Leslie Nielsen

D’origine danoise, Leslie William Nielsen, fils d’un officier de la Gendarmerie Royale du Canada, est né le 11 février 1926 à Regina, au Saskatchewan. Son oncle est un acteur renommé et prolifique, Jean Hersholt. Après ses études à Edmonton, il rejoint la Royal Canadian Air Force lors de la Seconde Guerre Mondiale, où il officie dans l’artillerie. Leslie Nielsen suit ensuite des cours de comédie à la Lorne Greene Academy of Radio Arts de Toronto, tout en faisant ses armes à la radio, comme animateur et disc-jockey. A New York, il poursuit ses études théâtrales, à la Neighborhood Playhouse puis à l’Actors Studio.

Dans les années cinquante, il débute à la télévision où il apparaît dans de très nombreuses séries comme «Studio One», «Tales of Tomorrow», «Kraft Television Theatre» ou «The Web». Figure montante des séries télévisées, Leslie Nielsen commence à tourner pour le cinéma, en 1955, dans «Le roi des vagabonds» de Michael Curtiz. Peu après, il décroche l’un des rôles principaux de «Planète interdite» (1955), œuvre majeure du cinéma de science-fiction. Il reste toutefois accaparé par la télévision, où on le voit dans «Le gant de velours», «Rawhide» et «Les incorruptibles». Au cinéma, abonné à des rôles plutôt sérieux, il tourne dans quelques westerns, comme «La vallée de la poudre» (1957) et «Les fusils du Far-West» (1964), ainsi que dans un film de guerre, «La symphonie des héros» (1968). Ces films sont de qualité correcte, mais leur réputation reste trop modeste pour lancer réellement Leslie Nielsen. En 1972, il joue dans «L’aventure du Poséidon», film catastrophe à succès, mais sa carrière cinématographique peine à rebondir, la plupart des films qu’il tourne étant dénués d’intérêt. C’est la télévision qui, une fois encore, lui apporte quelque satisfaction, grâce à «Cannon», «Section 4», «Kung Fu» et «La croisière s’amuse». Il doit attendre le début des années quatre-vingt pour connaître un changement notable dans sa carrière: Jim Abrahams et les frères Zucker le sollicitent pour «Y’a-t-il un pilote dans l’avion?» (1980), hilarante parodie des films catastrophes aériens. Le film est un triomphe et le public découvre enfin le talent comique de Leslie Nielsen. Il incarne ensuite un flic maladroit dans la série télévisée «Police Squad», réalisée par les mêmes auteurs. Elle inspire à David Zucker le film «Y’a-t-il un flic pour sauver la reine?» (1988), où Leslie Nielsen reprend son personnage de policier gaffeur, accumulant les catastrophes. Le succès est au rendez-vous et le public n’a pas boudé ce film aux gags délirants, où l’humour ravageur de l’acteur principal fait merveille. Leslie Nielsen accède au rang de vedette et son visage devient connu dans le monde entier.

Il reprend du service pour les suites «Y’a-t-il un flic pour sauver le président?» (1991) et «Y’a-t-il un flic pour sauver Hollywood?» (1994), fidèles à l’humour du premier. Acteur emblématique de la parodie, on le voit dans «Y’a-t-il un exorciste pour sauver le monde?» (1990), «Dracula, mort et heureux de l’être» (1995), «Agent zéro zéro» (1996) et «Le détonateur» (1998). «Y’a-t-il un flic pour sauver l’humanité?» (1999) ne rencontre pas le succès escompté, faute de renouvellement. Mais Leslie Nielsen se montre toujours aussi drôle dans «Scary Movie 3» (2003) et «Scary Movie 4» (2005), où il tient le rôle du président des Etats-Unis. «Super Héros Movie» (2007) et «Stan Helsing» (2008) confirment son aisance exceptionnelle pour les rôles comiques. Acteur fétiche de la comédie transatlantique, Leslie Nielsen, hospitalisé en Floride, décède le 28 novembre 2010.

© Simon BENATTAR-BOURGEAY