1926 Napoléon – de Abel Gance avec Albert Dieudonné, Gina Manès, Nicolas Koline & Edmond Van Daële | 1928 Les deux timides – de René Clair avec Véra Flory, Maurice de Féraudy, Véra Flory & Françoise Rosay | 1930 Les amours de minuit – de Augusto Genina & Marc Allégret avec Danièle Parola & Josseline Gaël | 1931 Baroud – de André Jaeger-Schmidt avec Colette Darfeuil, Rosita Garcia, Jean Galland & Andrews Engelmann | ||
Benjamin Batcheff dit Pierre Batcheff naît le 23 juin 1907 à Kharbine (aussi appelée Harbin, aujourd’hui Pin-Kiang), ville chinoise devenue un centre urbain moderne sous l’impulsion de la Russie concessionnaire de la construction et de l’exploitation de la ligne ferroviaire prolongeant, en Mandchourie, le Transsibérien. Après la Révolution d’Octobre Kharbine, qui comprend une importante communauté juive, devient le refuge des Russes blancs. Au début des Années-Folles, Benjamin Batcheff se retrouve à Paris. L’industrie cinématographie lui offre, comme à nombreux de ses compatriotes en exil, une opportunité d’emploi et il apparaît dès 1923 dans le feuilleton «Le roi de Paris» de Charles Maudru. L’année suivante, il interprète Scipion Papiano, un médium à demi épileptique, dans l’adaptation par Marcel L’herbier du roman de Luigi Pirandello, «Feu Mathias Pascal», avec Ivan Mosjoukine, Michel Simon et Pauline Carton. Puis il est dirigé par Jean Epstein dans «Le double amour» (1925). À la même période, Pierre Batcheff épouse Danièle Piazza, plus tard Danièle Tual, fille de l’éditeur Henri Piazza, future technicienne de cinéma puis réalisatrice et productrice. Le couple fréquente les surréalistes et le Paris branché.
Pierre Batcheff tourne ainsi une vingtaine de films jusqu’à l’arrivée du parlant. Citons en 1927: «Le joueur d’échec» de Raymond Bernard, avec Pierre Blanchar; «Napoléon» de Abel Gance, où il interprète le général révolutionnaire Hoche mort à vingt-neuf ans, tandis que Albert Dieudonné est Bonaparte, et Antonin Artaud, Marat. Toujours la même année, dans «La sirène des tropiques» que réalisent Henri Etiévant et Mario Nalpas, assistés d’un jeune Espagnol inexpérimenté, Luis Buñuel, Pierre Batcheff protège une jeune indigène, Papitou, alias Josephine Baker. Puis il est un avocat, à la timidité maladive, que Françoise Rosay essaie de stimuler, dans le film de René Clair, «Les deux timides» (1928) d’après la pièce de Eugène Labiche. Mais c’est curieusement un court métrage, au scénario décousu et conçu par deux amis en mal d’images insolites voire un brin perverses, qui va faire passer Pierre Batcheff à la postérité, sans doute mieux encore. Le titre: «Un chien andalou» (1929) avec Simone Mareuil. Les auteurs : Luis Buñuel et Salvador Dalí!
Au début des années trente, Pierre Batcheff poursuit une belle carrière dans les studios berlinois. Il donne notamment la réplique à Josseline Gaël et Danièle Parola dans «Les amours de minuit» (1930) de Marc Allégret et Augusto Genina, et la version allemande «Mitternachtsliebe», (1931) de Carl Froelich. Pour la Paramount France Batcheff participe à une reprise parlante du «Roi de Paris» (1930). Et il se fait prince russe pour «Le rebelle» (1930) du Chilien Adelqui Migliar (souvent orthographié Aldelqui Millar), avec Suzy Vernon. L’année suivante il joue le beau héros d’origine marocaine dans «Baroud» (1931), au thème colonial très à la mode à l’époque.
En 1932, l’acteur écrit le scénario de «Amour, amour» de Robert Bibal et les spectateurs peuvent le voir dans «Une nuit à Monte Carlo» de Robert Land, avec Marcelle Chantal. Mais Pierre Batcheff décède à Paris le 12 avril 1932, après avoir absorbé une dose létale de somnifère tandis que l’armée japonaise s’est emparée quelques jours plus tôt de sa ville natale. Il n’avait que trente ans.
© Caroline HANOTTE
1923 | Le roi de Paris – de Charles Maudru & Maurice de Marsan
avec Jacqueline Arly
Film en 4 parties 1 : Hommes de proie 2 : La chasse aux millions 3 : Jusqu’au crime 4 : L’hallali Claudine et le poussin / Le temps d’aimer – de Marcel Manchez avec Dolly Davis |
1924 | La princesse Lulu – de Donatien & René Leprince
avec Lucienne Legrand
Feu Mathias Pascal – de Marcel L’Herbier avec Ivan Mosjoukine |
1925 | Autour d’un berceau / La raison de Vivre / Cheveux blancs, boucles blondes – de Georges
Monca & Maurice Kéroul
avec Alice Tissot
Destinée – de Henry Roussel avec Christiane Favier Le double amour – de Jean Epstein avec Jean Angelo |
1926 | Le secret d’une mère – de Georges Pallu
avec Olga Noël
Napoléon / Napoléon Bonaparte / Napoléon vu par Abel Gance – de Abel Gance avec Albert Dieudonné Le joueur d’échecs – de Raymond Bernard avec Pierre Blanchar Film en 2 parties 1 : Le chant de l’indépendance 2 : La grande deception |
1927 | Education de prince – de Henri Diamant-Berger
avec Edna Purviance
La sirène des tropiques – de Henri Etievant & Mario Nalpas avec Josephine Baker Le bonheur du jour – de Gaston Ravel avec Henry Krauss En rade – de Alberto Cavalcanti avec Catherine Hesseling L’île d’amour / Bicchi – de Jean Durand & Berthe Dagmar avec Mistinguett |
1928 | Les deux timides – de René Clair
avec Véra Flory
Le perroquet vert – de Jean Milva avec Edith Jehanne Vivre – de Robert Boudrioz avec Nadia Veldy Monte-Cristo – de Henri Fescourt avec Jean Angelo Film en 2 parties 1 : 1ère époque 2 : 2ème époque |
1929 | Illusions – de Lucien Mayrargue
avec Esther Kiss
CM Un chien Andalou – de Luis Buñuel avec Salvador Dali |
1930 | Les amours de minuit / Les amants de minuit – de Augusto Genina & Marc Allégret
avec Josseline Gaël
Le roi de Paris – de Leo Mittler avec Marie Glory Le rebelle – de Adelqui Migliar avec Suzy Vernon L’ensorcellement de Séville – de Benito Perojo avec Georges Charlia Inachevé, rôle repris par Georges Péclet |
1931 | Mitternachtsliebe / Geliebte um Mitternacht – de Carl Froelich
avec Danièle Parola
Version allemande de « Les amours de minuit » Baroud – de André Jaeger-Schmidt avec Colette Darfeuil Baroud ( love in Morocco ) de Rex Ingram & Alice Terry avec Rosita Garcia Version anglaise de « Baroud » |
1932 | Amour, amour / Pour ses beaux yeux – de Robert Bibal
avec Colette Broïdo
Seulement scénario CM Une nuit à Monte Carlo – de Robert Land avec Marcelle Chantal |