Joan Plowright

Fille de William Plowright, journaliste et rédacteur en chef de presse écrite et de son épouse Daisy (née Burton), Joan Plowright voit le jour le 28 octobre 1929, dans la petite ville de Brigg du comté anglais du Lincolnshire. Son frère David (1930/2006) sera producteur de télévision. Après des études à la St Lawrence Academy, de Scunthorpe dans le North Lincolnshire, elle intègre l’école de la Bristol Old Vic pour une formation théâtrale.

Joan Plowright fait ses débuts sur scène à Croydon en 1948 puis à Londres en 1954. En 1956, elle rejoint l’English Stage Company au Royal Court Theatre où elle se distingue dans des pièces de Bertolt Brecht, Eugène Ionesco et George Bernard Shaw. En 1957, elle partage l’affiche avec Laurence Olivier dans la production «Le cabotin» de John Osborne, au Palace Theatre. En 1959, ils reprennent leur rôle dans la version cinématographique réalisée par Tony Richardson. Le couple vit alors une histoire d’amour. Laurence Olivier divorce de Vivien Leigh en janvier 1961 et Joan de l’acteur-réalisateur Roger Gage en septembre 1960. Les deux tourtereaux s’unissent le 17 mars 1961, un mariage qui donne naissance à trois enfants, un garçon, Richard Kerr en 1961, et deux fille Tamsin en 1963 et Julie Kate en 1966. Jusqu’au début des années 1990, Joan Plowright va être distribuée dans plus de cinquante pièces s’attaquant à tous les registres, de Anton Tchékhov à Federico García Lorca, en passant par Shakespeare, Molière, Pirandello, Alan Bennett ou Edward Albee. En 1961, elle remporte à Broadway, le Tony de la meilleure comédienne pour «A taste of honey» de Shelagh Delaney.

Pour l’écran, Joan Plowright débute par des apparitions, dès 1951, dans des productions télévisées. On la voit ensuite dans des adaptations de pièces à succès où elle est souvent la partenaire de son mari. Le cinéma prend une place plus importante dans sa carrière dans les années 1980, principalement dans des rôles secondaires. On la voit notamment en mère de Nastassja Kinski dans «Révolution» (1984) de Hugh Hudson; en mère de Tracey Ullman dans «Je t’aime à te tuer» (1990) de Lawrence Kasdan; une des quatre femmes en vacances dans une magnifique villa italienne dans «Avril enchanté» (1991) de Mike Newell, une interprétation qui lui vaut le Golden Globe du meilleur second rôle féminin et une nomination aux Oscars dans la même catégorie. Elle travaille à trois reprises avec Franco Zeffirelli: «Jane Eyre» (1995) aux côtés de Charlotte Gainsbourg et William Hurt, «Un thé avec Mussolini» (1998) auprès de Cher, Miranda Richardson et Judi Dench, et «Callas forever» (2002) avec Fanny Ardant et Jeremy Irons. Elle apparait dans plusieurs shows télévisés et documentaires, prête aussi sa voix à des films d’animation et des jeux vidéo.

Lors des distinctions honorifiques du Nouvel An de 1970, Joan Plowright est nommée Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique (CBE) par la Reine Elizabeth II. En 2004, elle est promue Dame Commandeur (DBE). À la fin des années 2000, en raison d’une dégénérescence maculaire, elle perd la vue progressivement. En 2014, devenue aveugle, elle annonce sa retraite. Celle qui est considérée comme une des plus grandes actrices britanniques du XXème siècle décède dans la maison de retraite de Denville Hall à Northwood, le 16 janvier 2025, à l’âge de 95 ans.

© Philippe PELLETIER