Susan Shaw

Fille du chef d’orchestre d’origine hollandaise Edward John Sloots et de son épouse Lillian Rose (née Lewis), Susan Shaw est née Patricia Gwendoline Sloots, le 29 août 1929 à West Norwood, quartier résidentiel du sud de Londres. Adolescente elle rêve de devenir créatrice de mode. Son premier emploi à 16 ans en tant que modèle photographique lui permet d’être découverte par le producteur Sydney Box. Après avoir travaillé comme dactylo au ministère de l’Information, elle fait un test pour la «J. Arthur Rank Organisation» qui se révèle concluant. La compagnie lui signe dans la foulée un contrat et la forme à son école de jeunes talents.

En 1946, après une brève apparition dans la comédie musicale de Wesley Ruggles «London Follies», Susan Shaw décroche un second rôle dans «Walking on air». Elle débute ainsi une carrière de plus de trente films jusqu’au début des années soixante. Son élégance, son charme et son talent font d’elle une vedette incontournable de l’après-guerre dans une variété de rôles qui confirment la polyvalence de son jeu. Jeune étudiante en médecine dans «Il pleut toujours le dimanche» (1947) de Robert Hamer, elle incarne une femme amoureuse de Earl Cameron dans «Les trafiquants de Dunbar» (1951) de Basil Dearden. Elle est encore distribuée notamment dans «Le mur de la mort» (1951) un drame sur fond de boxe signé Lewis Gilbert; Le film de guerre «L’intrus» (1953) de Guy Hamilton avec Jack Hawkins; le thriller «Les bons meurent jeunes» (1953) de Lewis Gilbert avec Richard Basehart; le polar «Le souffle de la peur» (1955) de Wolf Rilla avec Paul Carpenter; la comédie parodique «Un thermomètre pour le colonel» (1958) de Gerald Thomas avec Charles Hawtrey.

Pour le théâtre, Susan Shaw fait une apparition sur scène en 1951 en remplaçant Margaret Lockwood dans «Peter Pan» d’après la pièce-homonyme de J. M. Barrie. Dès la fin des années 50, elle apparaît également dans quelques épisodes de séries télévisés, dont la série historique «Richard Cœur de Lion» en 1962, auprès de Dermot Walsh dans le rôle-titre.

Mariée une première fois avec l’acteur Allemand Albert Lieven, le père de sa fille, Susan Shaw tombe amoureuse de Bonar Colleano pendant le tournage des «Trafiquants de Dunbar». Elle divorce de Lieven pour épouser Colleano en 1954, leur fils Mark nait l’année suivant. Le bonheur est de courte durée, en effet Bonar Colleano meurt en août 1958 dans un accident de la route, laissant pour tout héritage une multitude de dettes. Très affectée par la disparition de son mari, l’actrice se noie dans l’alcool. Incapable de s’occuper de son fils en raison de son alcoolisme, il est confié à sa grand-mère pour qu’elle l’élève. En novembre 1959, l’actrice épouse le producteur de télévision Ronald Rowson. Le mariage prend officiellement fin en novembre 1960, Rowson affirmant que Shaw lui a été infidèle avec l’écrivain Stanley Mann, moins de deux mois après leur mariage. Elle finit par vivre seule, met fin à sa carrière au début des années 60 et sombre dans la misère. Après avoir habité quelque temps dans un hôtel de passe du quartier malfamé de Soho, Susan Shaw, dont la beauté s’est irrémédiablement fanée, décède sans le sou le 27 novembre 1978, d’une cirrhose du foie, quelque part dans le Middlesex. Elle avait seulement 49 ans. Ses funérailles sont payées par la Rank Organisation.

© Philippe PELLETIER