1960 Accattone – de Pier Paolo Pasolini avec Adriana Asti, Franca Pasut, Silvana Corsini, Silvio Citti & Paola Guidi | 1962 Mamma Roma – de Pier Paolo Pasolini avec Anna Magnani, Ettore Garofolo, Silvana Corsini & Luisa Loiano | 1968 Tuez-les tous… et revenez seul! (ammazzali tutte e torna solo) de Enzo G. Castellari avec Chuck Connors | 1976 L’autre côté de la violence (Roma l’altra faccia della violenza) de Marino Girolami avec Anthony Steffen | ||
En dépit de son pedigree et d’une gueule de «petite frappe», l’acteur italien Franco Citti a renversé le cours de son destin grâce à une rencontre. Né le 23 avril 1935 à Rome au sein d’une famille pauvre, il côtoie durant sa jeunesse des êtres peu recommandables qui auraient pu le faire basculer dans la délinquance. Sa chance, il la doit à son frère Sergio, qui réalise des films et qui a pour meilleur ami le cinéaste et écrivain renommé Pier Paolo Pasolini. Ce dernier décèle en Franco celui qui est le mieux à même d’incarner avec authenticité le héros «Accatone» de son premier long métrage éponyme (1961). Accatone est proxénète dans la banlieue mal famée de Rome, mais son attirance pour une pure et naïve jeune fille le conduit à sa perte. Ovationné par la critique, Franco Citti se lance dans une carrière cinématographique, largement calquée sur celle de son mentor qui le fait tourner dans quasiment tous ses films. Dès l’année suivante, il réendosse un rôle de souteneur face à Anna Magnani, la prostituée, dans «Mamma Roma» (1962) de Pasolini. Plus aisément cantonné dans un répertoire de malfrats, voyous ou hommes un peu frustes, Franco Citti ne boude aucun genre, y compris le western dans lequel il fait une première incursion avec «Tuez-les tous... et revenez seul !» (1968) de Enzo G. Castellari, aux côtés de Chuck Connors, sur fond de guerre de Sécession. L’acteur enchaîne les tournages, avec des réalisateurs plus ou moins connus, tout en figurant au générique de la plupart des grands films de Pasolini. Il se distingue en Œdipe dans «Œdipe roi» (1967) auprès de la belle Alida Valli. Il se débauche dans «Le décaméron» (1970), inspiré des fameux contes de Boccace. De Pasolini encore, «Les contes de Canterbury» (1972) et «Les mille et une nuits» (1974) le griment en démon.
Autre grand nom du cinéma, Francis Ford Coppola fait appel à lui pour deux opus de sa trilogie sur le milieu mafieux new-yorkais «Le parrain» (1971 et 1990). Franco Citti y joue Calo, fidèle garde du corps en Sicile de Michael, interprété par Al Pacino. Avec son charisme et sa réplique restée célèbre, «en Sicile, les femmes sont plus dangereuses que les fusils», Franco Citti conforte sa notoriété hors de la botte italienne. Après «L’autre côté de la violence» (1976) de Marino Girolami, aux côtés de Marcel Bozzuffi, film qui conte l’histoire d’un homme décidé à se faire justice lui-même pour venger la mort de sa fille assassinée par une bande de jeunes gens sadiques et désœuvrés, la carrière de Franco Citti s’oriente davantage vers la comédie et les productions de son frère. Dans «La cabine des amoureux» (1977), de Sergio Citti, film original entièrement tourné à l’intérieur d’une cabine collective de plage, il est entouré d’une belle brochette de stars, Ugo Tognazzi, Jodie Foster et Catherine Deneuve. Et il donne la réplique à Nastassja Kinski dans «Il segreto» (1989) de Francesco Maselli, après avoir joué avec son père Klaus Kinski quelques années auparavant dans «La loi des gangsters» (1969) de Siro Marcellini.
Le théâtre et la télévision le courtisent. Mais les feux de la renommée s’estompent en même temps que la maladie entame son œuvre mortifère. L’acteur a 60 ans lorsqu’il tombe gravement malade et se voit contraint de se retirer peu à peu de la scène, avant de s’éclipser définitivement en 2000, après quelques films pour lesquels il n’est plus vraiment en ligne de mire. Au cours des dernières années de sa vie, il est contraint de se frotter à l’administration italienne pour se garantir une retraite décente. Il meurt chez lui à Rome le 14 janvier 2016, entouré de son ami Ninetto Davoli, autre acteur fétiche de Pier Paolo Pasolini.
