1956 Le petit vagabond (el pequeño ruiseñor) de Antonio del Amo avec Joselito, Luis Induni & Mario Berriatúa | 1963 Júrame – de José María Ochoa avec Antonio Riquelme, José Calvo, María Luisa Ponte & Antonio Ozores | 1974 La cousine Angélique (la prima Angélica) de Carlos Saura avec Fernando Delgado & José Luis López Vázquez | 1985 La cardinale (padre nuestro) de Francisco Regueiro avec Fernando Rey, Francisco Rabal & Victoria Abril | ||
Concepción Álvarez Canalejas dite Lina Canalejas voit le jour le 29 janvier 1932 à Madrid. Issue d’une famille de musiciens par son père Manuel Álvarez Trigo concertiste violoniste, et par son grand-père maternel, Arturo Canalejas, pianiste et compositeur, elle devient très jeune ballerine classique avant d’être engagée dans une troupe de danses populaires qui parcourt l’Espagne, puis elle participe à des comédies musicales où les quelques répliques qu’elle prononce montrent déjà toute sa personnalité anticonformiste. Elle débute au théâtre proprement dit en septembre 1953, dans la Première, à Barcelone, de «La vida en un bloc» de Carlos Llopis, mise en scène par Ismael Merlo. Le théâtre va dès lors garder toute sa préférence même si la jeune femme entame, la même année, une carrière cinématographique avec une comédie très chantante de Carlos Arniches adaptée par Luis Marquina, «Así es Madrid».
La comédienne, dès lors et pendant près de quarante ans, apparaît dans des films qui suivent l’évolution du cinéma espagnol avec des réalisateurs de plus en plus corrosifs. Lina Canalejas est notamment en 1957 la mère célibataire de Joselito dans le premier film du petit chanteur prodige, «Le petit vagabond» (1956), avec Mario Berriatua, en jeune prêtre essayant de réconcilier la jeune femme avec sa famille. En 1961, Fernando Fernán Gómez la dirige dans «La vengeance de Don Mendo», une adaptation de la pièce parodiant les classiques du Siècle d’Or espagnol du grand et prolifique dramaturge Pedro Muñoz Seca fusillé par les «Rouges» au début de la Guerre Civile. Elle retrouve le réalisateur en 1964 pour tourner un film très noir marqué par la misère économique de l’Espagne d’avant le boum touristique, «El mundo sigue» (sorti en 1965 et peu diffusé), d’après le roman naturaliste de Juan Antonio de Zunzunegui; puis pour un drame paysan, «L’étrange voyage», où elle interprète une étonnante Béatrice face à Carlos Larrañaga, animateur de bals populaires transformé en assassin, pour ne citer que ce petit échantillon de la décennie.
À partir des années soixante-dix, Lina Canalejas est aussi des feuilletons et adaptations théâtrales pour la télévision (comme «Teresa de Jesús» en 1984 avec Concha Velasco dans le rôle titre). Elle intéresse également des jeunes réalisateurs comme Carlos Saura pour «Le jardin des délices» (1970) et «La cousine Angélique» (1974); Francisco Reguiero avec qui elle tourne quatre films dont «La Cardinale» (1985) présenté au festival de Cannes (sélection «Un certain regard»), avec Fernando Rey en vieux cardinal; et pour rester dans ce type de scénarios ayant la faveur médiatique, «Dans les ténèbres» (1982) de Pedro Almodovar où elle joue la Sœur Vipère.
Avec une cinquantaine de rôles cinématographiques à son actif, Lina Canalejas apparaît une dernière fois pour un petit rôle dans «Niño nadie» (1997) de José Luis Borau. Celle qui fut un temps la compagne du dramaturge et scénariste Juanjo Alonso Millán, et qui n’a pas eu d’enfant, reste entourée de l’affection indéfectible de son frère aîné également acteur, José Canalejas, lui qui se disait simple ouvrier du cinéma et mettait toujours en avant la flamme et le talent de sa comédienne de sœur, qui après neuf ans de lutte contre un cancer, décède à quatre fois vingt ans, dans une résidence de Tres Cantos (banlieue nord-ouest de Madrid), le 1er septembre 2012.
