1950 Comment l’esprit vient aux femmes (born yesterday) de George Cukor avec Broderick Crawford & William Holden | 1953 Une femme qui s’affiche (it should happen to you) de George Cukor avec Peter Lawford & Jack Lemmon | 1956 Pleine de vie (full of life) de Richard Quine avec Richard Conte, Salvatore Baccaloni & Trudy Marshall | 1960 Un numéro du tonnerre (bells are ringing) de Vincente Minnelli avec Dean Martin, Fred Clark & Jean Stappleton | ||
D’origines juive russe, Judy Holliday est née Judith Tuvim, le 21 juin 1921, à New York. Elle est la fille unique d’Abe et de Helen Tuvim (née Gollomb). Son père est un activiste politique qui s’est présenté sans succès six fois entre 1919 et 1938 en tant que candidat du Parti socialiste pour l’État de New York, plus tard il sera directeur exécutif de la fondation du Fonds national juif d’Amérique entre 1951 et 1958. Sa mère enseigne le piano. Très tôt, la jeune fille développe un intérêt pour la vie artistique et excelle dans plusieurs représentations théâtrales de l’Université de Yale. Ses études terminées, elle décroche, en 1938, un poste de standardiste au Mercury Theater de Orson Welles et débute sur les planches d’un cabaret avec Adolph Green et Betty Comden dans un groupe appelé «The Revuers». Progressivement, cette travailleuse acharnée enchaîne les spectacles sur toutes les scènes de l’Est américain.
En 1944, le trio est sollicité par la Twentieth Century Fox pour apparaître dans «Montmartre à New-York» aux côtés de l’excentrique Carmen Miranda. Elle joue, en solo, des rôles minuscules dans deux autres films du studio, mais peu satisfaite des propositions, elle repart pour New-York poursuivre brillamment sa carrière sur scène. Après cinq ans d’absence, elle revient à Hollywood pour reprendre le rôle de Doris Attinger qu’elle a joué triomphalement sur les planches de Broadway, dans «Madame porte la culotte» de George Cukor. Avec cette production et face au couple mythique Katharine Hepburn et Spencer Tracy, Judy s’impose d’emblée comme l’une des vedettes les plus en vue de la cité des anges.
En 1950, Judy Holliday signe avec la Columbia pour l’adaptation cinématographique d’un autre succès théâtral: «Comment l’esprit vient aux femmes», aux côtés de William Holden et une nouvelle fois dirigé par George Cukor. Le film fait un triomphe et l’actrice remporte l’Oscar de la meilleure actrice et un Golden Globe pour sa pétillante interprétation. Mais le succès est amer, la jeune star est soupçonnée par le F.B.I. d’affinités avec le parti communiste et doit se défendre devant la commission du Gouverneur McCarthy. Son activité professionnelle en subi les conséquences et elle ne tourne que deux films en trois ans: «Plaisir d’amour» (1951) et «Une femme qui s’affiche» (1953), tous deux toujours réalisés par Cukor. Après plusieurs auditions, les membres du tribunal sont convaincus de sa non appartenance au parti. Elle est blanchie de toutes accusations et son nom est rayé de la «liste noire».
En 1954, Judy Holliday partage l’affiche avec son ami Jack Lemmon pour «Phffft!». En 1956, elle tourne dans deux productions de Richard Quine: «Une Cadillac en or massif» auprès de Paul Douglas et «Pleine de vie» avec Richard Conte. Puis, une nouvelle fois, elle disparaît de l’écran pour quatre années, se consacrant uniquement au théâtre. En 1960, la Metro Goldwyn Mayer lui offre le rôle principal dans «Une fille du tonnerre» avec Vincente Minnelli derrière la caméra et Dean Martin comme partenaire. Malgré le succès, ce film reste sa dernière prestation pour le cinéma. Elle se sait déjà gravement malade et décide alors de se consacrer uniquement au théâtre qui reste sa vraie passion. En 1963, au Majestic Theatre de Broadway, elle triomphe dans la comédie musicale «Hot spot». Actrice exceptionnelle dont le talent n’a rayonné que sur une petite douzaine de films, Judy Holliday s’éteint trois semaines avant son 45ème anniversaire, après une longue bataille contre un cancer du sein. C’était le 7 juin 1965, à New York.
© Philippe PELLETIER
1938 | CM Too much Johnson – de Orson Welles avec Joseph Cotten |
1943 | La victoire des ailes ( winged victory ) de George Cukor avec Lee J. Cobb |
1944 | Montmartre à New York / L’histoire de Greenwich Village ( Greenwich Village ) de Jack O’Connell avec Don Ameche |
1945 | Quand l’amour manœuvre / Pour nos gars en uniforme ( something for the boys ) de Lewis Seiler avec Carmen Miranda |
1949 | Madame Porte-la-Culotte ( Adam’s rib ) de George Cukor
avec Spencer Tracy
Un jour à New York ( on the town ) de Stanley Donen & Gene Kelly avec Frank Sinatra Seulement voix |
1950 | Comment l’esprit vient aux femmes ( born yesterday ) de George Cukor
avec William Holden
Oscar de la meilleure actrice, USA Golden Globe de la meilleure actrice de cinéma – Catégorie comédie ou musical, USA |
1951 | Plaisir d’amour / Je retourne chez maman ( the marrying kind ) de George Cukor avec Aldo Ray |
1953 | Une femme qui s’affiche ( it should happen to you ) de George Cukor avec Peter Lawford |
1954 | Phffft ! – de Mark Robson avec Jack Lemmon |
1956 | Une Cadillac en or massif ( the solid gold Cadillac ) de Richard Quine
avec Paul Douglas
Pleine de vie ( full of life ) de Richard Quine avec Richard Conte |
1960 | Un numéro du tonnerre ( bells are ringing ) de Vincente Minnelli
avec Dean Martin
Des clowns par millier ( a thousand clowns ) de Fred Coe avec Jason Robards Jr. Seulement lyriques |