1933 Sérénade à trois (design for living) de Ernst Lubitsch avec Gary Cooper, Fredric March & Jane Darwell | 1935 Becky Sharp – de Rouben Mamoulian avec Frances Dee, Cedric Hardwicke, Billie Burke & Nigel Bruce | 1940 La caravane héroïque (Virginia City) de Michael Curtiz avec Errol Flynn & Humphrey Bogart | 1949 L’héritière (the heiress) de William Wyler avec Montgomery Clift, Olivia de Havilland & Mona Freeman | ||
Ellen Miriam Hopkins est née le 18 octobre 1902 à Savannah, en Géorgie (Etats-Unis). Elle débute comme chorus girl à New-York, puis, en 1930, signe un contrat avec la Paramount. Blonde platine à la Carole Lombard, le regard un peu froid, le visage plein et régulier, le port altier, elle a cet air aristocratique qu’on arbore parfois du côté de Boston.
Malgré cette réserve un peu hautaine, Miriam Hopkins apparaît dans nombre de comédies, et d’abord dans les plus spirituelles et légères qui soient, celles de Ernst Lubitsch, qui apprécie l’actrice. C’est ainsi que dans «Le lieutenant souriant» (1931), délicieux bonbon viennois, elle est la princesse Anna et fait les doux yeux à Maurice Chevalier. L’année suivante, elle forme, avec Herbert Marshall, un couple de voleurs séduisant dans «Haute pègre». Dans «Sérénade à trois» (1933), elle incarne Gilda, une artiste de music-hall courtisée par Fredric March et Gary Cooper. Plus tard, dans «La mère du mariée» (1950) de Mitchell Leisen, Miriam Hopkins incarne, avec talent, un de ces personnages de mère snob et sophistiquée, de Gene Tierney, qui semble fait pour elle. Elle ne dédaigne pas non plus le western, et figure, par exemple, dans «La caravane héroïque» de Michael Curtiz (1940), qui se passe durant la guerre de Sécession; l’actrice y campe, sous les dehors d’une chanteuse de cabaret, une habile espionne sudiste qui, avec l’aide de Randolph Scott, attire un sémillant général nordiste, alias Errol Flynn, dans ses filets.
Mais, tout de même, le drame, ou mieux le mélodrame, semble être son genre de prédilection. C’est ainsi que, à l’orée de sa carrière, en 1931, Miriam Hopkins fait une de ses meilleures compositions, celle de la prostituée qui, dans le «Dr Jekyll et Mr Hyde», de Rouben Mamoulian, palpite de peur entre les griffes du satanique Mr Hyde campé de façon inoubliable par Fredric March. Dans «Becky Sharp» (1935), elle incarne une courtisane de haut vol qui utilise tous les moyens à sa disposition pour sortir de sa condition. C’est encore une femme de tête qu’elle compose dans «Ville sans loi» (1935) de Howard Hawks où, convoitée par Edward G. Robinson, dans le San Francisco des pionniers, elle lui préfère le jeune et séduisant Joel McCrea. Miriam Hopkins est très émouvante, face à une Bette Davis grandiose, dans «La vieille fille», (1939) de Edmund Goulding; mère adoptive de l’enfant naturelle de Bette Davis, elle y exprime toute la tendresse qu’elle a fini par éprouver pour la jeune Tania. Dans le superbe film de William Wyler, «L’héritière» (1949), son rôle est déjà plus effacé, aux côtés d’un Montgomery Clift débutant et de Olivia de Havilland, qui livre une interprétation admirable. Elle termine sa carrière, en 1966, en incarnant, dans «La poursuite impitoyable», de Arthur Penn, la mère de Robert Redford.
Miriam Hopkins a fait aussi un peu de télévision, dans les années 1950, apparaissant dans des programmes comme «Play of the week», «Lux video theater» ou «General electric theater», présenté par Ronald Reagan, où elle peut jouer dans des adaptations de romans et des pièces de théâtre. C’est aussi une citoyenne engagée, qui soutient le parti démocrate et les candidatures successives de Roosevelt. Elle a eu quatre maris, dont le réalisateur Anatole Litvak, et un fils adoptif, Michael T. Hopkins. À huit jours de son 70ème anniversaire, elle décède d’une crise cardiaque, le 9 octobre 1972, dans son appartement new-yorkais. Elle est inhumée à l’«Oak City cemetery» de Bainbridge, en Géorgie (Etats-Unis).
