1956 Goubbiah, mon amour – de Robert Darène avec Jean Marais, Delia Scala, Charles Moulin & Henri Cogan | 1965 Mademoiselle – de Tony Richardson avec Jeanne Moreau, Ettore Manni, Keith Skinner & Umberto Orsini | 1974 Les bonnes (the maids) de Christopher Miles avec Glenda Jackson, Susannah York, Vivien Merchant & Mark Burns | 1981 Querelle de Brest (Querelle) de Rainer Werner Fassbinder avec Brad Davis & Günther Kaufmann | ||
Jean Genet naît à Paris le 19 décembre 1910. Abandonné à la naissance, il est confié à l’assistance publique. Il est élevé par une fermière morvandelle qui lui dispense une certaine affection. Mais fugues et premiers larcins le conduisent en maison de redressement puis à la «colonie pénitentiaire» de Mettray en Indre et Loire, un institut privé conçu en 1840 par Frédéric-Auguste Demetz pour que les jeunes délinquants plutôt que faire de la prison, se régénèrent au contact de la nature, par le travail manuel et la prière. Ces beaux principes fondateurs ont malheureusement été oubliés près d’un siècle plus tard, et Jean Genet, en mal d’amour et de repères, continue à s’enfoncer dans une révolte toujours plus grande. À dix-huit ans, il lui est fortement conseillé de «devancer l’appel» et de s’engager au lieu d’attendre son service militaire. Il sert notamment en Afrique du Nord. Il déserte en 1936 et vagabonde pendant un an à travers l’Europe. De retour à Paris, il mène une vie de délinquant et finit par être incarcéré, sous l’occupation allemande, à la prison de Fresnes en région parisienne. Il y rédige ses premiers écrits où il met en scène des anti-héros le plus souvent homosexuels, marginaux et pervers, proscrits dans une société, de toute façon, irrémédiablement pourrie. S’y bousculent des images de la sexualité la plus débridée mélangées parfois à des évocations du culte marial. Mais Genet bien qu’atypique est déjà un écrivain. Il construit ses phrases et choisit ses mots dans un obsessionnel souci de perfectionnisme. Malgré une diffusion confidentielle des ouvrages, Jean Cocteau découvre leur auteur et réussit à lui obtenir une liberté conditionnelle (1944). Puis, soutenu par toute l’intelligentsia de gauche de l’après-guerre dont Jean-Paul Sartre, Genet est définitivement arraché aux griffes de la justice (1949). Il commence alors une carrière de dramaturge avec la pièce «Les bonnes» que Louis Jouvet monte dès 1947. Bien que peu apprécié du grand public, l’auteur est joué très vite à l’étranger, notamment en Suède avec Maj-Britt Nilsson.
Dans les années soixante dix, lors de conférences aux Etats-Unis, Jean Genet soutient les mouvements extrémistes de la cause des Noirs nord-américains. Il séjourne également au Moyen-Orient et se range du côté de l’Organisation de Libération de la Palestine. Sans véritable domicile, avec pour seul bagage, une valise remplie d’écrits, en mauvaise santé physique et morale (cancer et abus de barbituriques), il poursuit une vie d’errance et de révolte, même s’il est désormais un auteur reconnu («Les bonnes» seront jouées à la Comédie Française). Il décède le 14 avril 1986 d’une mauvaise chute dans les escaliers de sa dernière résidence, un petit hôtel parisien. Il est enterré, selon ses dernières volontés, à Larache au Maroc.
Côté cinéma, Jean Genet réalise en 1950 sa seule œuvre d’une durée de vingt-cinq minutes: «Un chant d’amour», tourné en noir et blanc et sans parole. Deux hommes, enfermés dans deux cellules mitoyennes, se rejoignent par la pensée dans des ébats sexuels filmés. Le film est interdit d’exploitation jusqu’en 1975. L’écrivain rédige encore les dialogues de «Goubbiah» (1956), film de Robert Darène, avec Jean Marais en pêcheur d’éponges dalmate amoureux d’une Gitane. Mais il est surtout à l’origine, par ses écrits, de plusieurs productions cinématographiques dont le dernier film de Rainer Werner Fassbinder «Querelle de Brest» (1978) avec Brad Davis en fascinant matelot assassin et homosexuel, nommé Querelle, qui subjugue son officier interprété par Franco Nero.
© Caroline HANOTTE
1949 | CM Désordre – de Jacques Baratier
avec Juliette Gréco
Seulement apparition |
1950 | CM Un chant d’amour – de Jean Genet avec André Reybaz |
1956 | Goubbiah, mon amour / Goubbiah – de Robert Darène avec Jean Marais |
1963 | Le balcon ( the balcony ) de Joseph Strick
avec Shelley Winters
Seulement pièce |
1965 | Mademoiselle – de Tony Richardson
avec Jeanne Moreau
Seulement sujet |
1966 | Deathwatch – de Vic Morrow
avec Leonard Nimoy
Seulement pièce |
1967 | Possession du condamné – de Albert-André L’Heureux avec Patrick Hella |
1970 | CM Genet parle d’Angela Davis – de Carole Roussopoulos
avec Angela Davis
Seulement apparition Prologue – de Robin Spry avec Elaine Malus Seulement apparition |
1974 | Les bonnes ( the maids ) de Christopher Miles
avec Glenda Jackson
Seulement pièce |
1975 | Red Neck County ( poor pretty Eddie ) de Chris Robinson & David Worth
avec Slim Pickens
Seulement pièce « Le balcon » |
1981 | Haute surveillance ( black mirror ) de Pierre-Alain Jolivet
avec Françoise Dorner
+ pièce Querelle de Brest ( Querelle / Querelle – Ein pakt mit dem teufel ) de Rainer Werner Fassbinder avec Brad Davis Seulement roman |
1989 | DO Le sphinx – de Thierry Knauff
Seulement texte « Quatre heures à Chatila » |