1950 Les réprouvés (los olvidados) de Luis Buñuel avec Alfonso Mejía, Roberto Cobo & Miguel Inclán | 1958 Nazarin (Nazarín) de Luis Buñuel avec Francisco Rabal, Marga López, Rita Macedo & Ofelia Guilmáin | 1963 Le journal d’une femme de chambre – de Luis Buñuel avec Jeanne Moreau, Daniel Ivernel & Georges Géret | 1974 Le fantôme de la liberté – de Luis Buñuel avec Monica Vitti, Jean-Claude Brialy & Michel Piccoli | ||
Luis Buñuel, fils aîné d’une famille de sept enfants, naît le 22 févier 1900, à Calanda en Aragon. Son père enrichi dans le commerce de la quincaillerie vient d’épouser, à quarante-cinq ans, une jeune fille de dix-sept ans, María Portolés Cerezuela. Il fait ses études chez les Jésuites, à Saragosse. Licencié en philosophie et lettres, il connaît à l’université de Madrid: Federico García Lorca et Salvador Dalí. À la mort de son père, en 1923, il part s’installer à Paris où il s’initie au cinéma auprès de Jean Epstein. Il y rencontre sa future femme Jeanne Rucar, championne olympique, qu’il épouse en 1934. Elle lui donnera deux fils, Juan Luis qui deviendra cinéaste et Rafael.
En 1928, Luis Buñuel écrit avec Dali un scénario «Où tout devra être irrationnel et irrévérencieux». Est né «Un chien andalou». En 1930 c’est «L’âge d’or». Interdit à Paris, il ne sera plus projeté pendant cinquante ans. En 1932, il rompt avec les surréalistes et tourne le documentaire sur «Terre sans pain» (pauvre village d’Extremadura), interdit par la seconde république espagnole pour son parti pris misérabiliste. Il fonde, en 1935, la société Filmófono grâce à des capitaux empruntés à sa mère. Il produit notamment «La hija de Juan Simón» (1935) dirigé par José Luis Sáenz de Heredia et «¿Quién me quiere a mí?» (1936) avec Fernando Freyre de Andrade. Au début de la guerre civile, il est nommé coordonnateur de la propagande au service d’information de l’Ambassade d’Espagne, à Paris, et écrit, produit et monte le film de propagande «Madrid 36» (1936) de Jean-Paul Le Chanois. En 1938, Buñuel retrouve les États-Unis où il doit superviser deux films au profit du gouvernement républicain. Il y reste jusqu’en 1946 puis il gagne le Mexique où il passera trente-six ans de sa vie. Il y tournera plus de la moitié de ses œuvres. Il dirige, en 1946, Jorge Negrete et Libertad Lamarque dans «Gran Casino», un drame musical, et adopte la nationalité mexicaine.
Les années cinquante lui apportent la gloire en France, avec «Les réprouvés» (1950). Suivront bien d’autres chefs-d’œuvre, dont «Nazarín» (1958) avec Francisco Rabal. En 1961, Luis Buñuel revient en Espagne pour tourner «Viridiana», l’histoire d’une jeune fille élevée au couvent, presque violée par son vieil oncle interprété par Fernando Rey. Le film est bien évidemment interdit dans l’Espagne franquiste, mais lui gagne une Palme d’or à Cannes. En 1966, il dirige Catherine Deneuve dans «Belle de jour» (Lion d’or à Venise). L’année de la mort de sa mère (1969), il retrouve la belle actrice pour tourner «Tristana» (1970), à Tolède. En 1972 il réalise «Le charme discret de la bourgeoisie» tandis que Fernando Rey s’est transformé en alter ego cinématographique du réalisateur. En 1982, Buñuel publie «Mi último suspiro» où il analyse ses œuvres. Atteint d’une insuffisance hépatique, il s’éteint à Mexico, le 29 juillet 1983. Selon son désir ses cendres sont dispersées sans témoin et sans cérémonie dans un lieu ignoré du public.
Luis Buñuel, cet athée mystique, provocateur obsessionnel un peu pervers, perpétuel rebelle rempli de paradoxes (fils à papa élevé par une mère très pieuse, pater familias à la maison) a créé une œuvre unique, véritable monument du septième art. Il y règne un pessimisme désespérant qui transforme l’homme, en un pauvre pantin angoissé. Et pourtant, quel charme spécial et envoûtant, quel magnifique reflet d’une certaine Espagne, pleine de violence et de démesure. À voir et à revoir de toute urgence !
