1958 Hiroshima mon amour – de Alain Resnais avec Eiji Okada, Stella Dallas, Pierre Barbaud & Bernard Fresson | 1962 Thérèse Desqueyroux – de Georges Franju avec Philippe Noiret, Edith Scob, Sami Frey, Harry Vardier & Lucien Nat | 1964 Thomas l’imposteur – de Georges Franju avec Jean Servais, Fabrice Rouleau & Jean-Roger Caussimon | 2011 Amour – de Michael Haneke avec Jean-Louis Trintignant, Isabelle Huppert & Alexandre Tharaud | ||
Issue d’une modeste famille d’ouvriers, Emmanuelle Riva est née Paulette Riva le 24 février 1927 à Cheniménil dans les Vosges. Elle grandit au Thillot, puis à Remiremont où, après sa scolarité, elle devient couturière, mais ce métier ne l’intéresse guère. Son père qui la sait passionnée de littérature et de théâtre, présente Paulette à un de ses amis qui dirige la petite troupe de théâtre amateur de Remiremont. Au sein de ce groupe, elle sait désormais que c’est la scène qui sera sa vie. En 1953, elle intègre la classe de Jean Meyer à l’école parisienne de la Rue Blanche.
L’année suivante, Emmanuelle Riva débute au théâtre Gramont dans «Le héros et le soldat» de George Bernard Shaw, mis en scène par René Dupuy. Jusqu’en 2014, la belle voix douce et délicate de la comédienne est mise à contribution dans une quarantaine de pièces, à Paris et en Province, où elle sert les plus grands auteurs, parmi lesquels : Henri Bernstein pour «Espoir» (1955), Maxime Gorki «Les enfants du soleil» (1963), Vercors «Zoo» (1964), Harold Pinter «Le retour» (1966), Shakespeare «Macbeth» (1972), Ivan Tourgueniev «Un mois à la campagne» (1976), Marivaux «Les fausses confidences» (1979), Henry de Montherlant «L’exil» (1982), Luigi Pirandello «La vie que je t’ai donnée» (1983), Molière «Georges Dandin» (1987/88) ou Euripide «Médée» (2000/01).
Emmanuelle Riva fait son entrée au cinéma, en 1958. Après une apparition dans « Les grandes familles » de Denys de La Patellière, elle tourne dans «Hiroshima mon amour», réalisé par Alain Resnais, qui cherche alors une inconnue pour interpréter la jeune actrice qui part tourner un film à Hiroshima et qui tombe amoureuse d’un japonais incarné par Eiji Okada. Le film remporte un immense succès critique et public. Devenue une des figures marquantes de la Nouvelle Vague, elle enchaîne les rôles de femmes énigmatiques, comme la veuve de guerre dans «Léon Morin, prêtre» (1961) de Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo, l’empoisonneuse «Thérèse Desqueyroux» (1962) de Georges Franju avec Philippe Noiret, d’après le roman de François Mauriac, ou l’aristocrate qui héberge les prisonniers de guerre dans «Thomas, l’imposteur» de Georges Franju avec Jean Servais.
Par la suite, Emmanuelle Riva poursuit sa carrière à l’écran sans concession, refusant bon nombre de rôles, choisissant avec exigence les personnages qu’elle doit interpréter. On la voit en épouse de Jacques Brel dans «Les risques du métier» (1967) de André Cayatte, dans le film japonais «Cinq mille kilomètres vers la gloire» (1969), auprès de Toshiro Mifune, et tourne notamment pour Claude Bernard-Aubert, Fernando Arrabal, Jean-Pierre Mocky, Marco Bellocchio ou Philippe Garrel. Elle apparait aussi dans une bonne vingtaine de téléfilms et dans quelques séries télévisées. La comédienne est de nouveau mise en lumière par Michael Hanecke dans «Amour» (2011), où elle incarne une vieille dame qui perd peu à peu la tête, face à Jean-Louis Trintignant. Son interprétation lui vaut le César de la meilleure actrice, plusieurs prix internationaux et une nomination aux Oscars en février 2013. Pour son dernier film en 2016, comme un pied-de-nez à sa longue et prestigieuse carrière, Emmanuelle Riva donne la réplique à Pierre Richard dans la comédie «Paris pieds nus», sous la direction de Dominique Abel et Fiona Gordon. Elle s’éteint discrètement le 27 janvier 2017, à l’âge de 89 ans, emportée par un cancer.
