Gerald Harper

Gerald Harper naît le 15 février 1929 à Barnet, dans le Middlesex, dans une famille de la classe moyenne britannique. Destiné à des études de médecine, il manifeste très tôt une sensibilité artistique, doublée d’une prestance naturelle qui le distingue. Après deux ans de service national dans l’Artillerie royale en tant que sous-lieutenant, il décide d’abandonner son cursus de médecine pour intégrer le prestigieux Royal Academy of Dramatic Art (RADA), où il perfectionne son Art dramatique. Sa formation classique pose les bases d’une carrière d’acteur marquée par l’élégance, le raffinement et une diction impeccable. Il commence sa carrière théâtrale au début des années 1950, se produisant sur les planches dans des pièces de Shakespeare et du théâtre contemporain britannique. Sa stature élancée, sa voix grave et son port altier le destinent naturellement aux rôles d’aristocrates ou de militaires. C’est dans ces rôles qu’il se fait remarquer et attire l’attention du monde du cinéma et de la télévision.

Au cours des années 1960, Gerald Harper s’impose comme un visage familier du petit écran britannique. En 1965, il accède à la notoriété en incarnant le rôle-titre de la série télévisée «Adam Adamant Lives!» (1966/67), un programme de la BBC mêlant aventure et science-fiction. Il y joue un gentleman aventurier figé dans le temps, une sorte de dandy édouardien plongé dans les années 1960. Le rôle fait de lui une figure culte, emblématique de la télévision britannique de l’époque. En 1968, il consolide sa célébrité avec le rôle de James Hadleigh, homme d’affaires fortuné et idéaliste, dans la série «Gazette», qui donne naissance à un spin-off, «Hadleigh», diffusé de 1969 à 1976. La série rencontre un grand succès et renforce l’image de Gerald Harper en aristocrate romantique et bienveillant, une figure rassurante du petit écran. C’est avec ce rôle qu’il atteint le sommet de sa popularité.

Tout au long de sa carrière télévisuelle, Gerald Harper alterne également les apparitions au cinéma. Il joue notamment dans des films comme «L’admirable Crichton» (1957) de Lewis Gilbert, «Hold-up à Londres» (1959) de Basil Dearden, ou encore «Les fanfares de la gloire» (1960) de Ronald Neame, aux côtés de Alec Guinness. Bien qu’il ne soit jamais une star de cinéma au sens hollywoodien du terme, sa présence constante à l’écran et son jeu tout en retenue font de lui un acteur apprécié et respecté. Dans les années 1980, après avoir réduit sa présence à l’écran, Gerald Harper se tourne vers la radio. Il devient animateur sur BBC Radio 2, où il présente l’émission «Sunday Affair». Pendant près de dix ans, il y partage ses goûts musicaux, ses souvenirs de théâtre, et son amour pour la culture britannique, séduisant un nouveau public par sa voix chaude et son esprit cultivé.

Homme discret dans la vie privée, Gerald Harper s’est marié une première fois, en 1957, avec l’actrice Jane Downs qui lui donne un enfant. Un an après le divorce du couple, en 1976, Gerald épouse Carla Rabaiotti, une ancienne hôtesse de l’air de la Pan Am. Ils ont un fils, Jamie en 1976, avant de se séparer en 1983. Puis, il mène une vie paisible à Londres, tout en poursuivant occasionnellement ses activités artistiques. Si son nom est parfois oublié des jeunes générations, ceux qui l’ont vu incarner Adam Adamant ou James Hadleigh n’ont jamais oublié cette présence à la fois rassurante et charismatique, témoin d’un âge d’or du divertissement britannique.

© Philippe PELLETIER