1963 Les parapluies de Cherbourg – de Jacques Demy avec Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo & Anne Vernon | 1967 Les demoiselles de Rochefort – de Jacques Demy avec Françoise Dorléac & Catherine Deneuve | 1970 Peau d’âne – de Jacques Demy avec Catherine Deneuve, Jacques Perrin, Jean Marais & Micheline Presle | 1988 Trois places pour le 26 – de Jacques Demy avec Yves Montand, Mathilda May & Françoise Fabian | ||
Jacques Demy naît à Pontchâteau en 1931. Son père est garagiste et sa mère coiffeuse. Rêveur, le garçonnet se fabrique un monde, créé des décors pour ses marionnettes. On lui offre une première caméra et il installe le grenier familial qui devient un studio à sa façon. Avec son jeune frère Yvon, il tourne une historiette, entraînant ses copains et sa jeune sœur Hélène. Il enchaîne avec d’autres courts métrages au point d’intéresser le célèbre Christian-Jaque, de passage à Nantes. Les débuts sont durs, mais des amis nantais le rejoignent. Il apprend, fait des rencontres enrichissantes comme celle de Jean Cocteau qui lui permet de réaliser en 1957 «Le bel Indifférent». C’est en présentant cette production au Festival de Tours en 1958, qu’il rencontre une jeune cinéaste-photographe: elle s’appelle Agnès Varda et est mère d’une petite Rosalie. De ce jour, Jacques, Agnès, Rosalie et plus tard leur fils Mathieu feront équipe pour la vie.
1960! Jacques Demy se lance dans son premier long métrage sur une musique d’un certain Michel Legrand: «Lola», dont l’action se situe dans «sa» ville, Nantes. Il signe ensuite «La baie des Anges», dans l’univers des tables de jeux, avec Jeanne Moreau. Puis, il innove et imagine une histoire désenchantée en une sorte d’opéra filmé: «Les parapluies de Cherbourg» (1963). Les amours contrariés de Catherine Deneuve obtiendront une très gros succès, confirmé par la palme d’Or à Cannes. Il rêve de donner vie à un film joyeux, coloré, chanté et dansé. Grâce à l’appui de capitaux américains et la participation de Gene Kelly et George Chakiris, son projet prend forme et il nous fait connaître ses «Demoiselles de Rochefort» (1966). Les jumelles, Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, sont à jamais immortelles et auront contribué à réveiller une petite ville de province. Notre héros est un grand enfant, qui aime les contes de fée et il nous offre «Peau d’âne» en 1970 avec son actrice devenue fétiche Catherine Deneuve. Un autre conte de fée, «Le joueur de flûte de Hamelin» (1971) n’obtient pas le succès que l’on aurait pu espérer.
Jacques Demy sent-il déjà les fatigues provoquées par un mal dont il ne guérira pas? Toujours est-il qu’à partir de ce moment-là, les histoires qu’il raconte sont teintées de mélancolie, d’amertume, même si l’on retrouve tout de même à chaque fois son talent si particulier. «Lady Oscar», une production japonaise, avec des acteurs britanniques, joue sur l’ambigüité bisexuelle, un sujet récurrent chez lui. «Parking» (1885) n’est hélas pas une œuvre réussie et son auteur en est parfaitement conscient. Lassé, il a envie de tout laisser tomber et de se consacrer à la peinture. Sur une boutade lancée par Agnès, enceinte de Mathieu, Jacques change de registre et imagine une comédie déjantée au titre évocateur: «L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune» ( 1973). C’est ainsi que Marcello Mastroianni se retrouve «enceint»... Encore un changement de style, avec «Chambre en ville» (1982), un drame violent qui montre les injustices de notre société. Atteint par un mal injuste qui le ronge, Jacques Demy réalise son dernier film «Trois Places pour le 26» (1988), avec Yves Montand. Il se retire à Noirmoutier, épuisé, et se consacre à l’écriture de ses souvenirs «Une enfance heureuse», dont les siens tireront sur nos écrans «Jacquot de Nantes», puis il s’en ira, bien trop prématurément en 1990. Agnès révèlera par la suite que le sida aura été le plus fort. Jacques Demy reste pour tout le public éternellement jeune, et cet artiste au si grand talent, qui savait si bien nous transmettre son amour de la vie, tout en évoquant avec pudeur les laideurs et les violences de notre monde, manque cruellement au cinéma d’aujourd’hui.