© Pascal DONALD
1958 | Les grandes familles – de Denys de La Patellière
avec Jean Gabin
Hiroshima mon amour – de Alain Resnais avec Eiji Okada Etoile de Cristal de la meilleure actrice aux prix de l’Académie du cinéma Français, France Adua et ses compagnes ( Adua e le compagne ) de Antonio Pietrangeli avec Marcello Mastroianni |
1959 | Kapò – de Gillo Pontecorvo
avec Laurent Terzieff
Le huitième jour – de Marcel Hanoun avec Félix Marten Recours en grâce – de Laslo Benedek avec Raf Vallone |
1961 | Léon Morin, prêtre – de Jean-Pierre Melville
avec Jean-Paul Belmondo
Climats – de Stellio Lorenzi avec Jean-Pierre Marielle DO 21 Rue Blanche à Paris – de Quinto Albicocco & Claude-Yvon Leduc avec Berthe Bovy Seulement apparition |
1962 | Thérèse Desqueyroux / Thérèse – de Georges Franju
avec Philippe Noiret
Coupe Volpi de la meilleure actrice au festival du cinéma de Venise, Italie Déesse d’Argent de la meilleure actrice étrangère par les journalistes du cinéma mexicain, Mexique Les heures de l’amour ( le ore dell’amore ) de Luciano Salce avec Ugo Tognazzi |
1963 | Le gros coup – de Jean Valère avec Hardy Kruger |
1964 | Le coup de grâce – de Jean Cayrol & Claude Durand
avec Michel Piccoli
Thomas l’imposteur – de Georges Franju avec Jean Servais L’or et le plomb – de Alain Cuniot avec Raymond Gerbal Un doigt sur la gâchette / Meurtre à l’italienne ( io uccido, tu uccidi ) de Gianni Puccini avec Jean-Louis Trintignant Segment « La donna che viveva sola » |
1966 | Les fruits amers / Soledad – de Jacqueline Audry
avec Roger Coggio
CM Voilà l’ordre – de Jacques Baratier avec Roger Blin |
1967 | Les risques du métier – de André Cayatte
avec Jacques Brel
DO Le désordre à vingt ans – de Jacques Baratier avec Orson Welles Seulement apparition |
1969 | Cinq mille kilomètres vers la gloire ( eiko eno 5000 kiro / 栄光への5,000キロ ) de Koreyoshi
Kurahara avec Toshiro Mifune
La modification – de Michel Worms avec Maurice Ronet |
1970 | L’homme de désir – de Dominique Delouche
avec François Timmerman
Les portes de feu – de Claude Bernard-Aubert avec Georges Aminel |
1973 | J’irai comme un cheval fou – de Fernando Arrabal avec George Shannon |
1974 | Ariane / Espace Zéro – de Pierre-Jean de San Bartolomé
avec Eugène Ionesco
Au long de la rivière Fango – de Sotha avec Patrick Dewaere |
1975 | La mort de l’utopie – de Jorge Amat avec José Luis Aguirre |
1976 | Le diable au cœur / La nuit transfigurée – de Bernard Queysanne avec Jacques Spiesser |
1978 | CM Chili : Les arpilleras de la colère – de Dominique Dante
Seulement voix & narration |
1980 | Les jeux de la comtesse Dolingen de Gratz – de Catherine Binet avec Michael Lonsdale |
1981 | Les filles héréditaires ( die erbtöchter) de Vivianne Berthommier, Jutta Brückner, Ula Stöckl,
Danièle Dubroux , Marie-Christine Questerbert & Helma Sanders-Brahms
avec Jean-Louis Desnos
Segment « Dérapage » de Marie-Christine Questerbert |
1982 | Y a t-il un français dans la salle ? – de Jean-Pierre Mocky
avec Victor Lanoux
Les yeux, la bouche ( gli occhi, la bocca ) de Marco Bellocchio avec Lou Castel |
1983 | Liberté, la nuit – de Philippe Garrel
avec Maurice Garrel
Un homme à ma taille – de Annette Carducci avec Thierry Lhermitte |
