1962 La femme insecte (nippon konchuki / 日本昆虫记) de Shohei Imamura avec Masumi Harukawa & Tomio Aoki | 1982 La ballade de Narayama (Narayama bushiko / 楢山节考) de Shohei Imamura avec Sumiko Sakamoto | 1989 Pluie noire (kuroi ame / 黑雨) de Shohei Imamura avec Yoshiko Tanaka, Kazuo Kitamura & Etsuko Ichihara | 1996 L’anguille (unagi / 鳗鱼) de Shohei Imamura avec Kôji Yakusho, Misa Shimizu & Mitsuko Baishô | ||
Shohei Imamura naît le 15 septembre 1926, année de l’avènement du nouvel empereur du Japon, Hirohito. Fils de médecin, Shohei est élevé dans une famille aisée de la capitale nippone tandis que l’empire du Levant qui a déjà conquis la Corée, poursuit sa politique expansionniste en Mandchourie. Il a quinze ans quand l’aviation japonaise détruit Pearl Harbour. Il s’apprête à fêter son dix-neuvième anniversaire lorsque les bombes nucléaires nord-américaines tombent sur Hiroshima puis Nagasaki. Le jeune homme qui a perdu l’un de ses deux frères pendant le conflit, se débrouille alors comme il peut pour subsister dans un Japon dévasté. Il découvre le marché noir et le milieu interlope de la pègre. Cette période va l’influencer fortement.
En 1951, le Japon recouvre sa souveraineté et signe un traité d’alliance avec les Etats-Unis. C’est aussi l’année où Shohei Imamura est engagé dans l’un des grands studios cinématographiques japonais. Il est d’abord l’assistant de Yasujiro Ozu dont l’une des préoccupations est la disparition des valeurs familiales dans le Japon contemporain. Shohei travaille ainsi sur une dizaine de films entre 1951 et 1957. En 1958, devenu réalisateur à part entière, il créée sa première œuvre personnelle, une comédie amère qui raconte les désillusions d’un étudiant rêvant de devenir grand dramaturge, mais qui finit avec de vulgaires comédiens ambulants. Dans les œuvres qui suivent, il veut filmer le vrai Japon. Sans tomber dans le misérabilisme, il s’attache à montrer la pauvreté et cherche presque à étudier «scientifiquement» la condition humaine. «Le grand frère» (1959) traite des émigrés coréens travaillant dans les mines de charbon de l’archipel. «Cochons et cuirassés» (1961) aborde le monde de la mafia nippone et de ses célèbres «Yakuzas» qui se livrent aux trafics avec les troupes occupantes nord-américaines. «La femme insecte» (1963) montre que la survie n’est possible que par l’instinct, celui qui dirige une paysanne jouée par Sachiko Hidari, devenu prostituée puis gérante d’une «entreprise» de prostitution.
En 1965, Shohei Imamura fonde sa propre maison de production et met toujours en scènes ses préoccupations majeures: la misère et la condition de la femme japonaise. En 1970, il réalise un film de fiction qui ressemble à s’y méprendre à un reportage: «L’histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar». Il effectue aussi des documentaires pour la télévision où il donne la parole aux rescapés de la guerre, anciens soldats, prostituées, etc. En 1975, il fonde l’institut nippon du cinéma et de la télévision. En 1983, il tourne «La ballade de Narayama» avec Ken Ogata et Sumiko Sakamoto, qui raconte le dernier voyage d’une vieille mère «devenue inutile», que son fils emmène mourir dans la montagne (Palme d’or à Cannes). «Pluie noire» (1989) avec Kazuo Kitamura évoque les séquelles des explosions atomiques sur des villageois japonais. En 1996, le réalisateur reçoit une nouvelle palme d’or à Cannes avec «L’anguille» où un homme meurtrier par jalousie, découvre qu’il peut de nouveau aimer.
Shohei Imamura, l’un des meilleurs représentants de la «nouvelle vague» à la japonaise, meurt le 30 mai 2006, à Tokyo. Couvert de récompenses, il reste cependant avec ses vingt films, en près de cinquante ans de carrière, un réalisateur «intellectuel» guère populaire. Il n’a pas fait un cinéma facile. Mais les codes nippons une fois assimilés, son œuvre devient fascinante.
