1956 Le quarante et unième (sorok pervyy / Сорок первый) de Grigori Chukhrai avec Izolda Izvitskaya | 1958 La ballade du soldat (ballada o soldate / Баллада о солдате) de Grigori Chukhrai avec Vladimir Ivashov | 1960 Ciel pur (chistoe nebo / Чистое небо) de Grigori Chukhrai avec Yevgeni Urbansky & Oleg Tabakov | 1964 Il était une fois un vieux et une vieille (zhili-byli starik so starukhoy / Жили-были старик со старухой) | ||
Grigori Chukhrai (Grigori Tchoukhraï) naît le 23 mai 1921 à Melitopol dans la province ukrainienne de Zaporizhia Oblast. Mais il est élevé près de Moscou où sa mère remariée travaille dans un kolkhoz. Étudiant à l’institut d’état moscovite du cinéma (VGIK) il est incorporé dans les troupes aéroportées lorsqu’Hitler, qui a rompu son traité d’alliance avec Staline, lance l’opération Barberousse sur l’URSS en juin 1941. Après la guerre où il s’est comporté en héros, Chukhrai retrouve le VIGK. Mais c’est à Kiev qu’il co-réalise, en 1954, son premier film «Nazar Stodolya» d’après l’œuvre du poète nationaliste ukrainien Taras Chevtchenko exilé au Kazakhstan par le tsar Nicolas 1er.. L’année suivante, le cinéaste repart pour Moscou où il est autorisé à faire pour la compagnie d’état Mosfilm une nouvelle version du récit de Boris Lavrénev sur le lieutenant Vadim Nicolaïévitch Govoroukha-Otrok (messager de l’armée blanche du général Dénikine) capturé alors qu’il transite dans le désert du Karakoum à dos de chameau. L’officier tsariste joué par Oleg Strizhenov (Oleg Strijénov) se retrouve finalement sur une île déserte de la mer d’Aral avec son gardien, une jeune fille, tireur d’élite de l’armée rouge, Maria Fitovna, Marioutka, interprétée par Isolda Izvitskaya (Isolda Izvitskaïa). Une histoire d’amour naît entre le jeune officier, étudiant en littérature à Saint-Pétersbourg avant la guerre et l’ardente révolutionnaire bolchevique. Mais fidèle à son devoir, elle lui tire une balle dans le dos pour l’empêcher de rejoindre les siens. Ce sera son «Quarante et unième». L’œuvre même si elle martèle avec grandiloquence les traditionnels slogans communistes, est magnifique de romantisme et de poésie, dans des décors naturels grandioses, du jamais vu depuis quarante ans!
Grigori Chukhrai devient alors l’un des réalisateurs d’une «nouvelle vague» cinématographique à la soviétique tandis que Kroutchtchev amène une très relative libéralisation du régime après la mort de Staline (1953). Vont suivre deux films sur la seconde guerre mondiale. Dans «La ballade du soldat» (1959) Alioucha, Vladimir Ivashov, lors d’une courte permission fait la connaissance de Choura, Zhanna Prokhorenco (Jeanna Prokhorenko). Ils s’aiment. Il repart pour le front, Il n’en reviendra pas. Dans «Ciel pur» (1960) le pilote d’essai Alekseï Astakhov joué par Yevgueni Urbansky (Evguéni Ourbansky), est capturé par les Allemands. Après la guerre dont il revient défiguré, il est considéré comme un traître, on lui retire sa carte du parti et son emploi. C’est l’amour de sa femme, Nina Drobysheva, qui va le sauver de la déchéance. Citons encore «Il était une fois un vieux et une vieille» (1964) interprétés par Ivan Marin et Vera Kunetsova, qui cohabitent avec leur gendre devenu alcoolique et leur petit-fils. Puis, durant les deux décennies suivantes, le cinéaste va encore tourner cinq films de moindre importance dont la coproduction russo-italienne «La vie est belle» (1979) avec Giancarlo Giannini en aviateur portugais qui refusant de continuer la guerre en Angola dans les dernières années du régime de Salazar, devient chauffeur de taxi à Lisbonne.
Grigori Chukhrai, l’un des plus célèbres cinéastes soviétiques de la période post-stalinienne décède à Moscou le 23 octobre 2001. Il laisse une œuvre certes très officielle, il n’aurait jamais pu tourner sans cela, mais néanmoins emprunte de la grandeur éternelle et inimitable de l’âme slave. Du très beau cinéma! Son fils Pavel continue le métier.
© Caroline HANOTTE.
Nota: Pour une meilleure lisibilité internationale de CinéArtistes nous avons été contraints d’adopter l’orthographe anglo-saxonne pour la transcription latine des noms et mots en cyrillique. Nous avons cependant tenu à en garder transcrits à la française.
1955 | Nazar Stodolya – de Grigori Chukhrai
avec Taisiya Litvinenko
+ production |
1956 | Le quarante et unième ( sorok pervyy / Сорок первый ) de Grigori Chukhrai
avec Izolda Izvitskaya
Prix Spécial au festival du cinéma de Cannes, France |
1958 | La ballade du soldat ( ballada o soldate / Баллада о солдате ) de Grigori Chukhrai
avec Vladimir Ivashov
+ scénario Prix de la meilleure participation au festival du cinéma de Cannes, France Prix Golden Gate du meilleur film au festival international du cinéma de San Francisco, USA Prix Golden Gate du meilleur réalisateur au festival international du cinéma de San Francisco, USA Bodil du meilleur film européen, Danemark Grand Prix du festival du cinéma de Londres, Grande-Bretagne David du meilleur film étranger, Italie BAFTA du meilleur film (toutes origines) aux British Academy Awards, Grande-Bretagne |
1960 | Ciel pur ( chistoe nebo / Чистое небо ) de Grigori Chukhrai
avec Yevgeni Urbansky
Grand Prix au festival international du cinéma de Moscou, URSS Prix Golden Gate du meilleur réalisateur au festival international du cinéma de San Francisco, USA Palanque d’Or au festival du cinéma de Mexico, Mexique |
1964 | Il était une fois un vieux et une vieille ( zhili-byli starik so starukhoy / Жили-были старик со старухой ) de Grigori Chukhrai avec Vera Kuznetsova |
1967 | Nachalo nevedomogo veka – de Larisa Shepitko & Andrei Smirnov
avec Leonid Kulagin
Seulement production |
1970 | DO Pamyat – de Grigori Chukhrai
+ scénario |
1977 | Tryasina / Netipichnaya istoriya / Quagmire – de Grigori Chukhrai
avec Nonna Mordyukova
+ scénario |
1979 | La vie est belle ( la vita è bella / zhizn prekrasna ) de Grigori Chukhrai
avec Giancarlo Giannini
+ scénario |
1984 | DO Ya nauchu vas mechtat... – de Grigori Chukhrai & Yuri Shvyryov
+ scénario & narration |
1986 | Mihail Romm: Ispoved Kinorezhisera – de Arcady Zinemann avec Innokenti Smokyunovsky |
AUTRES PRIX : | |
Plaque d’Or aux prix David di Donatello, Italie ( 1960 ) Prix d’Honneur et de la Dignité pour l’ensemble de sa carrière aux Prix Nika de Moscou, URSS ( 1994 ) |