Kevin Peter Hall

Fils de Charles et Sylvia Hall, Kevin Peter Hall est né le 6 mai 1955 à Pittsburgh en Pennsylvanie. Il grandit avec ses six frères au sein d’une famille afro-américaine aisée. Pendant ses années de lycée à la «Penn Hills High School», du haut de ses 2.20m, il excelle au basket-ball. Il obtient une bourse pour poursuivre ses études à la «George Washington University» de Washington DC. Il intègre l’équipe de basket et suit une formation en art dramatique. Diplômé, il part jouer quelques temps au Venezuela avant de venir s’installer à Los Angeles. Avec son ami d’université, Jay Fenichel, il monte un numéro de music-hall et se produit dans les night-clubs californiens.

En 1979, Kevin Peter Hall décroche son premier rôle au cinéma, dans le film d’horreur de John Frankenheimer «Prophecy le Monstre» avec Robert Foxworth et Talia Shire, où il endosse la fourrure d’un ours mutant ! Au cours de sa trop brève carrière à l’écran, il est d’ailleurs toujours très difficile de reconnaître le bel athlète à la puissante musculature sous les tonnes de maquillage et les lourds costumes de monstres ou d’extraterrestres. Dans «Terreur extraterrestre» (1980), il est une créature venue d’un autre monde, aux côtés de Jack Palance, Martin Landau, Neville Brand et Cameron Mitchell. En 1985, il rate de peu le rôle de l’extraterrestre reptilien dans «Enemy mine» de Wolfgang Petersen au profit de Louis Gossett Jr.. Mais, l’année suivante, il remplace au pied-levé Jean-Claude Van Damme jugé pas assez convaincant dans le rôle de l’alien prédateur dans l’excellent thriller de science-fiction réalisé par John McTiernan, «Predator», avec Arnold Schwarzenegger en vedette. En 1989, il reprend son rôle dans le deuxième volet, moins réussi, dirigé par Stephen Hopkins, avec Danny Glover en tête d’affiche. Entre-temps, il devient célèbre en incarnant le Sasquatch Harry, créature légendaire adoptée par la famille Henderson, dans la comédie fantastique «Bigfoot et les Henderson» (1987) avec John Lithgow, Melinda Dillon et Don Ameche. On peut aussi le voir sans maquillage dans «Nuit noire» (1982) de Tom McLoughlin avec Meg Tilly, «Big top Pee-wee» (1988) de Randal Kleiser avec Paul Rubens et «Bienvenue en enfer» (1990) de Ate de Jong avec Patrick Bergin, son dernier film.

C’est finalement la télévision qui permet à Kevin Peter Hall d’accroître sa popularité avec son personnage du Docteur Lincoln dans la série «Superminds / Misfits of science» (1985/88). On le voit également dans des épisodes de «E/R» (1984) avec Elliott Gould, «Tribunal de nuit» (1985) avec Harry Anderson, ou «Star Trek: La nouvelle génération» (1989) avec Patrick Stewart. En 1988, sur le plateau de la télésuite «227», il rencontre Alaina Reed. Très vite les deux protagonistes tombent amoureux et se marient en décembre de la même année. Ils auront deux enfants.

En 1990, Kevin Peter Hall, grièvement blessé dans un accident de la route, subit une transfusion sanguine. Malheureusement le sang qu’il a reçu est contaminé par le virus du SIDA et, à l’époque, il existe peu de remède pour contrer la maladie. L’évolution est fulgurante chez le jeune acteur, il meurt quelques mois plus tard, le 10 avril 1991, emporté par une pneumonie, laissant la série adaptée du film de 1987, «Harry et les Henderson» orpheline de son personnage de Bigfoot, Dawan Scott reprendra le rôle. Son corps est incinéré et ses cendres remisent à sa famille.

© Pascal DONALD