1935 La kermesse héroïque – de Jacques Feyder avec Jean Murat, André Alerme, Louis Jouvet & Lyne Clevers | 1946 Macadam – de Jacques Feyder & Marcel Blistène avec Paul Meurisse, Simone Signoret & Jacques Dacqmine | 1951 L’auberge rouge – de Claude Autant-Lara avec Fernandel, Julien Carette & Grégoire Aslan | 1968 Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages – de Michel Audiard avec Marlène Jobert | ||
Françoise Rosay voit le jour à Paris le 19 avril 1891. Sa mère, Thérèse Chauvin, est comédienne. Son père François Bandy de Nalèche ne lui donnera son nom que près de quarante-cinq ans plus tard, le 10 mars 1936 précisément. En attendant, la petite Françoise reçoit une bonne formation dans différents pensionnats. Elle étudie également la musique et le chant dont elle voudrait faire son métier. Sa mère la pousse vers le théâtre. Avant la guerre de quatorze elle a déjà fait une tournée en Russie.
Françoise Rosay a sa première expérience du cinéma en 1911. En 1915, elle est dans la série «Les vampires», feuilleton improvisé presque au jour le jour par Louis Feuillade, l’un des pionniers français avec Georges Méliès du septième art. Elle rencontre dans les studios Jacques Feyder. Cet acteur belge décide, la même année, de passer derrière la caméra et la dirige dans plusieurs productions. Ils se marient en 1917. Leur premier fils Marc naît en 1919. Trois ans plus tard Françoise tourne toujours sous la direction de son mari «Crainquebille» et donne le jour à Paul. En 1925, Jacques Feyder réalise, peut-être, son chef-d’œuvre du muet, «Visages d’enfants» sur un scénario de sa femme. En 1926, leur troisième garçon Bernard vient au monde. Les trois enfants travailleront dans le monde du cinéma et du théâtre.
À la fin du muet et au début du parlant, toute la famille part pour Hollywood. Tandis que Françoise Rosay tourne avec Charles Boyer, Buster Keaton, Maurice Chevalier ou Ralph Bellamy, Feyder, de son côté, dirige Ramon Novarro et surtout «La divine» Greta Garbo. De retour en Europe, Françoise tourne beaucoup de films allemands. Elle est aussi sur les planches où elle retrouve avec plaisir l’opérette. Elle reste bien sûr l’une des principales interprètes de son mari qui lui offre une série de chefs-d’œuvre. En 1934, Françoise, mariée à Charles Vanel est la tenancière «du bar à légionnaires» dans «Le grand jeu» aux côtés de Pierre Richard-Willm. En 1935, elle est à la «Pension Mimosa» avec Arletty mais surtout elle interprète la femme du bourgmestre pour «La kermesse héroïque», auprès de Jean Murat et Louis Jouvet. La verve comique de Françoise est également exploitée pour «Drôle de drame» (1937) avec Michel Simon, mais aussi dans «Le fauteuil quarante-sept» avec Raimu et Henri Garat.
Au début des années quarante, le gouvernement français demande à l’actrice très connue en Allemagne d’adresser un message radiophonique pacifiste aux femmes allemandes. Les Nazis n’apprécient guère. La famille Feyder quitte la France pour la Suisse puis la Grande Bretagne où Françoise Rosay tourne en anglais. Elle participe au dernier film de son mari «Macadam» en 1946. Veuve à partir de 1948, elle fait du théâtre même dans les pays anglo-saxons. Elle interprète au cinéma des dames de caractère dans des productions internationales en donnant la réplique à Danny Kaye, Yul Brynner et bien d’autres. En 1968, elle sert magnifiquement les dialogues de Michel Audiard dans «Faut pas prendre les enfants…canards sauvages». Elle fait aussi des séries télé très appréciées.
Françoise Rosay tourne son dernier film à quatre-vingt deux ans. Elle s’éteint le 28 mars 1974, à Montgeron en région parisienne. Et l’on imagine bien cette formidable grand’mère du cinéma français continuer à mener Là-haut, tout le monde à la baguette, en criant, silence on tourne !
