Katharine Hepburn

Fille d’un chirurgien et d’une suffragette, Katharine Houghton Hepburn voit le jour le 12 mai 1907, à Hartford dans le Connecticut. Elle passe une enfance heureuse en Nouvelle-Angleterre, et étudie dans de prestigieux établissements scolaires de la Côte Est des Etats-Unis. Dès 1920, elle débute sa carrière artistique à Broadway, et sort diplômée d’art dramatique en 1928.

La jeune femme s’est déjà construite une très belle réputation au théâtre, lorsque George Cukor la dirige dans son premier film: «Hérédité» (1932) aux côtés de John Barrymore. L’année suivante, Katharine gagne son premier Oscar pour «Matin de gloire» de Lowell Sherman, et obtient également un prix d’interprétation à Venise pour sa composition dans «Les quatre filles du Docteur March», toujours réalisé par George Cukor. En quelques films, Katharine Hepburn est rapidement devenue une des plus grandes vedettes hollywoodiennes.

Indépendante et dotée d’une forte personnalité, la jeune femme impose ses choix aux studios. Au cours des années trente et quarante, Katharine Hepburn est une actrice très sollicitée. Tous ses films, malgré quelques insuccès, confirment son statut de star. Les principaux films de cette époque sont: «Mary Stuart» (1936) de John Ford, «L’impossible Monsieur Bébé» (1937) de Howard Hawks, «Indiscrétions» (1940) de George Cukor, «La femme de l’année» (1941) de George Stevens. Sur ce dernier tournage, elle rencontre Spencer Tracy avec qui elle tourne plusieurs films, et qui reste le seul grand amour de sa vie.

Dans les années cinquante, Katharine Hepburn alterne avec un réel bonheur le cinéma et le théâtre. Outre plusieurs comédies avec Spencer, on la voit aux côtés de Humphrey Bogart dans «L’odyssée de l’African Queen» (1951) de John Huston, dans «Le faiseur de pluie» (1956) avec Burt Lancaster et dans «Soudain l’été dernier» (1959) avec Montgomery Clift. En 1962, le Festival de Cannes l’honore d’un prix d’interprétation pour «Le long voyage dans la nuit» de Sidney Lumet. En 1967, Katharine tourne son dernier film avec Spencer Tracy : «Devine qui vient dîner?» de Stanley Kramer. Elle remporte pour cette prestation un deuxième Oscar. L’année suivante, une troisième statuette couronne son interprétation d’Aliénor d’Aquitaine dans «Un lion en hiver» de Anthony Harvey. Couverte d’honneurs, la grande dame du cinéma tourne de moins en moins, préférant la quiétude de sa maison.

En 1980, Katharine joue, aux côtés de Henry Fonda, dans «La maison du lac». Son interprétation lui rapporte un quatrième Oscar, et de ce fait, elle entre de son vivant, dans la légende hollywoodienne. Toutefois, elle se retire sur la pointe des pieds, ne faisant que de rares apparitions dans des documentaires ou à la télévision. Seul Warren Beatty, en 1993, réussit à la convaincre de faire une apparition, à ses côtés, dans «Rendez-vous avec le destin». Cette composition demeure son dernier rôle au cinéma.

Atteinte depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson, Katharine Hepburn s’éteint discrètement dans sa propriété du Connecticut, le 29 juin 2003. Son corps est inhumé dans le cimetière de Cedar Hill à Hartford (Connecticut).

© Philippe PELLETIER