Issue d’une famille d’origine juive ashkénaze, Ida Gomes est née Ida Szafran le 25 septembre 1923 à Kraśnik, ville de la région de Lublin en Pologne. À noter que beaucoup de sources citent 1933 comme son année de naissance. Elle n’est qu’une enfant quand ses parents décident de quitter le pays pour fuir la montée de l’antisémitisme et les persécutions. Les Szafran vivent quelques temps en France, mais les discriminations anti-juifs toujours croissantes les obligent, après un bref passage en Angleterre, d’abandonner l’Europe pour l’Amérique du Sud. La famille s’installe définitivement au Brésil.
Adolescente, gagnante d’un concours dans le cadre d’un programme à la recherche de nouveaux talents, Ida Gomes fait ses débuts à la radio comme animatrice. Sa mère prend sa carrière en main et arrive à la faire engager dans des productions théâtrales puis à la «Radio Tupi», à la «Rádios Nacional», et à la «Rádios Educadora». Elle 1953, elle signe un contrat avec le premier réseau de télévision brésilien, «Rede Tupi» plus communément connu sous le nom de «TV Tupi». Ida fait ses débuts devant les caméras Chianca de Garcia pour la série «Coração delator», adaptation du roman «Le cœur révélateur» de Edgar Allan Poe. Trois ans plus tard, elle est a l’affiche de la télésuite «Le chant de Bernadette» d’après l’œuvre du tchèque Franz Werfel. En 1973, elle est l’une des trois sœurs Cajazeiras, avec Dorinha Duval et Dirce Migliaccio, dans un épisode de la série «O bem amado», une des premières productions en couleur de la télévision brésilienne. Jusqu’à la fin de sa vie, la comédienne est l’interprète d’une trentaine de «telenovelas», parmi lesquelles: «O Casarão / La maison» (1976) écrite par Lauro César Muniz et réalisée par Daniel Filho et Jardel Mello; «República» (1989) aux côtés de Grande Otelo et Tereza Raquel; «Cara e Coroa» (1995/96) avec Christiane Torloni; «JK» (2006) avec José Wilker; etc. Une succession de personnages qui vont faire d’elle une des personnalités les plus populaires du petit écran sud-américain.
Ida Gomes est aussi très présente sur les scènes de son pays d’adoption. En 1986, elle fait notamment une tournée triomphale avec la pièce «Lily et Lily» de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy où elle reprend le rôle tenu à l’origine en France par Jacqueline Maillan. En 1989, elle fonde à Rio, le «Teatro Israelita de Comédia» destiné à faire découvrir le travail et la dramaturgie des grands auteurs juifs. Elle participe également au doublage de plusieurs dizaines de productions internationales en prêtant, entre autres, sa voix aux stars américaines Bette Davis et Joan Crawford. Une telle activité télévisuelle, théâtrale et de postsynchronisation, laisse peu de temps à Ida Gomes pour le cinéma. Un dizaine de films seulement à son actif. Le premier, «Bonitinha mas ordinária» de Billy Davis sorti en 1963. Par la suite on la remarque dans «O casal» (1975) avec Sonia Braga, «Amante latino» (1979) avec son frère Felipe Wagner et dans «My Father, Rua Alguem 5555» (2002) avec Charlton Heston et F. Murray Abraham. Elle tourne son dernier film en 2008.
Début février 2009, l’actrice est admise à l’hôpital du Samaritano, à Botafogo, dans la zone sud de Rio, pour soigner une sévère pneumonie. Le samedi 22, son état de santé s’aggrave. Elle décède dans la soirée à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Ida Gomes est inhumée dans le cimetière israélite Vilar dos Teles à São João de Meriti, dans la région de Rio de Janeiro.
© Ana Paula CARAPITO dos SANTOS
1963 | Bonitinha mas ordinária – de Billy Davis avec Jece Valadão |
1967 | O mundo alegre de helô – de Carlos Alberto de Souza Barros avec Luis Pellegrini |
1969 | A penúltima donzela – de Fernando Amaral avec Fernando Torres |
1975 | O casal – de Daniel Filho avec Sonia Braga |
1977 | O seminarista – de Geraldo Santos Pereira
avec Eduardo Machado
DA Les aventures de Bernard et Bianca ( the rescuers ) de Wolfgang Reithermann, Art Stevens & John Lounsbery Seulement voix dans la version brésilienne |
1979 | Amante latino – de Pedro Carlos Rovai avec Felipe Wagner |
1988 | Primeiro de abril, Brasil – de Maria Letícia avec Rosamaria Murtinho |
2000 | Copacabana – de Carla Camurati avec Marco Nanini |
2002 | My Father, Rua Alguem 5555 / Papà Rua Alguem 5555 – de Egidio Eronico avec Charlton Heston |
2006 | O amigo Invisível – de Maria Letícia avec Chico Díaz |
2008 | Destino – de Moacyr Góes avec Cecil Thiré |