Pascal Chaumeil

Né le 9 février 1961 à Paris, Pascal Chaumeil débute sa carrière en tant que stagiaire sur «Ça va faire mal» (1982) de Jean-François Davy. Dès lors, il devient assistant réalisateur notamment de Luc Besson sur «Léon» (1993) dont il devient réalisateur de la deuxième équipe sur «Le cinquième élément» (1996) et «Jeanne D’Arc» (1998).

Pascal Chaumeil passe à la mise en scène avec la réalisation de courts-métrages. Avec Denis Bardiau, il met en scène «Peinard» (1994) où Serge Hazanavicius s’enferme volontaire dans sa salle de bains excédé par une vendeuse de cuisines. Ce court-métrage est récompensé du Grand prix au Festival d’humour de Chamrousse. Seul, il enchaîne sur une prise d’otage dans «Des hommes avec des bas» (1995) qui obtient le Prix du meilleur court-métrage au festival du cinéma policier de Cognac. Il est sollicité pour la réalisation d’épisodes de la sitcom «Blague à part» avec Eric Laugérias et Agnès Soral et de la série judiciaire «Avocats et associés» avec François-Eric Gendron et Victor Garrivier. En 2001, Olivia Bonamy et Michaël Cohen interprètent un couple qui effectue un test prénuptial dans un court-métrage d’anticipation «Liens sacrés». Il enchaîne avec deux téléfilms unitaires «Clémence» (2003) avec Elisabeth Vitali et «Mer belle à agitée» (2004) avec Jean-Pierre Lorit. Mais il se fait véritablement remarquer en participant à trois séries novatrices de la fiction française. Il réalise successivement des épisodes de la série policière «Engrenages» et de la série comique «Fais pas ci, fais pas ça», puis, dans le feuilleton «L’Etat de grâce» (2006), il fait de Anne Consigny la première femme élue Présidente de la République française.

Réalisateur remarqué, Pascal Chaumeil se voit confier la réalisation d’une comédie romantique «L’arnacœur» (2009) avec Romain Duris et Vanessa Paradis. Film dans l’air du temps, la rencontre d’un briseur de couples professionnel et de sa victime est un succès au box-office en France et à l’étranger. Couronné de plusieurs nominations aux Césars, ce film devenu culte vaut également pour les seconds rôles de Julie Ferrier et François Damiens. Les scénaristes de l’«arnacœur» lui confient la réalisation de la comédie «Un plan parfait» (2011) avec Diane Kruger et Dany Boon. En dépit d’un million d’entrées, ce film s’avère l’un des projets les moins rentables de l’année. Après cet échec relatif, il accepte un film de commande «A long way down» (2013), production britannique et allemande avec Pierce Brosnan et Toni Collette qui traite du thème du suicide et de la dépression. Distribué dans plusieurs pays d’Europe, ce film demeure inédit en France. De guerre lasse, il revient à se premières amours en réalisant les deux premiers épisodes de la série «Spotless» (2014) avec Marc-André Grondin et Dénis Ménochet. Qualifiée de comédie noire, cette première saison évoque les relations d’un chef d’entreprise de nettoyage de scène de crime installé à Londres dont la vie paisible est perturbée par l’arrivée de son frère.

Après un projet avorté «Vivre, c’est mieux que mourir» avec Marion Cotillard et Romain Duris, Pascal Chaumeil retrouve Romain Duris pour «Un petit boulot» tourné en Belgique au début de l’année 2015. Adapté d’un roman de Iain Levinson par Michel Blanc, ce film suit un ancien chômeur qui devient tueur à gages pour se sortir de la misère. À peine le tournage achevé, Pascal Chaumeil décède le 27 août 2015 des suites d’un cancer.

© Olivier SINQSOUS