© Isabelle MICHEL
1960 | Accattone – de Pier Paolo Pasolini
avec Adriana Asti
Mention Spéciale pour son interprétation au festival du cinéma néoréaliste d’Avellino, Italie |
1962 | Mamma Roma – de Pier Paolo Pasolini
avec Anna Magnani
Une vie violente ( una vita violenta ) de Paolo Heusch & Brunello Rondi avec Enrico Maria Salerno Le jour le plus court ( il giorno più corto / il giorno più corto commedia umoristica ) de Sergio Corbucci avec Walter Pidgeon Du mouron pour les petits oiseaux – de Marcel Carné avec Dany Saval |
1966 | Requiescant, tel était son nom… / Tue… et fais ta prière ( Requiescant / kill and say your prayers / let them rest ) de Carlo Lizzani avec Mark Damon |
1967 | Œdipe roi ( Edipo re ) de Pier Paolo Pasolini avec Alida Valli |
1968 | Black Jésus ( seduto alla sua destra / out of darkness / seated at his right / super brother ) de
Valerio Zurlini avec Woody Strode
Tuez-les tous… et revenez seul ! ( ammazzali tutte e torna solo / mátalos y vuelve / go kill everybody and come back alone / kill them all and come back alone ) de Enzo G. Castellari avec Chuck Connors Il magnaccio – de Franco De Rosis avec Riccardo Salvino |
1969 | La loi des gangsters / Les tueurs sont dans la ville ( la legge dei gangsters / Quintero ) de
Siro Marcellini avec Klaus Kinski
Porcherie ( porcile ) de Pier Paolo Pasolini avec Ugo Tognazzi La fille de Prague ( una ragazza di Praga ) de Sergio Pastore avec Francesca Bertini Gli angeli del 2000 – de Lino Ranieri avec Petra Angeli |
1970 | Ostia – de Sergio Citti
avec Laurent Terzieff
Le décaméron ( il decameron ) de Pier Paolo Pasolini avec Silvana Mangano La primera entrega – de Angelino Fons avec Emma Penella |
1971 | Le parrain ( the godfather / Mario Puzo’s the godfather ) de Francis Ford Coppola
avec Marlon Brando
DO Pier Paolo Pasolini : A film maker’s life – de Carlo Hayman-Chaffey avec Pier Paolo Pasolini Seulement apparition |
1972 | Les contes de Canterbury ( i racconti di Canterbury ) de Pier Paolo Pasolini
avec Hugh Griffith
L’hystérique aux cheveux d’or / La fille aux yeux d’or ( Ingrid sulla strada ) de Brunello Rondi avec Janet Agren |
1973 | Storia de fratelli e de cortelli – de Mario Amendola
avec Tina Aumont
Histoires scélérates ( storie scellerate ) de Sergio Citti avec Nicoletta Machiavelli Macrò – de Stelvio Massi avec Angelo Infanti Uomini si nasce poliziotti si muore – de Ruggero Deodato avec Renato Salvatori |
1974 | Les mille et une nuits ( il fiore delle mille e una notte ) de Pier Paolo Pasolini
avec Ninetto Davoli
Chi dice donna, dice donna – de Tonino Cervi avec Giovanna Ralli Segment « La signora X » |
1975 | Colpita da improvviso benessere / Mercati generali – de Franco Giraldi
avec Giovanna Ralli
Todo modo – de Elio Petri avec Michel Piccoli |
1976 | L’autre côté de la violence ( Roma l’altra faccia della violenza ) de Marino Girolami
avec Marcel Bozzuffi
Puttana galera : Colpo grosso al penitenziario – de Gianfranco Piccioli avec Raymond Pellegrin L’exécuteur vous salue bien ( la banda del trucido ) de Stelvio Massi avec Luc Merenda |
1977 | Si la plage m’était contée / La cabine des amoureux ( casotto ) de Sergio Citti avec Catherine Deneuve |
1978 | La luna – de Bernardo Bertolucci avec Jill Clayburgh |
1979 | L’albero della maldicenza – de Giacinto Bonacquisti
avec Marc Porel
Transes mortelles ( eroina / fatal fix / heroin ) de Massimo Piri avec Helmut Berger Ciao marziano – de Pier Francesco Pingitore avec Silvia Dionisio |
1980 | Il minestrone – de Sergio Citti avec Roberto Benigni |
1981 | Pè sempe – de Gianni Crea avec Antonella Lualdi |
1982 | Le retour de l’étalon noir ( the black stallion returns ) de Robert Dalva avec Kelly Reno |
1986 | Le mal d’aimer ( la coda del diavolo ) de Giorgio Treves avec Carole Bouquet |
1987 | Rosso di sera – de Beppe Cino avec Christiana Borghi |
1988 | Kafka la colonia penale – de Giuliano Betti avec Walter Chiari |
1989 | Il segreto – de Francesco Maselli avec Nastassja Kinski |
1990 | Le parrain III ( the godfather : Part III / Mario Puzo’s the godfather : Part III ) de Francis
Ford Coppola avec Al Pacino
Appuntamento in nero – de Antonio Bonifacio avec Mary Lindstrom |
1991 | El infierno prometido – de Chumilla-Carbajosa avec Cristina Marcos |
1993 | La chance ( power and lovers ) de Aldo Lado avec Julian Glover |
1995 | I magi randagi – de Sergio Citti avec Patrick Bauchau |
1996 | Il sindaco – de Ugo Fabrizio Giordani avec Anthony Quinn |
1997 | Cartoni animati – de Franco Citti & Sergio Citti
avec Elide Melli
+ sujet & scénario CM Il miracolo di Sant’Oronzo – de Luca Verdone |
1998 | E insieme vivremo tutte le stagioni – de Gianni Minello avec Laura Betti |
2000 | DO Pier Paolo Pasolini et la raison d’un rêve ( Pier Paolo Pasolini e la ragione di un sogno ) de
Laura Betti & Paolo Costella
avec Francesca Archibugi
Seulement apparition |