Olivia Newton-John

Solaire, rieuse, pétillante, Olivia Newton-John respirait la joie de vivre. Chanteuse et actrice australo-britannique, elle naît le 26 septembre 1948 à Cambridge au Royaume-Uni. Par sa mère, elle est la petite-fille du physicien allemand Max Born, lauréat du prix Nobel en 1954. La même année, ses géniteurs et leurs trois enfants s’installent à Melbourne en Australie. Les parents divorcent, alors qu’Olivia n’a que 11 ans, et dix ans plus tard elle et sa mère repartent vivre en Angleterre. Elle s’y adonne à sa passion du chant, excellant dans le registre de la musique country. Encouragée par une amie, elle quitte en 1975 l’Angleterre pour les Etats-Unis, friands de ce répertoire aux accents western. Si elle a déjà fait quelques incursions dans des films musicaux, c’est sa rencontre avec le producteur Alan Carr qui scelle sa carrière cinématographique. Sur les conseils de la vedette John Travolta, elle décroche à ses côtés le premier rôle féminin dans la comédie musicale de Randal Kleiser, «Grease» (1978), ode à l’amour entre Sandy, une jeune lycéenne et Danny, un chef de bande. Couple mythique, prouesses chorégraphiques, chansons rythmées et entonnées à l’envi, le film devient culte, rencontrant un succès faramineux et planétaire!

Un tel retentissement est une aubaine pour Olivia Newton-John qui se hisse au panthéon des artistes les plus populaires et qui est même honorée du titre d’Officier de l’Ordre britannique par la reine Elisabeth II. Dans la foulée de cette performance, l’actrice se voit proposer de tourner auprès de Gene Kelly dans «Xanadu» (1979) de Robert Greenwald. Le film, dont le scénario conte l’amour impossible entre un peintre et la muse de la danse, Terpsichore, recueille une audience calamiteuse et, à part une bande originale classée au faîte des ventes, se révèle un fiasco qui rejaillit sur la carrière d’actrice de Olivia Newton-John. Plus aucun rôle d’envergure ne lui est alors proposé, hormis face à son partenaire de «Grease», John Travolta, dans «Second chance» (1983) de John Herzfeld. Les deux acteurs incarnent un couple choisi par des anges dans l’espoir qu’ils se montrent dignes de l’amour de Dieu et calment sa colère. Mais la flamme ne se rallume pas et l’actrice s’efface derrière la chanteuse. Après «My best men» (2011), film de Stephan Elliott, dans lequel elle joue la mère de l’héroïne qui s’apprête à se marier, «The very excellent Mr. Dundee» (2019) de Dean Murphy sonne sa dernière apparition sur Grand Ecran.

Si le cinéma se détourne de Olivia Newton-John, la télévision la courtise et la musique est son univers, jalonné de récompenses.1981 est une année phare avec un disque, «Physical», qui triomphe et vaut à son interprète une étoile sur le fameux Hollywood Boulevard à Los Angeles. En 2005, l’artiste sort un album, «Gold», totalement dédié aux personnes atteintes d’un cancer. Car Olivia Newton-John affronte depuis 1992 cette terrible maladie et ses récidives. Elle s’engage alors avec force pendant plus de 30 ans dans la lutte contre ce fléau, créant une Fondation à son nom et ne cessant de prôner l’importance du dépistage. Après un premier mariage et la naissance d’une fille, elle s’unit en 2008, à près de 60 ans, avec l’homme de sa vie, l’entrepreneur John Easterling. Lui seul parvient à la soulager des douleurs que lui causent ses traitements avec du cannabis médicinal. Mais le mal finit par gagner et Olivia Newton-John décède, chez elle en Californie, le 8 août 2022, âgée de 73 ans. Son partenaire et ami de cœur, John Travolta, témoigne combien elle savait égayer la vie autour d’elle. Partie paisiblement, entourée des siens, elle avait un espoir: «Je pense que tout l'amour sera là»…

© Isabelle MICHEL