Marty Feldman

Marty Feldman est né le 8 juillet 1934, à Londres, au sein d’une famille juive venue de Kiev. Ses parents, Myer et Celia Feldman, ont une petite entreprise où il confectionnent des robesIl grandit dans l’East End, un quartier pauvre où se concentre une grande majorité d’émigrants. Atteint très jeune par la maladie de Basedow et malgré plusieurs traitements, il gardera toute sa vie des séquelles de cette affection auto-immune de la thyroïde, dont une exophtalmie (des yeux exorbités). À quinze ans, il quitte ses parents pour travailler au Dreamland, une foire foraine à Margate, ville de l’extrême sud-est de l’Angleterre et déjà, germe en lui l’idée de devenir comédien.

Dès son retour à Londres cinq ans plus tard, Marty Feldman rencontre Barry Took avec qui il écrit des histoires comiques pour les séries télévises «The army game» et «Bootsie and Snudge», et pour l’émission radiophonique de la BBC «Round the horne». En 1967, son strabisme et son physique si particulier l’amènent tout naturellement à faire de fréquentes apparitions, auprès du trio formé par John Cleese, Graham Chapman et Tim Brooke-Taylor, dans le feuilleton «At last the 1948 show». Ce sont les débuts de la fameuse équipe des Monty Python que Marty quittera assez vite pour mener sa carrière en solo. Il est également coscénariste de cette série, dont la plupart des textes seront par la suite repris dans «Monty Python à Hollywood» en 1981. En 1969, il fait ses premiers pas au cinéma devant la caméra de Richard Lester dans «L’ultime garçonnière» avec Rita Tushingham. La même année, il remporte deux prix aux BAFTA, celui du meilleur comédien et du meilleur scénario, pour la série «Marty» (1968/69).

Dès lors, Marty Feldman devient une valeur sûre de la comédie. Très populaire en Grande-Bretagne, il écrit et joue régulièrement pour le grand et le petit écran. En 1974, il connaît la consécration quand Mel Brooks, lui confie le rôle d’Igor dans «Frankenstein Jr.» avec Gene Wilder dans le rôle-titre et Peter Boyle dans celui du monstre. Le film remporte un succès considérable à travers le monde. L’année suivante, il retrouve Gene Wilder comme partenaire et metteur en scène pour «Le frère le plus futé de Sherlock Holmes», il tourne dans un sketch du film italien «Sexycon» et réalise un épisode de la série comique de Mel Brooks, «Quand tout était pourri...re», inspirée des aventures de Robin des Bois. En 1981, il donne la réplique à l’un de ses maîtres, Jerry Lewis, dans le désastreux «Slapstick», une comédie de science-fiction dirigée par un Steven Paul mal inspiré, avec également Madeline Kahn.

Marty Feldman est aussi l’auteur, réalisateur et interprète de deux longs métrages comiques au succès mitigé: «Mon beau légionnaire» (1976) avec Ann-Margret et Michael York, un remake burlesque peu respectueux du «Beau Geste» de William A. Wellman en 1939 avec Gary Cooper, puis «La bible ne fait pas le moine» (1979), l’histoire d’un moine lâché dans le Los Angeles de la prostitution des années 1980, avec Richard Pryor et Peter Boyle. Fin 1982, alors que le tournage de «Barbe d’or et les pirates» s’achève à Mexico, Marty Feldman est pris d’un malaise le 1er décembre, certainement dû à une intoxication alimentaire. Gros fumeur et grand buveur de café, il meurt le lendemain victime d’une crise cardiaque dans la chambre de son hôtel. Il était marié depuis janvier 1959 à la comédienne Lauretta Sullivan qui lui survivra jusqu’en mars 2010.

© Pascal DONALD