© Caroline HANOTTE
1926 | Carmen – de Jacques Feyder
avec Gaston Modot
Seulement interprétation Mauprat – de Jean Epstein avec Sandra Milovanoff Seulement assistant réalisateur |
1927 | La sirène des tropiques – de Henri Etievant & Mario Nalpas
avec Josephine Baker
Seulement assistant réalisateur |
1928 | La chute de la maison Usher – de Jean Epstein
avec Jean Debucourt
Seulement assistant réalisateur CM Un chien andalou – de Luis Buñuel avec Pierre Batcheff + scénario, production, interprétation & montage |
1930 | L’âge d’or – de Luis Buñuel
avec Gaston Modot
+ scénario, montage & musique CM Menjant garotes – de Luis Buñuel + scénario & montage |
1932 | CM Terre sans pain ( las hurdes / tierra sin pan ) de Luis Buñuel
+ scénario, production & montage |
1935 | Don Quintín el amargao – de Luis Marquina
avec Alfonso Muñoz
Seulement scénario & supervision La hija de Juan Simón – de Nemesio M. Sobrevila & José Luis Sáenz de Heredia avec Carmen Amaya Seulement supervision, production & interprétation |
1936 | DO Madrid 36 ( España / España leal en armas ) de Jean-Paul Le Chanois
Seulement scénario, production & supervision du montage ¿ Quién me quiere a mí ? – de José Luis Sáenz de Heredia avec José Baviera Seulement scénario & production |
1937 | ¡ Centinela, alerta ! – de Jean Grémillon
avec José Luis Sáenz de Heredia
Seulement scénario & production |
1940 | El Vaticano de Pio XII – de Luis Buñuel |
1946 | Tampico ( Gran Casino / en el viejo Tampico ) de Luis Buñuel avec Jorge Negrete |
1949 | Le grand noceur ( el gran calavera ) de Luis Buñuel avec Gustavo Rojo |
1950 | Les réprouvés ( los olvidados ) de Luis Buñuel
avec Estela Inda
+ scénario Ariel d’Or, Mexique Ariel d’Argent du meilleur réalisateur, Mexique Ariel d’Argent du meilleur sujet original, Mexique Ariel d’Argent du meilleur scénario ou adaptation, Mexique Prix de la mise en scène au festival du cinéma de Cannes, France Susana, l’impure / Suzanne la perverse ( Susana / carne y demonio ) de Luis Buñuel avec Fernando Soler + scénario Si usted no puede, yo sí – de Julián Soler avec Pepe Iglesias Seulement scénario |
1951 | Une femme sans amour ( una mujer sin amor ) de Luis Buñuel
avec Elda Peralta
+ scénario Don Quintin, l’amer ( la hija del engaño / Don Quintín el amargao ) de Luis Buñuel avec Alicia Caro + scénario La montée au ciel ( subida al cielo ) de Luis Buñuel avec Lilia Prado + scénario Ariel d’Or, Mexique Ariel d’Argent du meilleur réalisateur, Mexique |
1952 | Tourments ( él ) de Luis Buñuel
avec Arturo de Córdova
+ scénario L’enjôleuse / La brute ( el bruto ) de Luis Buñuel avec Katy Jurado + scénario |
1953 | Robinson Crusoë ( las aventuras de Robinson Crusoe ) de Luis Buñuel
avec Dan O’Herlihy
+ scénario Ariel d’Or, Mexique Ariel d’Argent du meilleur réalisateur, Mexique Ariel d’Argent du meilleur scénario ou adaptation, Mexique On a volé un tram ( la ilusíon viaja en tranvía ) de Luis Buñuel avec Carlos Navarro + scénario Les hauts de Hurlevent ( abismos de pasíon / cumbres borrascosas ) de Luis Buñuel avec Jorge Mistral + scénario |
1954 | Le rio de la mort / Le fleuve de la mort ( el río y la muerte ) de Luis Buñuel
avec Silvia Derbez
+ scénario |
1955 | La vie criminelle d’Archibald de la Cruz ( ensayo de un crimen / la vida criminal de
Archibaldo de la cruz ) de Luis Buñuel
avec Miroslava Stern
+ scénario Ariel d’Or, Mexique Ariel d’Argent du meilleur réalisateur, Mexique Ariel d’Argent du meilleur scénario ou adaptation, Mexique Cela s’appelle l’aurore ( asi es la aurora ) de Luis Buñuel avec Lucia Bosè + scénario |
1956 | La mort en ce jardin – de Luis Buñuel
avec Simone Signoret
+ scénario |
1958 | Nazarin ( Nazarín ) de Luis Buñuel
