1949 L’impasse des deux anges – de Maurice Tourneur avec Simone Signoret, Marcel Herrand & Jacques Baumer | 1951 Sergil chez les filles – de Jacques Daroy avec Claudine Dupuis, Albert Dinan, Henri Arius & Colette Deréal | 1962 L’œil du monocle – de Georges Lautner avec Elga Andersen, Robert Dalban, Jean Luisi & Maurice Biraud | 1971 Doucement les basses! – de Jacques Deray avec Alain Delon, Nathalie Delon, Paul Préboist & Julien Guiomar | ||
Paul Meurisse voit le jour le 21 décembre 1912, à Dunkerque, grand port de la mer du Nord. Mais c’est sur les rives de la Méditerranée et plus précisément en Corse qu’il va passer la première partie de sa vie. Issu d’une famille bourgeoise cossue, il fait des études de droit à Aix-en-Provence avant de devenir clerc de notaire. À vingt-quatre ans, brûlant de se lancer dans une carrière artistique, il monte à Paris à l’insu de ses parents pour participer à un radio-crochet. D’abord danseur de revue, il interprète ensuite dans les cabarets des chansons à double sens, avec déjà cet humour pince sans rire qui fera son succès. C’est à ce titre qu’il apparaît dans le film «Vingt-quatre heures de perm’» (1940) de Maurice Cloche, aux côtés de Georges Rigaud, Blanchette Brunoy et Julien Carette.
Mais Paul Meurisse doit lui aussi et en vrai rejoindre son régiment alors qu’il joue sur scène «Le bel indifférent» de Jean Cocteau, avec comme partenaire Edith Piaf qui est également sa compagne à la ville. Il lui a appris les bonnes manières, elle a été subjuguée par son allure. Après l’armistice, Paul retrouve Paris occupé et le music-hall où il se produit aux côtés de Maurice Chevalier et Edith avec qui il tourne «Montmartre-sur-Seine» (1941) de Georges Lacombe. L’année suivante il épouse l’actrice Michèle Alfa et poursuit sa carrière de chanteur tout en interprétant des rôles assez secondaires au cinéma. En 1946, sa prestation en mauvais garçon face à Françoise Rosay dans «Macadam» de Marcel Blistène lui vaut une nouvelle reconnaissance du public. Au début des années cinquante, remarié à la comédienne Micheline Cheirel, il démarre une brillante carrière au théâtre et devient pensionnaire de la Comédie Française qu’il quitte en 1959 pour monter une pièce de Jean Anouilh. Au cinéma, il tourne des films de tous genres. Il est notamment policier dans la série des «Sergil» (1946-1951), aventurier en Afrique pour «Fortune carré» (1954) avec Fernand Ledoux et bien sûr le terrible directeur de pensionnat dans «Les diaboliques» (1955) de Henri-Georges Clouzot qui lui donne un rôle de brillant avocat dans «La vérité» (1960) avec Brigitte Bardot.
En 1960, Paul Meurisse se remarie avec Micheline Gary, comédienne. L’année suivante, il forme avec Georges Lautner une équipe à l’origine de la trilogie du «Monocle» où il incarne avec un humour décapant le Commandant Théobald Dromard, officier des services secrets français, à l’élégance on ne peut plus sophistiquée, la démarche raide et l’oeil malicieux. Une jouissance jubilatoire pour les cinéphiles! Il est toujours excellent en musicien perspicace dans «L’assassin connaît la musique» (194) de Pierre Chenal, en «Majordome» gourmé (1965) dirigé par Jean Delannoy ou en Talleyrand pour «Le congrès s’amuse» (1965) de Géza von Radvanyi, mais aussi en partenaire de Lino Ventura dans deux films noirs de Jean-Pierre Melville, «le deuxième souffle» (1966) et «L’armée des ombres» (1969), puis en curieux évêque dans «Doucement les basses» de Jacques Deray avec Nathalie et Alain Delon qu’il revoit dans «Le gitan» (1975) de José Giovanni.
Puis Paul Meurisse qui a écrit ses mémoires: «Les éperons de la liberté», retrouve le théâtre avec une pièce de Sacha Guitry. C’est au sortir d’une représentation qu’il décède le 18 janvier 1979, digne fin pour cet artiste d’exception à l’originalité sans équivalent aujourd’hui.
