1966 La mort d’un bureaucrate (la muerte de un burócrata) de Tomás Gutiérrez Alea avec Salvador Wood & Silvia Planas | 1976 L’ultime cène (la última cena) de Tomás Gutiérrez Alea avec Tito Junco, Silvano Rey, Elio Mesa & Nelson Villagra | 1993 Fraise et chocolat (fresa y chocolate) de Tomás Gutiérrez Alea avec Vladimir Cruz, Jorge Perugorría & Mirta Ibarra | 1995 Guantanamera – de Tomás Gutiérrez Alea & Juan Carlos Tabío avec Mirta Ibarra & Luis Alberto García | ||
Tomás Gutiérrez Alea García naît le 11 décembre 1928 à La Havane, Gerardo Machado, candidat unique, soutenu par les Etats-Unis, venant de remporter les élections présidentielles. Passionné dès l’enfance par le cinéma, il réalise à dix-neuf ans deux courts-métrages plutôt humoristiques tout en poursuivant des études de droit dans un environnement social, politique et économique toujours plus déréglé. Une fois son diplôme d’avocat obtenu, il part suivre une formation au «Centro Sperimentale di Cinematografia» de Rome tandis que Fulgencio Batista revient au pouvoir par un coup d’état.
De retour dans son île natale, Tomás Gutiérrez Alea co-réalise pour le compte du Parti Socialiste Populaire un documentaire «El mégano» (1955) sur la vie des charbonniers de Ciénaga de Zapata. Il participe également à la réalisation d’actualités cinématographiques pour «Cine Revista». Au début de la révolution castriste, il organise avec Julio García Espinoza la Section Cinématographique de l’Armée Rebelle. En 1960, il tourne son premier long métrage de fiction, «Histoires de la révolution», produit par l’Institut Cubain de l’Art et de l’Industrie Cinématographique (ICAIC) récemment créé et dont il est l’un des membres fondateurs. Le film comprend trois épisodes évoquant: la clandestinité urbaine en 1957 («Le blessé»); les combats de la Sierra Maestra en 1958 («Rebelles»); et «La bataille de Santa Clara» qui se termine par le défilé de la victoire avec une jeune fille qui, parmi la population en liesse, pleure son fiancé tué par les soldats de Batista. Mais déjà Tomás Gutiérrez Alea réalise des comédies douces-amères comme «Les douze chaises» (1962) où les bijoux de l’ancienne propriétaire d’une maison devenue asile de vieillards après la révolution, sont cachés dans une chaise; ou «La mort d’un bureaucrate» (1964), prolétaire modèle, responsable d’une fabrique de bustes du libérateur José Marti, qui enterré avec ses papiers, crée d’incroyables mésaventures administratives à ses descendants. Il revient à des thèmes moins légers avec «Cumbite» (1964) avec Teté Vergara, d’après le roman «Gouverneurs de la rosée» de Jacques Roumain, qui se passe en Haïti dans les années 1940 et «Mémoires du sous-développement» (1968) avec Daisy Granados et Sergio Corrieri en intellectuel bourgeois resté à Cuba, qui comprend que son ancien monde a définitivement disparu, mais qui n’arrive pas à trouver sa place dans le nouveau. Les décennies suivantes, Gutiérrez Alea tourne notamment «Una pelea cubana contra los demonios» (1971) et «La dernière cène» (1978) avec Nelson Villagra, films plus marqués par le combat anti-religieux que mène le régime; et «Jusqu’à un certain point» (1982), avec Mirta Ibarra, où un scénariste veut faire un film contre le machisme qui imprègne encore les milieux populaires mais s’aperçoit qu’il n’est pas exempt de ce type de comportement.
Le réalisateur qui a également écrit un essai sur le cinéma cubain: «Dialectique du spectateur» (1980), termine sa carrière en apothéose: «Fraise et chocolat» (1993) avec l’excellent Jorge Perugorria dans le rôle de Diego, artiste homosexuel, et «Guantanamera» (1995) qui sera son dernier long métrage, réalisé avec son meilleur disciple Juan Carlos Tabío Rey. Il décède en effet à La Havane l’année suivante, le 16 avril 1996. Couvert de multiples récompenses, Tomás Gutiérrez Alea, cinéaste officiel néanmoins exceptionnellement talentueux, a magnifiquement contribué à faire comprendre et aimer la fierté et l’esprit d’indépendance de son courageux petit pays.
