1965 The Lollipop cover – de Everett Chambers avec Carol Anne Seflinger, George Sawaya & John Marley | 1971 Population zéro (Z.P.G.) de Michael Campus avec Geraldine Chaplin, Oliver Reed & Diane Cilento | 1973 Papillon – de Franklin J. Schaffner avec Steve McQueen, Dustin Hoffman, Victor Jory & Anthony Zerbe | 1990 Borrower (the borrower) de John McNaughton avec Rae Dawn Chong, Tom Towles & Antonio Fargas | ||
Resté dans l’ombre de son ami Steve McQueen, l’acteur et scénariste Donald Walter Guadagno, alias Don Gordon, est né le 13 novembre 1926 à Los Angeles aux Etats-Unis. De son ascendance italienne, il hérite une beauté ténébreuse – cheveux de jais, œil sombre, mâchoire carrée – qui lui entrouvre les portes du cinéma à l’âge de 23 ans. Dans «Un homme de fer» (1949), film de guerre de Henri King, il joue aux côtés de Gregory Peck dans un rôle très secondaire. Sa carrière est lancée et, même s’il est rarement en haut de l’affiche, il est régulièrement sollicité dans des registres et pour des personnages aptes à tirer parti de son physique ombrageux. Délinquant dans «La fin d’un voyou» (1959) de Joseph Stanley, ancien boxeur, accompagné par une fillette abandonnée et poursuivant un drogué qui l’a escroqué dans «The Lollipop cover» (1965) de Everett Chambers, film dont il signe le scénario, il se retrouve de l’autre côté de la loi dans «Bullitt» (1968), film policier de Peter Yates. Il est le sergent Delgetti auprès du lieutenant de police Franck Bullitt, interprété par Steve McQueen, dans l’univers vénal de la politique alliée à la mafia.
La rencontre avec ce géant du cinéma américain scelle une amitié durable entre les deux hommes et épingle des films culte à la filmographie de Don Gordon. Sans son acolyte, l’acteur enchaîne quelques productions inégales, hormis «Population zéro» (1971) de Michael Camp, auprès de Geraldine Chaplin et Oliver Reed. Ce film d’anticipation évoque un monde qui interdit aux couples de faire des enfants pour lutter contre la surpopulation. C’est avec le célèbre film de Franklin J. Schaffner, «Papillon» (1973), que Don Gordon retrouve Steve McQueen, aux côtés de Dustin Hoffman, dans l’enfer du bagne et des travaux forcés. Le tournage suivant qui les réunit n’est pas moins périlleux, avec cette fois l’enfer des flammes. Dans le film catastrophe, au succès mondial, de John Guillermin, «La tour infernale» (1974), il est capitaine des pompiers aux côtés de Steve McQueen, luttant contre un incendie ravageur et meurtrier.
Là s’arrête la collaboration des deux acteurs. Privé de son ami, décédé le 7 novembre 1980, Don Gordon poursuit une carrière émaillée de films d’action, comme «L’arme fatale» (1986) de Richard Donner, avec Mel Gibson, ou «Code name vengeance» (1987) de David Winters, dans lequel il campe un agent de renseignement américain corrompu. Mais fertile aussi en films d’horreur. Il tourne «La malédiction finale» (1981) de Graham Baker, incarnant l’assistant de l’Antéchrist Damien Thorn, joué par Sam Neill, puis «L’exorciste: la suite» (1989) de William Peter Blatty, et achève son parcours au cinéma avec «Borrower» (1990) de John McNaughton, dans un rôle de détective en proie à des extraterrestres qui, leurs têtes explosant sur terre, volent celles des terriens.
Le créneau de la science-fiction est une aubaine pour Don Gordon qui l’exploite à foison à la télévision dans des séries aussi iconiques que «La quatrième dimension» (1959), «Au-delà du réel» (1963) ou encore «Les envahisseurs» (1967). Peu séducteur dans ses films, l’acteur l’a davantage été dans la vie et s’est marié quatre fois. Privé de rôle phare, sans grand charisme et le plus souvent cantonné dans des personnages tourmentés, oscillant entre le bien et le mal des deux côtés de la loi, Don Gordon ne laisse pas une forte empreinte dans le cinéma américain. Manque de chance, d’ambition, de talent? Fasciné par les mondes obscurs, il les rejoint le 24 avril 2017, âgé de 90 ans.
