Louise Fazenda

C’est dans une famille religieuse que Louise Fazenda naît le 17 juin 1895 à Lafayette, dans l’État de l’Indiana. Elle est l’enfant unique de Nelda (née Schilling) qui à presque quarante ans, et de Joseph Fazenda, un courtier en marchandises né au Mexique. La famille déménage à Los Angeles et ouvre une épicerie où la petite Louise est fière de livrer les marchandises sur un chariot tiré par des chevaux. Après avoir étudié au lycée de Los Angeles puis au couvent St. Mary, elle se dirige vers l’université, mais le commerce paternel fait faillite. À 14 ans, face aux problèmes financiers, elle travaille entre autres, chez un dentiste, dans un magasin de bonbons, fait de la collecte d’impôts et apparaît dans quelques pièces pour des compagnies de vaudeville.

En 1913, Louise Fazenda se rend aux studios Universal dans l’espoir de trouver un emploi. Sans être vraiment jolie, cette pétillante jeune fille de 18 ans aux cheveux blonds et aux yeux bleus, se fait engager dans l’unité Joker Comedy d’Universal. Sous la direction de Allen Curtis, elle est associée aux vedettes comiques, telles que Max Asher, Harry McCoy, Bobby Vernon où ses talents burlesques sont vite reconnus. En 1915, Ford Sterling, la présente à Mack Sennett, qui impressionné par son sens de l’humour et de sa personnalité un peu décalé, l’intègre dans son équipe de la Keystone. Louise apparaît à l’écran dans une variété de personnages souvent habillés de manières excentriques. Elle partage la vedette avec les grands comiques du studio comme Billy Bevan, Chester Conklin, Ben Turpin, Jack Duffy, Charles Murray et surtout Mack Swain dans la fameuse série humoristique des «Ambroise». Au début des années 1920, elle quitte l’écurie Sennett et passe environ un an à se produire sur scène dans des vaudevilles avant d’apparaître, dès 1922, dans des longs métrages pour la First National puis, pour la Warner Bros qui l’associe, dès 1927, avec le comique Clyde Cook dans une dizaine de courts métrages.

En 1926, Louise Fazenda divorce du réalisateur Noel M. Smith, épousé en 1917, et convole en deuxième noce avec le célèbre producteur de la Warner, Hal B. Wallis. Une union qui va durer jusqu’au décès de l’actrice en 1962. Le couple a un fils, Brent, qui deviendra psychologue en Floride. Après sa période faste jalonnée de comédies cocasses, ce véritable clown au féminin aborde le cinéma parlant sans problème mais la politique des studios change radicalement et délaisse petit à petit la comédie burlesque. Louise abandonne son côté campagnard grimaçant et son sens aigu de la pantomime pour se voir reléguée aux seconds rôles dans des comédies musicales et populaires. Elle joue notamment dans «Wonder Bar» (1934), comédie musicale de Lloyd Bacon, où «Colleen» (1936) de Alfred E. Green, aux côtés de Ruby Keeler et Dick Powell. Elle fait sa dernière apparition en 1939, dans le mélodrame de Edmund Goulding «La vieille fille» auprès de Bette Davis et Miriam Hopkins.

Durant sa retraite, Louise Fazenda s’investit dans des actions humanitaires notamment auprès d’enfants malades dans les hôpitaux et de personnes âgées dans des maisons de retraite. Femme extrèmement généreuse, elle aide et donne sans compter. Elle s’avère aussi être une collectionneuse d’art passionnée. Louise Fazenda décède d’une hémorragie cérébrale le 17 avril 1962. L’actrice est enterré au cimetière Inglewood de Los Angeles, aux côtés de ses parents.

© Gary RICHARDSON