© Caroline HANOTTE
1947 | CM El faquir – de Tomás Gutiérrez Alea
CM El caperucita roja – de Tomás Gutiérrez Alea |
1949 | CM Movimiento por la paz – de Tomás Gutiérrez Alea |
1950 | CM Primero de mayo – de Tomás Gutiérrez Alea
CM Una confusión cotidiana – de Tomás Gutiérrez Alea & Néstor Almendros + scénario |
1953 | CM Il sogno de Giovanni Bassain – de Tomás Gutiérrez Alea & Filippo Perrone
+ scénario |
1955 | CM El mégano – de Tomás Gutiérrez Alea & Julio García Espinosa |
1957 | DO La toma de La Habana por los ingleses – de Tomás Gutiérrez Alea |
1959 | CM Esta tierra nostra – de Tomás Gutiérrez Alea & Julio García Espinosa
+ montage, sujet & scénario Félicitation du Jury International du mouvement du cinéma cubain, au festival de Oberhausen, Allemagne Certificat du Mérite au festival international du cinéma agricole de Berlin, Allemagne Diplôme d’Honneur au festival international du cinéma de Locarno, Suisse |
1960 | DO Asamblea general – de Tomás Gutiérrez Alea
Histoires de la révolution ( historias de la revolución ) de Tomás Gutiérrez Alea avec Reynaldo Miravalles Prix Spécial au festival international du cinéma de Melbourne, Australie Diplôme d’Honneur au festival international du cinéma de Phnom Penh, Cambodge Prix de l’union des écrivains d’URSS au festival international du cinéma de Moscou, URSS Mention Spéciale aux rencontres du cinéma latino-américain de Sestri Levante, Italie |
1961 | DO Muerte al invasor – de Tomás Gutiérrez Alea & Santiago Álvarez
+ montage Prix du meilleur projet de conjoncture (films cubains) au Festival de Leipzig, Allemagne Film de l’année au festival du cinéma de Londres, Grande-Bretagne |
1962 | Les douze chaises ( las doce sillas ) de Tomás Gutiérrez Alea
avec Enrique Santiesteban
+ scénario Prix de l’union des travailleurs du cinéma d’URSS au festival international du cinéma de Moscou, URSS |
1964 | Cumbite – de Tomás Gutiérrez Alea
avec Elvira Cervera
+ dialogues & scénario Médaille d’Argent, Mention Spéciale, au festival international du cinéma de Cork, Irlande |
1966 | La mort d’un bureaucrate ( la muerte de un burócrata ) de Tomás Gutiérrez Alea
avec Salvador Wood
+ sujet & scénario Prix Spécial du Jury au festival international du cinéma de Karlovy Vary, Tchécoslovaquie |
1968 | Mémoires du sous-développement ( memorias del subdesarrollo ) de Tomás Gutiérrez Alea
avec Sergio Corrieri
+ apparition & scénario Prix FICC, Fédération Internationale des Ciné-clubs, au festival du jeune cinéma de Hyères, France Prix Don Quichotte au festival international du cinéma de Karlovy Vary, Tchécoslovaquie Prix FIPRESCI au festival international du cinéma de Karlovy Vary, Tchécoslovaquie Prix FICC, Fédération Internationale des Ciné-clubs, au festival du cinéma de Karlovy Vary, Tchécoslovaquie Second Prix aux approches de la semaine de La culture au festival du cinéma de Cadix, Espagne Prix Sirène de Varsovie, du club de la critique, Varsovie, Pologne Diplôme de la Sélection au festival du cinéma de Londres, Grande-Bretagne Prix Rosenthal par l’Association des critiques de cinéma des Etats-Unis, New York, USA Prix Charles Chaplin par le groupement des jeunes critiques de New York, USA |
1971 | Una pelea cubana contra los demonios – de Tomás Gutiérrez Alea
avec Verónica Lynn
+ scénario |
1974 | DO El arte del tabaco – de Tomás Gutiérrez Alea |
1975 | El camino de la mirra y el incienso – de Tomás Gutiérrez Alea & Constante Diego
El otro Francisco – de Sergio Giral avec Armando Bianchi Seulement scénario |
1976 | L’ultime cène ( la última cena ) de Tomás Gutiérrez Alea
avec Tito Junco
+ scénario Colon d’Or au festival cu cinéma ibero-américain de Huelva, Espagne Prix de l’Audience au festival international du cinéma de São Paulo, Brésil |
1977 | La sexta parte del mundo – de Tomás Gutiérrez Alea & Julio García Espinosa