© Caroline HANOTTE
1953 | Así es Madrid – de Luis Marquina avec José Isbert |
1954 | Tres huchas para Oriente – de José María Elorrieta
avec Antonio Casas
Un día perdido – de José María Forqué avec José Luis López Vázquez |
1956 | Le petit vagabond ( el pequeño ruiseñor ) de Antonio del Amo
avec Joselito
El fenómeno – de José María Elorrieta avec Fernando Fernán Gómez |
1959 | El secreto de papá – de José C. Mérida
avec Manuel Alexandre
Charlestón – de Tulio Demicheli avec Luis Orduña |
1960 | Opération lèvres rouges ( labios rojos ) de Jesus Franco
avec José Canalejas
Mi calle – de Edgar Neville avec Georges Rigaud |
1961 | La vengeance de Don Mendo ( la venganza de Don Mendo ) de Fernando Fernán Gómez
avec Paloma Valdés
Mi noche de bodas – de Tulio Demicheli avec Luis Aguilar Mara – de Miguel Herrero avec Elisa Montés |
1962 | Cena de matrimonios / ¿Qué hace su mujer mientras usted trabaja? – de Alfonso Balcázar
avec Arturo de Córdova
La viudita naviera – de Luis Marquina avec Arturo Fernández Historia de una noche – de Luis Saslavski avec Rafael Bardem Los derechos de la mujer – de José Luis Sáenz de Heredia avec Mara Cruz |
1963 | Se necesita chico – de Antonio Mercero
avec Javier Cebrián
Júrame – de José María Ochoa avec Antonio Riquelme |
1964 | Tiempo de amor – de Julio Diamante
avec Agustín González
El extraño viaje / El crimen de Mazarrón – de Fernando Fernán Gómez avec Tota Alba El mundo sigue – de Fernando Fernán Gómez avec Rafael Calvo Revilla |
1967 | Un millón en la basura – de José María Forqué
avec Emilio Laguna
De cuerpo presente – de Antonio Eceiza avec Alfredo Landa Sor Ye-yé – de Ramón Fernández avec Hilda Aguirre |
1970 | La banda de los tres crisantemos / Tre per uccidere – de Ignacio F. Iquino
avec Dean Reed
Le jardin des délices ( el jardín de las delicias ) de Carlos Saura avec Francisco Pierrá |
1973 | La secrétaire ( cebo para una adolescente ) de Francisco Lara Polop avec Philippe Leroy |
1974 | El último proceso en París – de José Canalejas
avec Frank Braña
La cousine Angélique ( la prima Angélica ) de Carlos Saura avec Fernando Delgado Obsession ( obsesión / fascinación ) de Francisco Lara Polop avec Jaime Gamboa |
1975 | Solo ante el streaking – de José Luis Sáenz de Heredia
avec Tomás Blanco
Duerme, duerme, mi amor – de Francisco Regueiro avec José Luis López Vázquez El Love feroz / El Love feroz o Cuando los hijos juegan al amor – de José Luis García Sánchez avec José Sazatornil |
1976 | Emilia... parada y fonda – de Angelino Fons avec Francisco Rabal |
1977 | El ladrido – de Pedro Lazaga
avec Juan Luis Galiardo
Marián – de Luis Martínez Cortés avec Xabier Elorriaga |
1981 | Femenino singular – de Juanjo López avec Jesús Enguita |
1982 | Dans le ténèbres ( entre tinieblas ) de Pedro Almodóvar avec Marisa Paredes |
1983 | La mujer del juez – de Francisco Lara Polop avec Manuel Tejada |
1985 | La cardinale ( padre nuestro ) de Francisco Regueiro avec Fernando Rey |
1986 | La nuit de la colère ( la noche de la ira ) de Javier Elorrieta avec Aldo Sambrell |
1988 | Diario de inverno – de Francisco Regueiro avec Victoria Peña |
1990 | Amo tu cama rica – de Emilio Martínez Lázaro avec Javier Bardem |
1993 | Madregilda – de Francisco Regueiro avec José Sacristán |
1994 | Enciende mi pasión – de José Miguel Ganga avec Miguel Bosé |
1996 | Niño nadie – de José Luis Borau avec José María Caffarel |