© Donatienne ROBY
1955 | DO Lourdes et ses miracles – de Georges Rouquier
Seulement assistant réalisateur CM Le sabotier du Val de Loire – de Jacques Demy avec Yves Demy + scénario Mention d’Honneur du court métrage documentaire et culturel au festival du cinéma de Berlin, Allemagne |
1956 | S.O.S. Noronha – de Georges Rouquier
avec Jean Marais
Seulement assistant réalisateur Le voyage en ballon – de Albert Lamorisse avec Maurice Baquet Seulement assistant réalisateur |
1957 | CM Le bel indifférent – de Jacques Demy
avec Jeanne Allard
+ scénario & voix |
1958 | CM Musée Grévin – de Jacques Demy & Jean Masson avec Jean-Louis Barrault |
1959 | Les 400 coups / Les quatre cents coups – de François Truffaut
avec Jean-Pierre Léaud
Seulement interprétation CM Ars – de Jacques Demy + scénario CM La mère et l’enfant – de Jacques Demy & Jean Masson avec Blanchette Brunoy |
1960 | Paris nous appartient – de Jacques Rivette
avec Françoise Prévost
Seulement interprétation La française et l’amour – de Michel Boisrond, Christian-Jaque, René Clair, Henri Decoin, Jean Delannoy, Jean-Paul Le Chanois & Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo Seulement production Lola – de Jacques Demy avec Anouk Aimée + scénario Grand Prix du meilleur film aux prix de l’Académie du cinéma Français, France |
1961 | Les sept péchés capitaux – de Philippe de Broca, Claude Chabrol, Jacques Demy, Sylvain
Dhomme, Max Douy, Jean-Luc Godard, Eugène Ionesco, Edouard Molinaro & Roger
Vadim avec Micheline Presle
+ scénario – Segment « La luxure » |
1962 | La baie des anges – de Jacques Demy
avec Jeanne Moreau
+ dialogues & scénario |
1963 | Les parapluies de Cherbourg – de Jacques Demy
avec Catherine Deneuve
+ dialogues, scénario & chansons Palme d’Or au festival du cinéma de Cannes, France Grand Prix Technique au festival du cinéma de Cannes, France Prix OCIC au festival du cinéma de Cannes, France Prix Louis Delluc, France Prix de la critique du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma, France |
1964 | DO Cinéma de notre temps: La nouvelle vague par elle-même – de André S. Labarthe & Robert
Valey avec Jean-Luc Godard
Seulement apparition |
1967 | Les demoiselles de Rochefort – de Jacques Demy
avec Françoise Dorléac
+ scénario & chansons |
1968 | Model Shop – de Jacques Demy
avec Gary Lockwood
+ scénario & production |
1970 | Peau d’âne – de Jacques Demy
avec Jacques Perrin
+ scénario |
1972 | Le joueur de flûte / Le joueur de flûte de Hamelin ( the pied piper / the pied piper of
Hamelin ) de Jacques Demy
avec Donald Pleasence
+ scénario |
1973 | L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune – de Jacques
Demy avec Marcello Mastroianni
+ scénario |
1978 | Lady O ( Lady Oscar / berusaiyu no bara ) de Jacques Demy
avec Catriona MacColl
+ adaptation, dialogues & scénario |
1980 | TV La naissance du jour – de Jacques Demy
avec Danièle Delorme
+ scénario |
1982 | Une chambre en ville – de Jacques Demy
avec Danielle Darrieux
+ scénario Prix de la critique du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma, France Saint Jordi du meilleur film étranger aux prix Sant Jordi de Barcelone, Espagne |
1984 | Louisiana – de Philippe de Broca
avec Margot Kidder
Seulement réalisation de quelques scènes – Non crédité |
1985 | Parking – de Jacques Demy
avec Francis Huster
+ scénario |
1988 | Trois places pour le 26 – de Jacques Demy
avec Yves Montand
+ scénario Prix du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma, France DA La table tournante – de Jacques Demy & Paul Grimault + scénario |
1990 | Jacquot de Nantes / Jacquot – de Agnès Varda
avec Laurent Monnier
Seulement apparition & scénario d’après ses mémoires DO Les demoiselles ont vingt-cinq ans – de Agnès Varda avec Georges Chakiris Seulement apparition |