DO De cierta manera – de Tomás Gutiérrez Alea & Sara Gómez avec Mario Limonata + scénario |
1978 | Aquella larga noche… – de Enrique Pineda Barnet
avec René de la Cruz
Seulement scénario |
1979 | Les survivants ( los sobrevivientes ) de Tomás Gutiérrez Alea
avec Juanita Valdevilla
+ sujet & scénario Prix d’Or au festival international du cinéma de Damas, Syrie |
1982 | Jusqu’à un certain point ( hasta cierto punto ) de Tomás Gutiérrez Alea
avec Coralia Veloz
+ sujet & scénario Prix de Bronze au festival international du cinéma de Damas, Syrie Premier Prix, Grand Coral, au festival du cinéma de La Havane, Cuba |
1988 | Lettres du parc ( cartas del parque ) de Tomás Gutiérrez Alea
avec Mirta Ibarra
+ scénario |
1991 | CM Contigo en la distancia – de Tomás Gutiérrez Alea avec Blanca Sánchez |
1993 | Fraise et chocolat ( fresa y chocolate ) de Tomás Gutiérrez Alea
avec Vladimir Cruz
Ours d’Argent, Prix Spécial du Jury, au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Teddy du meilleur film au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne Prix du meilleur film étranger par le cercle des critiques de cinéma de New York, USA Goya du meilleur film étranger, Espagne Kikito d’Or du meilleur film latin au festival du cinéma de Gramado, Brésil Prix Kikito du meilleur film au festival du cinéma de Gramado, Brésil Prix de l’Audience au festival du cinéma de Gramado, Brésil Prix Kikito de la Critique au festival du cinéma de Gramado, Brésil Meilleur réalisateur au festival du cinéma de La Havane, Cuba Prix de l’Audience au festival du cinéma de La Havane, Cuba Grand Prix Coral au festival du cinéma de La Havane, Cuba Prix Coral du meilleur réalisateur au festival du cinéma de La Havane, Cuba Prix ARCI-NOVA au festival du cinéma de La Havane, Cuba Prix FIPRESCI au festival du cinéma de La Havane, Cuba Prix OCIC au festival du cinéma de La Havane, Cuba Film de l’Année à la sélection annuelle de la critique cubaine, La Havane, Cuba (en 1993 & 1994) Prix ACE du meilleur réalisateur de cinéma aux prix Premios de New York, USA Prix Spécial du Jury, mention spéciale, au festival du cinéma de Sundance, USA Prix Panambi du meilleur film latino-américain au festival du cinéma de Asunción, Paraguay Prix Ondas par Radio Barcelone, Barcelone, Espagne Prix du meilleur film par l’association des critiques de cinéma de Los Angeles, USA Prix du meilleur réalisateur par l’association des critiques de cinéma de Los Angeles, USA Prix du meilleur film sorti au Brésil par le journal « O’Globo » de Rio de Janeiro, Brésil Grand Prix du public au festival du cinéma latino-américain de Paso del Norte, Ciudad Juarez, Mexique Prix de la Critique au festival du cinéma latino-américain de Paso del Norte, Ciudad Juarez, Mexique |
1995 | Guantanamera – de Tomás Gutiérrez Alea & Juan Carlos Tabío
avec Mirta Ibarra
+ scénario Grand Prix du Public au festival du cinéma et des cultures d’Amérique Latine de Biarritz, France Prix CEC du meilleur scénario original par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne Prix du Jury du meilleur film étranger au festival international du cinéma de Fort Lauderdale, USA Kikito d’Or du meilleur film latin au festival du cinéma de Gramado, Brésil Prix Kikito de la Critique au festival du cinéma de Gramado, Brésil Second Prix, Grand Coral, au festival du cinéma de La Havane, Cuba Prix du Cinéma d’Amérique Latine, mention d’honneur, au festival du cinéma de Sundance, USA Prix Ondas du meilleur film, donné par la TVE, Madrid, Espagne Prix du Jury au festival international du cinéma de Vina del Mar, Chili Catalina d’Or, Prix Spécial du Jury au festival de Carthagène, Colombie Prix de la Popularité au festival du cinéma latino de Chicago, USA |
AUTRES PRIX : | |
Prix d’Honneur au festival du cinéma de La Havane, Cuba ( 1995 ) |