© Isabelle MICHEL
1949 | Un homme de fer ( twelve o’clock high ) de Henry King avec Gregory Peck |
1950 | Dix du Texas ( it’s a big country ) de John Sturges, Charles Vidor, Richard Thorpe, William A. Wellman, Don Weis, Don Hartman & Clarence Brown avec Gary Cooper |
1951 | Okinawa ( halls of Montezuma ) de Lewis Milestone
avec Richard Widmark
Let’s go navy ! – de William Beaudine avec Leo Gorcey Les amants de l’enfer / Retour à la gloire ( force of arms / girl for Joe ) de Michael Curtiz avec William Holden |
1952 | Filles dans la nuit ( girls in the night / life after dark ) de Jack Arnold avec Joyce Holden |
1953 | Cinq jours de terreur / Quand la poudre parle ( law and order ) de Nathan Juran
avec Dorothy Malone
Le monstre des temps perdus ( the beast from 20 000 fathoms ) de Eugène Lourié avec Paula Raymond |
1955 | Benny Goodman ( the Benny Goodman story ) de Valentine Davies avec Donna Reed |
1956 | Le fort de la révolte ( revolte at Fort Laramy ) de Lesley Selander avec John Dehner |
1959 | La fin d’un voyou ( cry tough ) de Joseph Santley avec Linda Cristal |
1961 | DO True gang murders – de Sherman Rosenfield
Seulement voix & narration |
1965 | The Lollipop cover – de Everett Chambers
avec Carol Anne Seflinger
+ scénario |
1968 | Bullitt – de Peter Yates
avec Steve McQueen
The gamblers / Giocatori d’azzardo – de Ron Winston avec Faith Domergue |
1969 | WUSA – Stuart Rosenberg avec Anthony Perkins |
1970 | Les canons de Cordoba ( cannon for Cordoba / dragon master ) de Paul Wendkos
avec George Peppard
The last movie / Chinchero – de Dennis Hopper avec Samuel Fuller |
1971 | Population zéro ( Z.P.G. / zero population growth / edict / the first of january ) de Michael
Campus avec Geraldine Chaplin
Les poulets ( fuzz ) de Richard A. Colla avec Raquel Welch Massacre ( Slaughter ) de Jack Starrett avec Stella Stevens |
1972 | Le mac ( the Mack / the Mack and his pack ) de Michael Campus avec Richard Pryor |
1973 | Papillon – de Franklin J. Schaffner avec Dustin Hoffman |
1974 | The education of Sonny Carson – de Michael Campus avec Rony Clanton |
1974 | La tour infernale ( the towering inferno ) de John Guillermin avec Steve McQueen |
1979 | Garçonne / Plus rien à perdre ( out of the blue / no looking back ) de Dennis Hopper avec Raymond Burr |
1981 | La malédiction finale ( the final conflict / omen III : The final conflict ) de Graham Baker
avec Sam Neill
Les entrailles de l’enfer ( the beast within ) de Philippe Mora avec Ronny Cox |
1986 | L’arme fatale ( lethal weapon ) de Richard Donner avec Mel Gibson |
1987 | Code name vengeance – de David Winters avec Cameron Mitchell |
1988 | L’amour est une grande aventure ( skin deep ) de Blake Edwards avec Vincent Gardenia |
1989 | L’exorciste : La suite ( the exorcist III / the exorcist III: The legion / Willian Peter Blatty’s the
exorcist III ) de William Peter Blatty
avec George C. Scott
DO Steve McQueen: Man on the edge – de Gene Feldman avec Chad McQueen Seulement apparition |
1990 | Borrower ( the borrower ) de John McNaughton avec Rae Dawn Chong |