© Caroline HANOTTE
1911 | CM Falstaff – de Henri Desfontaines avec André Bacqué |
1915 | Les vampires – de Louis Feuillade
avec Musidora
Sérial en 10 épisodes 1 : La tête coupée 2 : La bague qui tue 3 : Le cryptogramme rouge 4 : Le spectre 5 : L’évasion du mort 6 : Les yeux qui fascinent 7 : Satanas 8 : Le maître de la foudre 9 : L’homme des poisons 10 : Les noces sanglantes |
1916 | CM Têtes de femmes, femmes de tête – de Jacques Feyder
avec André Roanne
CM Abrégeons les formalités – de Jacques Feyder CM Le bluff – de Jacques Feyder avec Georges Flateau CM La trouvaille de Buchu – de Jacques Feyder avec Marie-Louise Iribe CM Le billard cassé – de Jacques Feyder avec Decaye CM Le frère de lait – de Jacques Feyder |
1922 | Crainquebille – de Jacques Feyder avec Félix Oudart |
1925 | Gribiche – de Jacques Feyder
avec Rolla Norman
Visages d’enfants – de Jacques Feyder avec Suzy Vernon Seulement scénario & assistante réalisateur |
1927 | Les deux timides – de René Clair
avec Pierre Batcheff
Le bateau de verre ( das brennende schiff ) de Constantin J. David & Jacqueline Milliet avec Käthe von Nagy |
1928 | Madame Récamier – de Tony Lekain & Gaston Ravel avec Jean Debucourt |
1929 | The one woman idea – de Berthold Viertel avec Rod La Rocque |
1930 | Échec au roi / Le mari de la reine / Le roi s’ennuie – de Leon D’Usseau & Henri de la
Falaise avec Emile Chautard
Soyons gais – de Arthur Robison avec Lili Damita Si l’empereur savait ça – de Jacques Feyder avec André Luguet Le procès de Mary Dugan – de Marcel De Sano avec Charles Boyer Casanova wider willen – de Edward Brophy avec Buster Keaton Buster se marie – de Claude Autant-Lara & Edward Brophy avec André Berley Jenny Lind – de Arthur Robison avec Grace Moore Le petit café – de Ludwig Berger avec Maurice Chevalier CM Marius à Paris – de Roger Lion avec Georges Colin |
1931 | Le merveilleux mensonge ( the magnificent lie ) de Berthold Viertel
avec Ralph Bellamy
Quand on est belle – de Arthur Robison avec Lili Damita La femme en homme – de Augusto Genina avec Armand Bernard La chance – de René Guissart avec Fernand Fabre Papa sans le savoir – de Robert Wyler avec Noël-Noël |
1932 | Le rosier de madame Husson – de Bernard-Deschamps
avec Marcel Carpentier
La pouponnière – de Jean Boyer avec Robert Arnoux Tambour battant – de André Beucler avec Georges Rigaud |
1933 | L’abbé Constantin – de Jean-Paul Paulin
avec Léon Bélières
Tout pour rien – de René Pujol avec Frédéric Duvallès Remous – de Edmond T. Gréville avec Jean Galland Coralie de Cie – de Alberto Cavalcanti avec Pierre Bertin |
1934 | Vers l’abîme – de Hans Steinhoff
avec Thomy Bourdelle
Vers l’abîme ( die insel ) de Hans Steinhoff avec Willy Fritsch Version allemande de « Vers l’abîme » Maternité – de Jean Choux avec Henri Presles Le grand jeu – de Jacques Feyder avec Pierre Richard-Willm Le billet de mille – de Marc Didier avec Raymond Cordy Pension Mimosas – de Jacques Feyder avec Paul Bernard |
1935 | Marie des angoisses – de Michel Bernheim
avec Pierre Dux
La kermesse héroïque – de Jacques Feyder avec Jean Murat La kermesse héroïque ( die klugen frauen ) de Jacques Feyder avec Paul Hartmann Version allemande de « La kermesse héroïque » Marchand d’amour – de Edmond T. Gréville avec Paul Ollivier Gangster malgré lui – de André Hugon avec Georges Milton Les quatre derniers de Santa Cruz ( die letzten vier von Santa Cruz ) de Werner Klinger avec Valéry Inkijinoff |
1936 | Jenny – de Marcel Carné
avec Albert Préjean
La symphonie des brigands – de Friedrich Feher avec Jim Gérald Le secret de Polichinelle – de André Berthomieu avec Raimu |
1937 | Drôle de drame / Drôle de drame ou l’étrange aventure du docteur Moulyneux – de
Marcel Carné avec Michel Simon
Un carnet de bal – de Julien Duvivier avec Marie Bell Ramuntcho – de René Barberis avec Louis Jouvet Fiston / Mon fils Monsieur le Ministre ( mein sohn, der herr minister ) de Veit Harlan avec Hans Brausewetter Le fauteuil quarante-sept – de Fernand Rivers avec André Lefaur Les gens du voyage – de Jacques Feyder avec André Brulé Les gens du voyage ( fahrendes volk ) de Jacques Feyder avec Hans Albers Version allemande de « Les gens du voyage » |
1938 | Serge Panine – de Charles Méré & Paul Schiller
avec Pierre Renoir
Paix sur le Rhin – de Jean Choux avec John Loder Le ruisseau – de Maurice Lehmann & Claude Autant-Lara avec Georges Lannes Le joueur d’échecs – de Jean Dréville avec Conrad Veidt |
1939 | Die hochzeitsreise – de Karl Ritter avec Paul Dahlke |
1940 | Elles étaient douze femmes – de Georges Lacombe avec Gaby Morlay |
