1937 Nuestro culpable – de Fernando Mignoni avec Ricardo Núñez, Charito Leonís, Rafael Calvo & Ana de Siria | 1940 La naissance de Salomé (la nascita di Salomè) de Jean Choux avec Luis Peña & Conchita Montenegro | 1942 Malvaloca – de Luis Marquina avec Amparo Rivelles, Alfredo Mayo, Rosita Yarza & Manuel Luna | 1943 El hombre de los muñecos – de Ignacio F. Iquino avec Guadalupe Muñoz Sampedro & Paco Martínez Soria | ||
Fernando Freyre de Andrade naît le 14 mai 1903, à Ávila. Il débute au théâtre en 1925. Il participe ensuite à l’aventure des premiers films parlants, réalisés en Espagne, dans les années trente. Il y interprète des petits rôles, en général de voyous. Il tourne dans «La bien pagada» (La bien payée) de Eusebio Fernández Ardavín qui y aborde les thèmes classiques: amour-jalousie, légèrement teinté d’érotisme, nouveauté même sous la Seconde République espagnole bouillonnante d’idées. Puis c’est une comédie musicale, «La Hija del Penal» (La fille du pénitencier) de Eduardo García Maroto, produite par la CIFESA, récemment créée à Valence.
En 1935, Fernando Freyre de Andrade est embauché par Filmófono dont Luis Buñuel est co-fondateur. Il y tourne «Don Quintín el amargao» (Monsieur Quentin, l’aigri); «La Hija de Juan Simón» (La fille de Jean-Simon) dirigé par Nemesio N. Sobrevila, puis par José Luis Sáenz de Heredia, aidé de Buñuel lui-même qui veut faire accélérer le tournage pour des raisons économiques; «La señorita de Trévelez» (Mademoiselle Trévelez), œuvre théâtrale d’Arniches que Juan Antonio Bardem adaptera librement en 1956 dans «Calle Mayor» (Grande Rue); «¿Quién me quiere a mi ?» (Qui m’aime ?), l’histoire très moderne d’une enfant d’un couple de divorcés.
La Guerre Civile (juillet 36/mars 39) bouleverse la production cinématographique. Sans moyens, les Franquistes, tournent à Berlin ou à Rome. Les Républicains conservent les studios notamment à Barcelone. Le syndicat anarchiste CNT, très bien implanté dans le monde du spectacle, supervise la production de nombreux films de propagande mais aussi de fiction. C’est le cas, en 1937, de «Nuestro Culpable» (Notre coupable) de Fernando Mignoni, où une bande de voleurs, dont Fernando Freyre de Andrade se retrouvent derrière les barreaux, dans cette comédie musicale qui dénonce avec humour l’autorité, le capitalisme, la bourgeoisie et la justice. Mais c’est sous la période franquiste qu’il devient une vedette, en s’élevant dans la hiérarchie sociale de ses rôles cinématographiques: maître d’hôtel de grandes maisons, détective privé, etc. Entre 1941 et 1946, plus qu’un faire-valoir, c’est un partenaire à part entière des plus célèbres acteurs espagnols. Dans «El Hombre de Los Muñecos» (L’homme aux marionnettes), il est même le protagoniste principal de l’histoire.
Malgré un physique ingrat, Fernando Freyre de Andrade conquiert le public avec ses allures horriblement guindées de majordome à la Paul Meurisse, ses mimiques d’un Fernandel déjanté, ses remarques faussement naïves d’un Bourvil. Avec une facilité déconcertante il passe du rôle de mime à celui de l’incorrigible bavard. Il faut le voir esquisser un pas de danse dans «Ángela es así» (Angèle est ainsi) et l’entendre déclamer dans «Deliciosamente tontos» (Délicieusement idiots) un madrigal à la délicieuse Mary – Amparo Rivelles – sous le regard consterné du mari interprété par Alfredo Mayo.
Mort prématurément d’une crise cardiaque, le 16 octobre 1946, c’est avec son nom à rallonge, le souvenir d’un talent encore plus grand que cela qu’il nous laisse. Et de reprendre les mots qu’il prononce à la fin de l’un de ses plus célèbres films: «Deliciosamente tonto», Muy Estimado Fernando.
© Caroline HANOTTE
1933 | La bien pagada – de Eusebio Fernández Ardavín avec Josita Hernán |
1934 | Crisis mundial – de Benito Perojo
avec Antoñita Colomé
La hija del penal – de Eduardo García Maroto avec Blanca Negri |
1935 | Don Quintín el amargao – de Luis Marquina
avec Ana María Custodio
La hija de Juan Simón – de Nemesio M. Sobrevila & José Luis Sáenz de Heredia avec Carmen Amaya La señorita de Trévelez – de Edgar Neville avec Luchy Soto ¿ Quién me quiere a mí ? – de José Luis Sáenz de Heredia avec José Baviera |
1937 | Nuestro culpable – de Fernando Mignoni
avec Charito Leonís
En busca de una canción – de Eusebio Fernández Ardavín avec Polita Bedrós |
1939 | Leyenda rota – de Carlos Fernández Cuenca avec Maruchi Fresno |
1940 | La naissance de Salomé / Les amours de Salomé ( la nascita di Salomè / el nacimiento de Salomé ) de Jean Choux avec Conchita Montenegro |
1941 | A mí no me mire usted – de José Luis Sáenz de Heredia
avec Rafaela Rodríguez
Torbellino – de Luis Marquina avec Estrellita Castro |
1942 | Malvaloca – de Luis Marquina
avec Amparo Rivelles
La culpa del otro – de Ignacio F. Iquino avec Mercedes Vecino Los ladrones somos gente honrada – de Ignacio F. Iquino avec Amparo Rivelles Huella de luz – de Rafael Gil avec Isabel de Pomés |
1943 | Fin de curso – de Ignacio F. Iquino
avec Alicia Palacios
Deliciosamente tontos – de Juan de Orduña avec Alfredo Mayo El hombre de los muñecos – de Ignacio F. Iquino avec Guadalupe Muñoz Sampedro |
1944 | El hombre que las enamora – de José María Castellví
avec Luchy Soto
Ella, él y sus millones – de Juan de Orduña avec Ana María Campoy |
1945 | Castañuela – de Ramón Torrado
avec Gracia de Triana
Es peligroso asomarse al exterior / É perigoso debruçar-se... – de Alejandro Ulloa & Arthur Duarte avec Fernando Fernán Gómez Ángela es así – de Ramón Quadreny avec Mary Santpere |