© Caroline HANOTTE
1940 | Vingt-quatre heures de perm’ – de Maurice Cloche avec Blanchette Brunoy |
1941 | Ne bougez plus – de Pierre Caron
avec Annie France
Montmartre sur Seine – de Georges Lacombe avec Edith Piaf |
1942 | Défense d’aimer – de Richard Pottier
avec Louis Salou
Mariage d’amour – de Henri Decoin avec François Périer |
1943 | La ferme aux Loups – de Richard Pottier avec Martine Carol |
1945 | Marie la misère – de Jacques de Baroncelli
avec Jean Mercanton
L’insaisissable Frédéric / L’insaisissable Monsieur Frédéric – de Richard Pottier avec Denise Grey |
1946 | Monsieur chasse – de Willy Rozier
avec Noëlle Norman
L’inspecteur Sergil – de Jacques Daroy avec Dora Doll Macadam – de Marcel Blistène avec Françoise Rosay |
1947 | Bethsabée – de Léonide Moguy
avec Jean Murat
Le dessous des cartes – de André Cayatte avec Madeleine Sologne Le dessous des cartes ( Manù il contrabbandiere ) de Lucio De Caro avec Adriana Benetti Version italienne de « Le dessous des cartes » La dame d’onze heures – de Jean Devaivre avec Pierre Renoir La fleur de l’âge – de Marcel Carné avec Serge Reggiani Inachevé |
1948 | Le colonel Durand – de René Chanas
avec Louis Seigner
L’ange rouge – de Jacques Daniel-Norman avec Tilda Thamar Scandale – de René Le Hénaff avec Odette Joyeux Sergil et le dictateur – de Jacques Daroy avec Liliane Bert L’impasse des deux anges – de Maurice Tourneur avec Simone Signoret |
1949 | Dernière heure, édition spéciale – de Maurice de Canonge
avec Fernand Fabre
Agnès de rien – de Pierre Billon avec Danièle Delorme |
1950 | Maria du bout du monde – de Jean Stelli
avec Denise Cardi
Ma femme est formidable – de André Hunebelle avec Fernand Gravey |
1951 | Sérénade au bourreau – de Jean Stelli
avec Julien Bertheau
Sergil chez les filles – de Jacques Daroy avec Claudine Dupuis CM Vedettes sans maquillage – de Jacques Guillon avec Michel Simon Seulement apparition |
1952 | Je suis un mouchard – de René Chanas avec Madeleine Robinson |
1954 | La Castiglione ( la contessa di Castiglione ) de Georges Combret
avec Yvonne De Carlo
Fortune carrée / Chaïtane, le diable du désert – de Bernard Borderie avec Pedro Armendáriz |
1955 | L’affaire des poisons – de Henri Decoin
avec Viviane Romance
Les diaboliques – de Henri-Georges Clouzot avec Charles Vanel |
1956 | L’inspecteur aime la bagarre – de Jean Devaivre
avec Nicole Courcel
Jusqu’au dernier – de Pierre Billon avec Jeanne Moreau |
1957 | Les violents – de Henri Calef
avec Fernand Ledoux
Le septième ciel ( la vedova elettrica ) de Raymond Bernard avec Noël-Noël Echec au porteur – de Gilles Grangier avec Simone Renant |
1958 | Guinguette – de Jean Delannoy
avec Henri Vilbert
Marie-Octobre – de Julien Duvivier avec Danielle Darrieux La tête contre les murs – de Georges Franju avec Anouk Aimée |
1959 | Le déjeuner sur l’herbe – de Jean Renoir
avec Fernand Sardou
DO Simenon – de Jean-François Hauduroy Seulement voix |
1960 | La Française et l’amour – de Christian-Jaque, Henri Decoin, René Clair, Michel Boisrond,
Jean Delannoy, Henri Verneuil & Jean-Paul Le Chanois
avec Dany Robin
Segment « L’adultère » de Henri Verneuil La vérité – de Henri-Georges Clouzot avec Brigitte Bardot |
1961 | Le monocle noir – de Georges Lautner
avec Marie Dubois
Le jeu de la vérité – de Robert Hossein avec Jean-Louis Trintignant Les nouveaux aristocrates – de Francis Rigaud avec Mireille Darc |
1962 | Carillons sans joie – de Charles Brabant
avec Dany Carrel
Du mouron pour les petits oiseaux – de Marcel Carné avec Suzy Delair L’œil du monocle – de Georges Lautner avec Elga Andersen |
1963 | Méfiez-vous mesdames ! / Un monsieur bien sous tous rapports – de André Hunebelle
avec Danielle Darrieux
L’assassin connaît la musique – de Pierre Chenal avec Maria Schell Les tontons flingueurs – de Georges Lautner avec Lino Ventura |
1964 | Moi et les hommes de quarante ans – de Jacques Pinoteau
avec Dany Saval
Le monocle rit jaune – de Georges Lautner avec Barbara Steel Le majordome – de Jean Delannoy avec Geneviève Page |
1965 | La grosse caisse – de Alex Joffé
avec Bourvil
Le congrès s’amuse ( der kongreß amüsiert sich ) de Géza von Radvanyi avec Lilli Palmer Quand passe les faisans / Quand passe les escrocs – de Edouard Molinaro avec Bernard Blier |
1966 | Le deuxième souffle – de Jean-Pierre Melville avec Michel Constantin |
1969 | L’armée des ombres – de Jean-Pierre Melville avec Jean-Pierre Cassel |
1970 | Le cri du cormoran, le soir au-dessus des jonques – de Michel Audiard avec Michel Serrault |
1971 | Doucement les basses ! – de Jacques Deray avec Nathalie Delon |
1972 | Les voraces – de Sergio Gobbi avec Françoise Fabian |
1974 | L’éducation amoureuse de Valentin – de Jean L’Hôte
avec Bernard Menez
Les suspects – de Michel Wynn avec Bruno Cremer |
1975 | Le gitan – de José Giovanni avec Alain Delon |