© Caroline HANOTTE
1951 | Début d’été ( bakushû / 麦秋 ) de Yasujiro Ozu
avec Setsuko Hara
Seulement assistant réalisateur |
1952 | Le goût du riz au thé vert ( ochazuke no aji / 茶泡饭之味 ) de Yasujiro Ozu
avec Michiyo Kogure
Seulement assistant réalisateur |
1953 | Voyage à Tokyo / Conte de Tokyo ( Tokyo monogatari / 东京物语 ) de Yasujiro Ozu
avec Chishu Ryu
Seulement assistant réalisateur |
1954 | Marée noire ( kuroi ushio / 黑潮 ) de Sô Yamamura
avec Eijirô Tono
Seulement assistant réalisateur Jusqu’à notre prochaine rencontre ( ashita kuru Hito / あした来る人 ) de Yûzô Kawashima avec Sô Yamamura Seulement assistant réalisateur |
1955 | La lune c’est levée ( tsuki wa noborinu / 月正当空 ) de Kinuyo Tanaka
avec Toshiko Yamane
Seulement assistant réalisateur Le poids de l’amour ( ai no onimotsu / 爱的行李 ) de Yuzo Kawashima avec Tatsuya Mihashi Seulement assistant réalisateur |
1956 | Le paradis de Suzaki ( Suzaki paradise: Akashingo ) de Yuzo Kawashima
avec Michiyo Aratama
Seulement assistant réalisateur Mon quartier ( waga machi ) de Yuzo Kawashima avec Ryutaro Tatsumi Seulement assistant réalisateur |
1957 | Chronique du soleil à la fin de l’ère Edo ( bakumatsu taiyoden / 幕末太阳传 ) de Yuzo
Kawashima avec Frankie Sakai
Seulement scénario & assistant réalisateur |
1958 | Désir volé ( nusumareta yokujo / 被偷盗的情欲 ) de Shohei Imamura
avec Osamu Takizawa
Prix Ruban Bleu du meilleur nouveau réalisateur au prix des rubans bleus de Tokyo, Japon Désir inassouvi ( hateshinaki yokubo / 无止境的欲望 ) de Shohei Imamura avec Tomiko Hattori Prix Ruban Bleu du meilleur nouveau réalisateur au prix des rubans bleus de Tokyo, Japon Devant la gare de Ginza Ouest ( nishi Ginza ekimae / 西银座驿前 ) de Shohei Imamura avec Masahiko Shimazu + scénario |
1959 | Les enfants du charbonnage / Le grand frère ( nianchan / 哥哥 ) de Shohei Imamura
avec Hiroyuki Nagato
+ scénario |
1960 | Cochons et cuirassés ( buta to gunkan / 猪与军舰 ) de Shohei Imamura
avec Jitsuko Yoshimura
+ scénario Prix Ruban Bleu du meilleur film au prix des rubans bleus de Tokyo, Japon |
1961 | Cupora ( kyupora no aru machi / 化铁炉林立的街 ) de Kiriro Urayama
avec Sayuri Yoshinaga
Seulement scénario |
1962 | La femme insecte ( nippon konchuki / 日本昆虫记 ) de Shohei Imamura
avec Masumi Harukawa
+ scénario Prix Ruban Bleu du meilleur film au prix des rubans bleus de Tokyo, Japon Prix Ruban Bleu du meilleur réalisateur des rubans bleus de Tokyo, Japon Prix Ruban Bleu du meilleur scénario au prix des rubans bleus de Tokyo, Japon Prix Kinema Junpo du meilleur film aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Kinema Junpo du meilleur réalisateur aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Kinema Junpo du meilleur scénario aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Mainichi du meilleur réalisateur au concours Mainichi du cinéma de Tokyo, Japon |
1963 | Samurai no ko – de Mitsuo Wakasugi
avec Mitsuo Hamada
Seulement scénario Prix Kinema Junpo du meilleur scénario aux Prix Kinema Junpo, Japon |
1964 | Désir meurtrier ( akai satsui / 赤色杀意 ) de Shohei Imamura
avec Kô Nishimura
+ scénario |
1965 | Le pornographe / Introduction à l’anthropologie : Le pornographe ( Jinruigaku nyumon:
Erogotshi yori / 人类学入门 ) de Shohei Imamura avec Shoichi Ozawa
+ scénario |
1967 | L’évaporation de l’homme ( ningen johatsu / 人间蒸发 ) de Shohei Imamura
avec Shigeru Tsuyuguchi
+ scénario, interprétation & production Prix Mainichi du meilleur réalisateur au concours Mainichi du cinéma de Tokyo, Japon À l’est de la Mer de Chine ( higashi shinakai ) de Tadahiko Isomi avec Masakazu Tamura Seulement sujet & scénario |
1968 | Profond désir des dieux ( kamigami no fukaki yokubo / 神々の深き欲望 ) de Shôhei Imamura
avec Rentarô Mikuni