1941 | Une femme disparaît – de Jacques Feyder avec Yva Belle |
1943 | L’auberge fantôme ( the halfway house / halfway house ) de Basil Dearden & Alberto Cavalcanti avec Tom Walls |
1945 | Johnny Frenchman – de Charles Frend avec Ralph Michael |
1946 | Macadam – de Jacques Feyder & Marcel Blistène
avec Paul Meurisse
La dame de Haut-le-Bois – de Jacques Daroy avec Raymond Loyer |
1948 | Sarabande / Les amants de l’au-delà ( saraband for dead lovers /saraband ) de Basil Dearden
avec Stewart Granger
Le mystère Barton – de Charles Spaak avec Fernand Ledoux |
1949 | Les vagabonds du rêve – de Charles-Félix Tavano
avec André Claveau
Quartet – de Arthur Crabtree, Ken Annakin, Harold French & Ralph Smart avec Dirk Bogarde On n’aime qu’une fois – de Jean Stelli avec Marcel Herrand Femmes sans nom ( donne senza nome / le indesiderabili ) de Géza von Radványi avec Gino Cervi |
1950 | Maria Chapdelaine – de Marc Allégret
avec Kieron Moore
Les amants de Capri ( september affair ) de William Dieterle avec Joseph Cotten K : Das haus des schweigens – de Hans Hinrich avec Walter Franck La treizième lettre ( the thirteenth letter ) de Otto Preminger avec Charles Boyer |
1951 | L’auberge rouge – de Claude Autant-Lara
avec Fernandel
Le fils de personne ( i figli di nessuno ) de Raffaello Matarazzo avec Amedeo Nazzari |
1952 | Le banquet des fraudeurs – de Henri Storck
avec Raymond Pellegrin
Les sept péchés capitaux – de Yves Allégret, Roberto Rossellini, Eduardo De Filippo, Carlo Rim, Claude Autant-Lara, Georges Lacombe & Jean Dréville avec Jean Richard Wanda, la pécheresse ( Wanda la peccatrice ) de Duilio Coletti avec Yvonne Sanson Sur le pont des Soupirs ( sul ponte dei sospiri ) de Antonio Leonviola avec Frank Latimore Qui est sans péché ? ( chi è senza peccato ) de Raffaello Matarazzo avec Amedeo Nazzari |
1953 | Den lille pige med svovlstikkerne – de Johan Jacobsen
avec Karin Nellemose
La reine Margot – de Jean Dréville avec Jeanne Moreau |
1954 | La princesse d’Eboli ( that lady ) de Terence Young avec Olivia de Havilland |
1955 | La chasse aux maris ( ragazze d’oggi ) de Luigi Zampa avec Paolo Stoppa |
1956 | Le long des trottoirs – de Léonide Moguy avec Anne Vernon |
1957 | Les amants de Salzbourg ( interlude ) de Douglas Sirk
avec Rossano Brazzi
La passe dangereuse / La septième aube ( the seventh sin ) de Ronald Neame avec Jean-Pierre Aumont |
1958 | Le joueur – de Claude Autant-Lara
avec Gérard Philipe
Je ne suis plus une enfant ( non sono più Guaglione ) de Domenico Paolella avec Gabriele Tinti Moi et le colonel ( me and the colonel ) de Peter Glenville avec Danny Kaye Le bruit et la fureur ( the sound and the fury ) de Martin Ritt avec Yul Brynner Du rififi chez les femmes – de Alex Joffé avec Robert Hossein |
1959 | Les yeux de l’amour – de Denys de La Patellière
avec Bernard Blier
Sans tambour ni trompette / Une fleur au fusil ( die gans von Sedan ) de Helmut Käutner avec Hardy Krüger |
1960 | Stéphanie à Rio ( Stefanie in Rio ) de Curtis Bernhardt
avec Carlos Thompson
Le bois des amants – de Claude Autant-Lara avec Laurent Terzieff Traitement de choc ( full treatment / stop me before I kill ! / the treatment ) de Val Guest avec Diane Cilento |
1961 | La mystérieuse Madame Cheney / La fin de Madame Cheney ( frau Cheneys ende ) de Franz Joseph Wild avec Lilli Palmer |
1962 | Le jour le plus long ( the longest day ) de Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton &
Gerd Oswald avec John Wayne
Scènes coupées au montage La cave se rebiffe – de Gilles Grangier avec Maurice Biraud |
1963 | Un cœur plein et les poches vides ( …é la donna creò l’uomo / volles herz und leere taschen ) de Camillo Mastrocinque avec Massimo Serato |
1965 | La métamorphose des cloportes – de Pierre Granier-Deferre
avec Lino Ventura
Le jour d’après ( up from the beach ) de Robert Parrish avec Cliff Robertson |
1966 | La vingt-cinquième heure ( the 25th hour ) de Henri Verneuil avec Anthony Quinn |
1968 | Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages / Opération Léontine – de Michel Audiard avec Robert Dalban |
1969 | Un merveilleux parfum d’oseille – de Renaldo Bassi avec Jean Carmet |
1972 | Trois milliards sans ascenseur – de Roger Pigaut
avec Michel Bouquet
Pas folle la guêpe – de Jean Delannoy avec Daniel Ceccaldi |
1973 | Le piéton ( der fußgänger / the pedestrian ) de Maximilian Schell avec Peggy Ashcroft |
AUTRES PRIX : | |
Etoile de Cristal de la meilleure actrice aux prix de l’Académie du cinéma Français, France ( 1969 ) |