Ari Boulogne

Appelé à la naissance Christian Aaron Päffgen, Ari Boulogne né le 11 août 1962 à Neuilly-sur-Seine est le fils de la mannequin, chanteuse et actrice allemande Nico. Sur le tournage de «Plein soleil» (1959), elle rencontre Alain Delon et dès lors ils entretiennent une relation sur plusieurs années. Officiellement avec Romy Schneider, Alain Delon dément formellement l’affirmation de Nico signifiant que Ari Päffgen serait son fils. Avant sa majorité, Nico effectue sans succès une demande de reconnaissance en paternité. Avec son enfant, Nico s’installe chez sa mère à Ibiza en Espagne. En 1967, la grand-mère maternelle de Ari atteinte de la maladie de Parkinson demande à Edith Boulogne, mère de Alain Delon, de venir chercher l’enfant aux Baléares. Agé de 5 ans, il est amené à Bourg-la-Reine mais placé l’année suivante en pension à Montfort-l’Amaury sous le prétexte de le protéger des photographes pendant l’affaire Markovic. Il reste dans cette institution catholique pendant neuf ans ne revoyant sa mère qu’une seule fois lors du tournage de «La cicatrice intérieure» (1971) de Philippe Garrel. En 1977, il est adopté par Paul Boulogne, devant changé de nom de famille et de nationalité. Rebel, il arrête sa scolarité et devient apprenti cuisinier. Pendant des vacances, il retourne chez sa grand-mère maternelle à Ibiza où il retrouve sa mère.

Dès lors, Ari Boulogne va suivre Nico, membre du groupe de rock «The Velvet Underground» au gré de ses tournées en Europe. Il partage son mode de vie entre concerts et tournages de films puisque sa mère partage la vie du réalisateur Philippe Garrel. Au sein de ce milieu artistique marginal, il est crédité dans «L’enfant secret» (1979) de Philippe Garrel, et «Cocaïne» (1983) de Paul Morrissey. Après une rencontre inopinée avec Alain Delon, il part vivre à New-York où il fait une tentative de suicide alors qu’il commence à se droguer. Il fait alors plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et plusieurs cures de désintoxication. Ses relations avec sa mère inspire le film «Nico, 1988» (2017) de Susanna Nicchiarelli qu’il désapprouve. En 2001, alors que sa procédure personnelle de reconnaissance en paternité échoue, il publie son autobiographie «L’amour n’oublie jamais» ce qui lui vaut d’être invité sur les plateaux des talk-shows de Thierry Ardisson ou Mireille Dumas. Il apparaît dans «La repentie» (2001) de Laetitia Masson et «Nathalie» (2003) de Anne Fontaine. En 2020, le Tribunal judiciaire d’Orléans se déclare incompétent pour juger la seconde demande. L’année suivante, sa demande est rejetée en appel à Orléans. Après le décès de Ari Boulogne, ses deux enfants Charles et Blanche engagent une action en recherche de paternité. En 2024, un arrêt de la Cour de Cassation estime que la France peut juger cette affaire qui est renvoyée devant la Cour d’appel de Poitiers, décision attendue en septembre 2025.

Dans la nuit du 19 au 20 mai 2023, sa compagne découvre le cadavre de Ari Boulogne en état de décomposition avancée. Placé sous curatelle, devenu hémiplégique à la suite de deux AVC, il ne se déplace qu’en fauteuil roulant. Sa compagne reconnaît en garde à vue que son conjoint aurait succombé à une overdose. Soupçonnée de ne pas avoir donné l’alerte auprès des secours par peur d’éventuelles poursuites, elle est mise en examen pour «non-assistance à la personne en danger, homicide involontaire, transport, détention, acquisition et cession de stupéfiants». Après deux mois d’expertise sur les circonstances de son décès, les obsèques de Ari Boulogne se déroulent le 18 juillet 2023.

© Olivier SINQSOUS