+ scénario Prix Kinema Junpo du meilleur film aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Kinema Junpo du meilleur réalisateur aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Mainichi du meilleur film au concours Mainichi du cinéma de Tokyo, Japon Prix Mainichi du meilleur scénario au concours Mainichi du cinéma de Tokyo, Japon Neon taiheiki – de Tadahiko Isomi avec Kayako Sono Seulement scénario |
1970 | Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar ( Nippon Sengoshi : Madamu onboro no
Seikatsu ) de Shohei Imamura
avec Fukumi Kuroda
+ scénario |
1976 | Le jeune tueur ( seishun no satsujin sha / 青春之杀人者 ) de Kazuhiko Hasegawa
avec Yutaka Mizutani
Seulement production |
1978 | La vengeance est à moi ( fukushû suruwa wareniari / 复仇在我 ) de Shohei Imamura
avec Ken Ogata
Prix de l’Académie du Cinéma Japonais du meilleur réalisateur par l’Académie du Cinéma Japonais, Japon Prix Ruban Bleu du meilleur film au prix des rubans bleus de Tokyo, Japon Prix Ruban Bleu du meilleur réalisateur des rubans bleus de Tokyo, Japon Prix Kinema Junpo du meilleur film aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Kinema Junpo du meilleur réalisateur aux Prix Kinema Junpo, Japon |
1980 | Eijanaika, pourquoi pas ? ( Eijanaika / 乱世浮生 ) de Shohei Imamura
avec Kaori Momoi
+ scénario & production |
1982 | La ballade de Narayama ( Narayama bushiko / 楢山节考 ) de Shohei Imamura
avec Sumiko Sakamoto
+ scénario Palme d’Or au festival du cinéma de Cannes, France |
1983 | DO La vie et l’œuvre de Yasujiro Ozu ( ikite wa mita keredo : Ozu Yasujirô den / 我出生了,但
小津安二郎传 ) de Kazuo Inoue
avec Chishu Ryu
Seulement apparition |
1986 | Zegen, le seigneur des bordels ( Zegen / 人贩子 ) de Shohei Imamura
avec Sanshô Shinsui
+ scénario |
1987 | DO Yuki Yukite shingun ( 前进,神军!) de Kazuo Hara
avec Kenzo Okuzaki
Seulement production |
1989 | Pluie noire ( kuroi ame / 黑雨 ) de Shohei Imamura
avec Yoshiko Tanaka
+ scénario & producteur exécutif Grand Prix de la Commission Supérieure Technique au festival du cinéma de Cannes, France Prix de l’Académie du Cinéma Japonais du meilleur réalisateur par l’Académie du Cinéma Japonais, Japon Prix de l’Académie du Cinéma Japonais du meilleur scénario par l’Académie du Cinéma Japonais, Japon Prix Œcuménique du Jury, mention Spéciale, au festival du cinéma de Cannes, France Eperon d’Or au festival du cinéma international des Flandres, Belgique Prix Kinema Junpo du meilleur film aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Kinema Junpo du meilleur réalisateur aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Mainichi du meilleur film au concours Mainichi du cinéma de Tokyo, Japon Saint Jordi du meilleur film étranger aux prix Sant Jordi de Barcelone, Espagne |
1996 | L’anguille ( unagi / 鳗鱼 ) de Shohei Imamura
avec Mitsuko Baisho
+ scénario Palme d’Or au festival du cinéma de Cannes, France Prix de l’Académie du Cinéma Japonais du meilleur réalisateur par l’Académie du Cinéma Japonais, Japon Prix Kinema Junpo du meilleur film aux Prix Kinema Junpo, Japon Prix Mainichi du meilleur réalisateur au concours Mainichi du cinéma de Tokyo, Japon |
1998 | Docteur Akagi ( kanzo sensei / 肝脏大夫 ) de Shohei Imamura
avec Jacques Gamblin
+ scénario |
2000 | De l’eau tiède sous un pont rouge ( akai hashi no shita no nurui mizu / 赤桥下的暖流 ) de
Shohei Imamura avec Kôji Yakusho
+ scénario |
2001 | 2009: Lost memories ( 2009失去的记忆 ) de Si-myung Lee
avec Kil-Kang Ahn
Seulement interprétation |
2002 | 11’09’’01 : September 11 – de Youssef Chahine, Amos Gitai, Alejandro González Iñárritu,
Shohei Imamura, Claude Lelouch, Ken Loach, Samira Makhmalbaf, Mira Nair, Idrissa
Ouedraogo, Sean Penn & Danis Tanovic
Segment « Japon » Prix de l’UNESCO au festival du cinéma de Venise, Italie |
AUTRES PRIX : | |
Prix Joseph Plateau pour sa carrière au festival du cinéma international des Flandres, Belgique ( 1998 ) |