1937 ¡Centinela, alerta! – de Jean Grémillon avec Pablo Hidalgo, Ana María Custodio & José María Linares-Rivas | 1941 Pimentilla – de Juan López de Valcárcel avec Pedro Mascaró, Rafael Durán & Teresa P. Molgosa | 1943 La fille au chat (la chica del gato) de Ramón Quadreny avec Juan Espantaleón & Fernando Fernán Gómez | 1944 Mon ennemi et moi (mi enemigo y yo) de Ramón Quadreny avec Luis Prendes & Fernando Fernán Gómez | ||
Josita Hernán naît Josefina Hernández Meléndez, le 25 février 1914, à Mahón, port réputé pour sa rade, dans l’île de Minorque aux Baléares. Elle monte sur les planches, encore adolescente, pour interpréter des classiques dont «La jeunesse du Cid» de Guillén de Castro. Au tout début du parlant, elle est en France pour assurer le doublage de films réalisés par la Paramount dans les studios de Joinville le Pont. La péninsule ibérique n’a pas encore les équipements nécessaires. Josita, même si elle n’est pas une beauté, se fait très vite remarquer pour son dynamisme et sa voix étonnante pour une petite bonne femme de rien du tout.
Elle a tout juste dix-huit quand elle est engagée pour tourner deux films avec Carlos Gardel et Imperio Argentina, «La maison est sérieuse» (1932) de Lucien Jaquelux et «Mélodie des faubourgs» (1933) de Louis J. Gasnier. En 1933, elle retrouve son pays natal pour tourner avec Fernando Freyre de Andrade, son premier film espagnol: «La bien pagada» (La bien payée) de Eusebio Fernández Ardavín. Les talents comiques de ces deux acteurs vont y être exploités avec le plus grand bonheur.
Dès la fin de la guerre civile ayant entraîné la chute de la Seconde République Espagnole, Josita Hernán reprend le chemin des studios. Elle interprète «La tonta del bote» (1939) de Gonzalo Delgrás d’après la célèbre pièce de Pilar Millán Astray. Ce film malheureusement perdu, connaîtra une nouvelle version de Juan de Orduña avec Lina Morgan en 1970. Puis Josita enchaîne pendant cinq ans une dizaine de films sympathiques et divertissants. Ils reprennent des œuvres littéraires à succès, du Delly espagnol, Rafael Pérez y Pérez comme «Muñequita» (1941) ou de la romancière Luisa María Linares comme «Mon ennemi et moi» (1944) aux côtés d’un Luis Prendes plein d’humour. Ils sont parfois tirés d’œuvres théâtrales populaires de Carlos Arniches: «La fille au chat» (1943) avec un Fernando Fernán Gómez horripilant à souhait en maître d’hôtel flegmatique. Josita est le plus souvent dirigée par le cinéaste Ramón Quadreny. Elle a comme partenaire et compagnon attitré le comédien Rafael Durán.
Mais Josita Hernán commence à en avoir assez de jouer les «gamines écervelées» alors qu’elle a dépassé la trentaine. Elle monte une compagnie théâtrale et tente au cinéma des œuvres plus dramatiques: «Les inquiétudes de Shanti Andía», de Arturo Ruiz Castillo, d’après l’œuvre nostalgique de Pio Baroja marqué par la perte de Cuba et des Philippines en 1898, puis «Un voyage de noce» de la romancière naturaliste Emilia Pardo Bazán. Le succès n’est pas au rendez-vous et la mésentente survient avec Rafael Durán. En 1953, Josita décide de tout lâcher. Elle part à Paris, reprend des études d’art dramatique, écrit de la poésie et s’essaie au roman. Elle va aussi gagner sa vie en effectuant des traductions techniques, notamment, paraît-il, à l’École Militaire, pour le ministère de la défense. En 1975, elle retrouve exceptionnellement le cinéma espagnol pour un rôle dans «El libro de buen amor», une adaptation moderne de l’œuvre homonyme du XIIIème siècle de Juan Ruiz Arcipreste de Hita.
Josita Hernán ne retournera définitivement dans son pays qu’en 1985. Elle décède à Madrid, le 6 décembre 1999, à près de quatre-vingt-six ans, toujours indomptable et indomptée.
© Caroline HANOTTE
1932 | La maison sérieuse ( la casa es seria ) de Lucien Jaquelux avec Imperio Argentina |
1933 | Mélodie des faubourgs ( melodía de arrabal ) de Louis J. Gasnier
avec Carlos Gardel
La bien pagada – de Eusebio Fernández Ardavín avec Fernando Freyre de Andrade |
1937 | ¡ Centinela, alerta ! – de Jean Grémillon avec Pablo Hidalgo |
1939 | Servante et star / Cendrillon du faubourg ( la tonta del bote ) de Gonzalo Delgrás avec Rafael Durán |
1940 | El trece mil / El 13.000 – de Ramón Quadreny
avec Rafael Durán
Muñequita – de Ramón Quadreny avec Rafael Durán |
1941 | Pimentilla – de Juan López de Valcárcel avec Pedro Mascaró |
1942 | La niña está loca – de Alejandro Ulloa avec Ismael Merlo |
1943 | La fille au chat ( la chica del gato ) de Ramón Quadreny
avec Fernando Fernán Gómez
Una chica de opereta – de Ramón Quadreny avec Emilia Clement |
1944 | Mon ennemi et moi ( mi enemigo y yo ) de Ramón Quadreny
avec Luis Prendes
Ella, él y sus millones – de Juan de Orduña avec Luis Peña |
1945 | Ángela es así – de Ramón Quadreny
avec Mary Santpere
Un hombre de negocios – de Luis Lucia avec José Isbert |
1946 | Les inquiétudes de Shanti Andía ( la inquietudes de Shanti Andía ) de Arturo Ruiz Castillo avec Jorge Mistral |
1948 | Un voyage de noce ( un viaje de novios ) de Gonzalo Delgrás avec Rafael Luis Calvo |
1975 | El libro del Buen Amor – de Tomás Aznar & Julián Marcos avec Blanca Estrada |