avec Francisco Rabal
+ scénario Prix International au festival du cinéma de Cannes, France Bodil du meilleur film non-européen, Danemark |
1959 | La fièvre monte à El Pao ( los ambiciosos ) de Luis Buñuel
avec Maria Félix
+ scénario |
1960 | La jeune fille ( la joven / the young one / white trash / island of shame ) de Luis Buñuel
avec Zachary Scott
+ scénario Mention spéciale au festival du cinéma de Cannes, France |
1961 | Viridiana – de Luis Buñuel
avec Fernando Rey
+ scénario Palme d’Or au festival du cinéma de Cannes, France Prix International du meilleur film étranger aux prix de l’Académie du cinéma Français, France |
1962 | L’ange exterminateur ( el ángel exterminator ) de Luis Buñuel
avec Silvia Pinal
+ scénario Prix FIPRESCI au festival du cinéma de Cannes , France Bodil du meilleur film non-européen, Danemark |
1963 | Le journal d’une femme de chambre – de Luis Buñuel
avec Jeanne Moreau
+ scénario & montage |
1964 | Les bandits / La charge des rebelles ( llanto por un bandito / cavalieri della vendetta ) de
Carlos Saura avec Lea Massari
Seulement interprétation DO Cinéma de notre temps : Luis Buñuel – de Robert Valey avec Georges Sadoul Seulement apparition |
1965 | Simon du desert ( Simón del desierto ) de Luis Buñuel
avec Claudio Brook
+ scénario Prix FIPRESCI au festival du cinéma de Venise, Italie Prix spécial du jury au festival du cinéma de Venise, Italie Dans ce village, il n’y a pas de voleurs ( en este pueblo no hay ladrones ) de Albert Isaac avec Alfonso Arau Seulement interprétation |
1966 | Belle de jour – de Luis Buñuel
avec Catherine Deneuve
+ scénario Lion d’Or au festival du cinéma de Venise, Italie Prix Pasinetti du meilleur film au festival du cinéma de Venise, Italie Prix du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma, France Bodil du meilleur film non-européen, Danemark |
1968 | La voie lactée – de Luis Buñuel
avec Delphine Seyrig
+ scénario, apparition, voix & musique Prix Interfilm au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne |
1970 | Tristana – de Luis Buñuel
avec Franco Nero
+ scénario & production Prix CEC du meilleur réalisateur par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne DO El náufrago de la Calle Providencia – de Rafael Castanedo & Arturo Ripstein avec Lilia Prado Seulement apparition |
1971 | CM Una historia decente – de Gerardo García
avec Pilar Esteras
Seulement scénario |
1972 | Le moine – de Adonis Kyrou
avec Nicol Williamson
Seulement scénario Le charme discret de la bourgeoisie – de Luis Buñuel avec Bulle Ogier + scénario & effets sonores BAFTA du meilleur scénario aux British Academy Awards, Grande-Bretagne Prix NSFC du meilleur réalisateur par la société nationale des critiques de cinéma, USA Prix du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma, France |
1974 | Le fantôme de la liberté – de Luis Buñuel
avec Monica Vitti
+ scénario, apparition & effets sonores Ruban d’Argent du meilleur réalisateur d’un film étranger par le syndicat national italien des journalistes de cinéma, Italie |
1977 | Cet obscur objet du désir ( ese oscuro objeto del deseo ) de Luis Buñuel
avec Carole Bouquet
+ scénario Prix NSFC du meilleur réalisateur par la société nationale des critiques de cinéma, USA Prix NBR du meilleur réalisateur par la National Board of Review, USA Prix CEC du meilleur réalisateur par le cercle des écrivains de cinéma, Espagne |
AUTRES PRIX : | |
Prix FIPRESCI mention honorable au festival international du cinéma de Berlin, Allemagne ( 1969 ) Prix d’honneur au festival international du cinéma de Moscou, URSS ( 1979 ) Lion d’Or pour sa carrière au festival du cinéma de Venise, Italie (1982 ) |