1987 | Funny boy – de Christian Le Hémonet
avec Jean-Pierre Kalfon
Les tribulations de Balthazar Kober ( niezwykla prodóz Balthazara Kobera ) de Wojciech Has avec Daniel Emilfork |
1988 | CM Chinoise à deux voix ou hommage à Carpeaux – de Carlotta Croce-Spinelli avec Valérie Bousquet |
1989 | La passion de Bernadette – de Jean Delannoy avec Georges Wilson |
1990 | Pour Sacha – de Alexandre Arcady avec Richard Berry |
1991 | Loin du Brésil – de Tilly
avec Christophe Huysman
Langer samstag – de Hanns Christian Müller avec Ottfried Fischer |
1992 | Trois couleurs : Bleu / Bleu ( trzy kolory : Niebieski ) de Krzysztof Kieslowski
avec Benoît Régent
L’ombre du doute – de Aline Issermann avec Alain Bashung |
1994 | Dieu, l’amant de ma mère et le fils du charcutier – de Aline Issermann avec Richard Bohringer |
1996 | Capitaine au long cours – de Bianca Conti Rossini
avec André Marcon
XXL – de Ariel Zeitoun avec Gérard Depardieu |
1998 | Vénus beauté [Institut] – de Tonie Marshall avec Samuel Le Bihan |
2000 | C’est la vie – de Jean-Pierre Améris avec Jacques Dutronc |
2002 | Je suis votre homme / Eros thérapie – de Danièle Dubroux avec François Berléand |
2003 | Vert paradis / Les cadets de Gascogne – de Emmanuel Bourdieu avec Clovis Cornillac |
2006 | Mon fils à moi – de Martial Fougeron avec Olivier Gourmet |
2007 | Le grand alibi – de Pascal Bonitzer avec Lambert Wilson |
2008 | Un homme et son chien – de Francis Huster avec Jean-Paul Belmondo |
2009 | Je ne dis pas non – de Iliana Lolitch avec Stefano Accorsi |
2010 | Le Skylab – de Julie Delpy
avec Eric Elmosnino
Café de Flore – de Jean-Marc Vallée avec Vanessa Paradis |
2011 | Amour – de Michael Haneke
avec Jean-Louis Trintignant
César de la meilleure actrice, France Prix Lumière de la meilleure actrice aux Prix Lumière, France BAFTA de la meilleure actrice aux British Academy Awards, Grande-Bretagne Prix ALFS de l’actrice de l’année par le cercle des critiques de cinéma de Londres, Grande-Bretagne Prix du Cinéma Européen de la meilleure actrice aux prix du cinéma Européen, Europe Prix DFCC de la meilleure actrice par le cercle des critiques de cinéma de Dublin, Irlande Prix BSFC de la meilleure actrice par la société des critiques de cinéma de Boston, USA Prix LAFCA de la meilleure actrice par l’association des critiques de cinéma de Los Angeles, USA Prix NSFC de la meilleure actrice par la société nationale des critiques de cinéma, USA Prix SFFCC du meilleur acteur par le cercle des critiques de cinéma de San Francisco, Californie, USA Prix NYFCO de la meilleure actrice par les critique « Online » de New York, USA Prix de la meilleure actrice étrangère au festival SESC de São Paulo, Brésil |
2012 | Tu honoreras ta mère et ta mère – de Brigitte Roüan
avec Gaspard Ulliel
DO Michael Haneke : Profession réalisateur ( Michael H. Profession : Director ) de Yves Montmayeur avec Michael Hanecke Seulement apparition |
2015 | Marie et les naufragés – de Sébastien Betbeder avec Eric Cantona |
2016 | Paris pieds nus – de Dominique Abel & Fiona Gordon avec Pierre Richard |
AUTRES PRIX : | |
Prix d’Honneur Joseph Plateau au festival internationnal du cinéma de Gand, Belgique ( 2012 ) |