© Jean-Pascal LHARDY
1928 | CM The home girl – de Edmund Lawrence avec Otto Kruger |
1930 | Fast and loose – de Fred C. Newmeyer avec Frank Morgan |
1931 | Vingt-quatre heures ( twenty-four hours / the hours between ) de Marion Gering
avec Clive Brook
Le lieutenant souriant ( the smiling lieutenant ) de Ernst Lubitsch avec Maurice Chevalier + chansons Dr Jekyll et M. Hyde ( Dr. Jekyll and Mr. Hyde ) de Rouben Mamoulian avec Fredric March + chansons Two kinds of women – de William C. DeMille avec Phillips Holmes |
1932 | Les danseurs dans la nuit ( dancers in the dark ) de David Burton
avec George Raft
Le monde et la chair ( world and the flesh ) de John Cromwell avec George Bancroft Haute pègre ( trouble in paradise ) de Ernst Lubitsch avec Herbert Marshall |
1933 | Le retour de l’étranger ( the stranger’s return ) de King Vidor
avec Lionel Barrymore
Sérénade à trois ( design for living ) de Ernst Lubitsch avec Gary Cooper La déchéance de miss Drake ( the story of Temple Drake ) de Stephen Roberts avec Jack La Rue All of me – de James Flood avec George Raft CM Hollywood on parade No. B-1 – de ? avec Charles Chaplin Seulement apparition |
1934 | La plus riche fille du monde ( the richest girl in the world ) de William A. Seiter
avec Joel McCrea
Elle ne m’aime pas ( she loves me not ) de Elliott Nugent avec Bing Crosby + chansons CM Screen snapshots series 14, No. 1 – de Ralph Staub avec Arline Judge Seulement apparition CM Hollywood on parade No. B-8 – de Louis Lewyn avec George Bancroft Seulement apparition |
1935 | Miss Becky Sharp, une aventurière ( Becky Sharp / Lady of fortune ) de Rouben Mamoulian
avec Nigel Bruce
+ chansons Ville sans loi ( Barbary Coast / port of wickedness ) de Howard Hawks avec Edward G. Robinson Splendeur ( splendor / splendour ) de Elliott Nugent avec Joel McCrea |
1936 | Ils étaient trois ( these three ) de William Wyler
avec Merle Oberon
Les hommes ne sont pas des dieux ( men are not gods ) de Walter Reisch avec A.E. Matthews La femme que j’aime ( the woman I love / the woman between ) de Anatole Litvak avec Paul Muni |
1937 | Madame poursuit monsieur / La chasse à l’homme ( woman chases man ) de John G.
Blystone avec Charles Winninger
SOS vertu ( wise girl ) de Leigh Jason avec Ray Milland |
1939 | La vieille fille ( the old maid ) de Edmund Goulding avec Bette Davis |
1940 | La caravane héroïque ( Virginia City ) de Michael Curtiz
avec Errol Flynn
+ chansons La femme aux cheveux rouges ( the lady with red hair ) de Curtis Bernhardt avec Claude Rains |
1941 | L’homme à l’héliotrope ( a gentleman after dark / Heliotrope Harry ) de Edwin L. Marin avec Brian Donlevy |
1942 | L’impossible amour ( old acquaintance ) de Vincent Sherman
avec Gig Young
+ chansons |
1949 | L’héritière ( the heiress ) de William Wyler avec Montgomery Clift |
1950 | La mère du marié / Le temps des amours ( the mating season ) de Mitchell Leisen avec John Lund |
1952 | Un amour désespéré ( Carrie ) de William Wyler
avec Laurence Olivier
Les bannis de la Sierra ( the out coast of the Poker Flat ) de Joseph M. Newman avec Anne Baxter |
1961 | La rumeur ( the children’s hour / the loudest whisper ) de William Wyler avec Shirley MacLaine |
1964 | Fanny Hill ( Fanny Hill : Memoirs of a woman of pleasure / romp of Fanny Hill ) de Russ Meyer avec Alex d’Arcy |
1966 | La poursuite impitoyable ( the chase ) de Arthur Penn avec Marlon Brando |
1968 | Savage intruder / The comeback / Hollywood horror house – de Donald Wolfe avec Gale Sondergaard |