevra d’ailleurs un Oscar pour son interprétation du héros, Cisco Kid. D’avoir fait son entrée au Septième Art en jouant un tel personnage éloigne Dorothy Burgess de la catégorie des ingénues et, durant sa carrière de vedette, elle s’écarte du droit chemin à maintes reprises, bien que parfois, on lui donne l’opportunité de se racheter à la fin du film. Elle ne se montre alors pas très fidèle dans «Pleasure Crazed» (1929) de Donald Gallagher et Charles Klein, joue les tentatrices dans «Recaptured Love» (1930) de John G. Adolfi et «La revanche» (1930) de Joseph Santley, au grand dam de, respectivement, Belle Bennett et Helen Twelvetrees, et interprète la grande prêtresse d’un culte vaudou adepte des sacrifices humains dans «Black Moon» (1934) de Roy William Neill. Personne n’est surpris lorsqu’elle passe des bouges de Singapour dans «Le chemin de Singapour» (1932) de Richard Hutchinson et «Malay nights» (1932) de E. Mason Hopper, aux trottoirs de Londres dans «What price decency» (1932) de Arthur Gregor. De sa filmographie, on peut encore citer, par exemple, «Lasca of the Rio Grande» (1931) de Edward Laemmle, «The stoker» (1932) de Chester M. Franklin ou encore «Le joueur» (1934) de Rowland V. Lee.

En décembre 1932, à San Francisco, Dorothy Burgess est accusée d’homicide involontaire à la suite d’un accident de la route. La voiture qu’elle conduisait a percuté celle d’Andrew Salz, âgé de 18 ans. Une passagère, Louise Manfredi, 17 ans, décède sur le coup. L’actrice, en état de choc, est placée dans un sanatorium, son audience est reportée et la caution fixée à 50 dollars. Poursuivie par les parents de la jeune fille, des dommages et intérêts de 25000 dollars lui sont demandés. Après un procès où les deux parties se rejettent les responsabilités, Dorothy Burgess est finalement condamnée en août 1933 à verser la somme de 6150 dollars, en plus de 6000 dollars réclamés par une autre passagère blessée dans la collision.

Au milieu des années 30, Dorothy Burgess retourne au théâtre. Elle revient à Hollywood en 1940 mais doit dès lors se contenter de petits rôles, excepté une prestation consistante dans «Man of Courage» (1943) de Alexis Thurn-Taxis, auprès de Barton MacLane, une production issue du studio de Poverty Row P.R.C. Elle disparaît des écrans en 1944. Après 15 ans loin des plateaux de cinéma, Dorothy Burgess meurt le 20 août 1961, au Motion Picture Country Home de Woodland Hills, emportée par un cancer du poumon. Ses restes sont inhumés au Chapel of the Pines Crematory de Los Angeles.

© Marlène PILAETE & Philippe PELLETIER