1925 L’abbé Constantin – de Julien Duvivier avec Pierre Stéphen, Jean Coquelin & Georges Lannes | 1925 Fanfan-la-Tulipe – de René Leprince avec Aimé Simon-Girard, Pierre de Guingand & Simone Vaudry | 1927 L’île d’amour – de Jean Durand & Berthe Dagmar avec Pierre Batcheff, Thérèse Kolb & Jean Garat | 1927 La madone des sleepings – de Marco de Gastyne & Maurice Gleize avec Olaf Fjord & Henri Valbel | ||
Celle qui se fera appeler plus tard Claude France naît Jane Joséphine Anna Françoise Wittig, le 9 mars 1893 à Emden, ville portuaire de Frise Orientale. Son père, François Wittig est dentiste, sa mère femme au foyer. Après des études en Suisse, elle s’installe à Paris où ses parents se sont établis. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, son père est expulsé vers l’Allemagne; avec sa mère, la jeune femme se réfugie en Suisse et devient comtesse de Chilly suite à un mariage avec un noble français, dont elle se séparera plus tard. Elle est remarquée par le producteur Louis Gaumont dans un petit film d’amateur projeté lors d’un gala de bienfaisance. Elle est alors engagée pour tenir, sous le nom de Diane Ferval, un rôle dans «Le carnaval des vérités» (1919) de Marcel L’Herbier.
Elle adopte ensuite le pseudonyme très bleu-blanc-rouge de Claude France. Durant les années 20, souvent cantonnée dans des rôles de femmes du monde ou d’aristocrates, elle est une vedette appréciée du cinéma français grâce à, entre autres, «La chambre du souvenir» (1920), film aujourd’hui disparu signé Pierre Marodon; cinéaste qu’elle retrouve pour «Le diamant vert» (1922), un sérial en douze épisodes plein d’aventures et de rebondissements autour d’un fabuleux trésor; «Le père Goriot» (1921), adaptation du roman de Balzac par Jacques de Baroncelli, où elle incarne une des deux sœurs qui se jalousent et qui vont dépouiller leur vieux père de sa maigre fortune; «L’autre aile» (1923) film d’aviation de Henri Andréani; «Le prince charmant» (1925), film d’aventures exotiques de Viktor Tourjansky; «Fanfan la Tulipe» (1925) de René Leprince, où elle joue la marquise de Pompadour face à Aimé Simon-Girard dans le rôle du héros bondissant; «Lady Harrington» (1926) où elle tient le rôle-titre dans ce sérial en six volets réalisé par Hewitt Claypoole Grantham-Hayes et Fred LeRoy Granville, «La madone des sleepings» (1927) de Marco de Gastyne et Maurice Gleize, où elle se pare du costume de Lady Diana Wynham, riche Ecossaise très attirante qui sait jouer de son pouvoir de séduction lors de ses voyages en train; «L’île d’amour» (1927), drame romantique de Jean Durand et Berthe Dagmar, avec Pierre Batcheff. Elle est en outre l’interprète de la co-production germano-tchèque réalisée par Hans Otto «Moderne Ehen» / «Hrichy v mazelstvi» (1924), où elle interprète l’épouse de Ernst Stahl-Nachbaur alias le baron von Norden, et tourne «Pension Groonen» (1925) en Autriche, sous la direction de Robert Wiene.
Claude France se suicide au gaz en janvier 1928 dans son hôtel particulier parisien de la rue de la Faisanderie. Des écrits de l’actrice retrouvés sur place évoquant son «dégoût des trahisons sentimentales», on attribue alors les raisons de cet acte à des peines de cœur. Cette version correspond en tout cas bien aux déclarations de ses amis et collègues, qui dépeignent une jeune femme neurasthénique, désabusée, très sensible et malheureuse dans sa vie privée.
Curieusement, des rumeurs d’espionnage, peut-être inspirées par les origines allemandes de la comédienne, ne tardent pas à apparaître dans la presse. On pourra même lire que des informations soi-disant recueillies et livrées aux services secrets français par Claude France une dizaine d’années plus tôt auraient été déterminantes dans l’arrestation de Mata Hari en 1917. Il semble que, jusqu’à présent, aucune preuve n’ait été apportée à ce sujet.
© Marlène PILAETE & Philippe PELLETIER
1919 | Le carnaval des vérités – de Marcel L’Herbier avec Paul Capellani |
1920 | La chambre du souvenir – de Pierre Marodon avec Jean-Marie de l’Isle |
1921 | Le père Goriot – de Jacques de Baroncelli avec Gabriel Signoret |
1922 | Le diamant vert – de Pierre Marodon
avec Manuel Caméré
Sérial en 12 épisodes 1 : Les aigles noirs 2 : La première bataille 3 : Manuela la catalane 4 : Louisette Brochu 5 : Un pas, un geste, je te tue 6 : La mort de Maubreuil 7 : Par la ruse ou par la force 8 : Criquet, héroïque enfant 9 : La chasse à l’homme 10 : Le secret du marabout 11 : Criquet devient millionnaire 12 : Au couteau |
1923 | Souvent femme varie – de Jean Legrand
avec Jean Murat
Pax domine – de René Leprince avec Gaston Norès Violettes impériales – de Henry Roussel avec André Roanne |
1924 | L’autre aile – de Henri Andreani
avec Charles Vanel
Mariage moderne ( moderne ehen ) de Hans Otto Löwenstein avec William Dieterle Mariage moderne ( hríchy v manzelství ) de Hans Otto Löwenstein avec Theodor Pistek Version tchèque de « Modern ehen » |
1925 | L’abbé Constantin – de Julien Duvivier
avec Pierre Stéphen
Le prince charmant – de Victor Tourjansky avec Jaque Catelain Le bossu / Le petit parisien – de Jean Kemm avec Gaston Jacquet Pension Groonen – de Robert Wiene avec Harry Nestor Fanfan-la-Tulipe – de René Leprince avec Aimé Simon-Girard Sérial en 8 épisodes 1 : Pour l’amour d’une belle 2 : La lettre cachée 3 : Une maladie diplomatique 4 : Titre inconnu 5 : Fanfan la Rose 6 : L’enlèvement de Perette 7 : Le départ du maréchal 8 : Fontenoy |
1926 | Le berceau de dieu / Les ombres du passé – de Fred Leroy-Granville
avec Léon Mathot
Le dédale – de Gaston Roudès & Marcel Dumont avec Georges Melchior Simone – de Donatien avec Jean Dehelly André Cornelis – de Jean Kemm avec Georges Lannes Lady Harrington – de Hewitt Claypoole Grantham-Hayes & Fred LeRoy Granville avec Warwick Ward Sérial en 6 épisodes 1 : L’auto grise 2 : Le piège 3 : L’engrenage 4 : Le vol des documents 5 : Révélation 6 : Le triomphe de Fox |
1927 | L’île d’amour / Bicchi – de Jean Durand & Berthe Dagmar
avec Pierre Batcheff
La madone des sleepings – de Marco de Gastyne & Maurice Gleize avec Olaf Fjord Miss Edith, duchesse – de Donatien avec Rolla Norman |